avril 27, 2024

The Marine 4 – Moving Target

De : William Kaufman

Avec The Miz, Josh Blacker, Matthew MacCaull, Summer Rae

Année : 2014

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

Le sergent Jack Carter doit protéger un témoin crucial pour un procès militaire. Alors que des mercenaires armés débarquent pour les tuer, Carter, n’a qu’une solution : lancer l’assaut.

Avis :

Désormais solidement ancrée sur les rails des DTV bon marché, la saga The Marine semble avoir trouvé son rythme de croisière. Si les premiers métrages laissaient à penser à une simple entame de carrière cinématographique pour catcheurs, Mike Mizanin vient contredire ce constat avec ce quatrième volet. Auparavant, les précédentes productions n’ont jamais brillé par leur inventivité, leur capacité à sortir du carcan imposé pour des films d’action basiques, synonymes de divertissement sommaires. Après un premier opus déluré, une suite qui reprenait des poncifs sans intérêt ni scrupules, The Marine 3 s’avérait passable, eu égard à une action moins frénétique et un minimum de cohérence scénaristique.

Avec The Marine 4, on pourrait escompter un semblant de continuité dans ce modeste sursaut d’orgueil. Si le personnage principal n’a guère changé, la réalisation incombe, en revanche, à William Kaufman. Cinéaste à qui l’on doit des productions du même acabit, dont Shoot the Killer et The Hit List. Ici, on renoue d’emblée avec un générique proaméricain. À l’image du film de John Bonito, celui-ci s’avère une publicité de recrutement pour l’armée à grand renfort de slogans valeureux, de musiques tonitruantes et de clips vidéo surannés. Au sortir de cette incursion sans finesse, on découvre que le principal intéressé a quitté la marine, pour d’obscures raisons.

« Les ambitions demeurent basiques au possible. »

Cela étant dit, la formule avancée par ses prédécesseurs évolue sensiblement. Il n’est plus question de sauver un membre de la famille pris en otage ou de défourailler du terroriste revendicateur à tout-va. En l’occurrence, Jake Carter se reconvertit dans la protection rapprochée où il est amené à défendre une lanceuse d’alerte (un rien agaçante et condescendante) d’une tentative d’exécution par ses anciens employeurs. De prime abord, le rapport de force inversé apporte une nouvelle dynamique. En lieu et place de « foncer dans le tas », notre marine en costume est contraint de fuir, le plus souvent à travers la forêt, en compagnie de sa cliente.

En soi, l’idée est louable pour renouveler l’intérêt de la franchise, et ce, même si les ambitions demeurent basiques au possible. La progression reste relativement cohérente et fluide pour alterner les passages en pleine nature avec des checkpoints, sous forme d’une planque ou d’une séquence au commissariat du coin. On peut apprécier cet effort pour fournir un dénouement où la traque se ponctue de pièges artisanaux en plein cœur de la forêt. Là encore, ce n’est pas novateur, mais on distingue une volonté de proposer un divertissement varié et plausible, selon l’environnement et les compétences guerrières du personnage principal.

« Les modestes qualités sont vite balayées par une réalisation exécrable. »

Néanmoins, ces modestes qualités sont vite balayées par une réalisation exécrable. Le cinéaste est incapable de filmer une scène d’action sans sombrer dans des considérations épileptiques, le tout affublé d’un cadrage hasardeux et d’une gestion des distances maladroites lors des fusillades. D’un côté, comme de l’autre, les tirs à moins de deux mètres se perdent toujours dans la nature. Il s’agit d’une constante qui confère au ridicule, tout comme ces effets numériques qui viennent vomir des gerbes écarlates sur les victimes de coups de feu. On compte aussi plusieurs incohérences dans les dialogues et presque autant de faux raccords, rendant le résultat global inepte.

Au final, The Marine 4 aurait pu proposer une distrayante incursion, à l’instar de son prédécesseur. Cela tient au protagoniste, ainsi qu’à une volonté de changer la donne par une approche scénaristique sensiblement différente. De même, les passages en forêt offrent d’honnêtes perspectives pour instaurer des bases de survivalisme, toutes ténues et sommaires soient-elles. Cependant, l’indigence de la mise en scène lors des séquences d’action (une majorité du film, donc) suffit à rendre l’ensemble médiocre. Cela sans compter sur le manque de vraisemblance des comportements et une acuité capricieuse des tireurs quand il s’agit de toucher leur cible. Un quatrième opus poussif, mal dirigé et conventionnel.

Note : 09/20

Par Dante

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