novembre 7, 2024

The Lurking Fear – Death, Madness, Horror, Decay

Avis :

Même si c’est assez rare, certains groupes aiment à sortir plusieurs albums la même année. Cela peut provenir d’un concept, comme par exemple les sept efforts de chez Lordi qui embrassent tous un genre différent, ou alors d’un surplus créatif. On pourrait dire que The Lurking Fear provient de ce dernier adage. En effet, la formation est composée par trois des membres du groupe de Death suédois At the Gates qui, en 2021, avaient déjà sorti l’excellent The Nightmare of Being. Cependant, les thèmes abordés par ce dernier groupe ne correspondaient pas vraiment à ce qu’avait en tête le frontman, voulant rendre un hommage appuyé à Lovecraft et son univers. Il crée donc en parallèle The Lurking Fear, et se laisse aller à un Death old school maîtrisé qui va parler des contrées de R’lyeh ou encore de Cthulhu et consorts.

Death, Madness, Horror, Decay est le deuxième album studio du groupe. Et dès sa pochette, on se doute bien que cela ne va pas parler de problèmes politiques, ou encore d’une quelconque amour contrariée. Ici, on va de front vers la folie, dans les abysses profonds qui regardent dans notre for intérieur. Dès le premier morceau, Abyssal Slime, on est plongé dans un monde ténébreux et suintant. Après une longue introduction bien glauque, le chanteur se fait plaisir et on aura droit à un moment qui gratte et qui frappe. La surprise viendra de la qualité technique, certes, mais aussi et surtout par la faible durée du titre. Ce second album est parsemé de titres qui sont assez courts, avec pas moins de sept morceaux qui ne dépassent pas les trois minutes. Un fait assez rare dans le monde du Death qui amie peaufiner ses ambiances et son côté technique.

Death Reborn en est un exemple parmi d’autres, puisque le titre ne dépasse pas les deux minutes. Ici, on va droit au but, ça défouraille sévère, ça envoie du riff de forain et on retrouve un aspect très 80’s dans la mélodie. Difficile, par exemple, de ne pas sentir les influences d’un Slayer de la belle époque. Puis Cosmic Macabre va poursuivre cette énergie débordante en restant dans du frontal, tout en s’arguant d’un break efficace qui donne envie de se casser la nuque en headbangant. Funeral Abyss aura beau être un poil plus long, The Lurking Fear n’est pas là pour gamberger. On reste en dessous des trois minutes, le chanteur use toujours de sa voix cassée pour mieux nous percuter, et les riffs sont vraiment très bons, offrant une belle mélodie bien lourde et puissante. Il est compliqué de ne point hocher de la tête en rythme.

Puis survient alors le morceau éponyme de l’album. Death, Madness, Horror, Decay se veut plus long, arborant une ambiance glauque et pesante. Le résultat est vraiment excellent, avec une rythmique ultra véloce mais qui arrive à trouver une bonne mélodie qui accroche. Le tout en gardant cette espèce de grain qui s’assimile parfaitement aux mythes de Lovecraft. Puis Architects of Madness va bien nous cueillir, offrant un bon diptyque qui fracasse un grand nombre de crânes. C’est puissant, mais maîtrisé à merveille, ne sombrant jamais dans la démonstration technique ou dans un élan de violence absurde. In a Thousand Horrors Crowned confirme tout le bien que l’on pense de ce milieu d’album, qui défouraille à tout va. C’est puissant, avec un côté old school parfaitement assumé et qui fait plaisir à entendre en cette période. Là encore, difficile de résister à toute cette énergie communicative.

Pour entamer la deuxième moitié de l’album, le groupe va faire un choix assez radical, ne mettre que des titres courts et concis. Kaleidoscopic Mutations pourrait se voir comme une sorte d’introduction avec ce qu’il faut d’horreur et de cris torturés. On est clairement dans le thème et il y a une vraie cohérence. Puis Ageless Evil, One in Flesh ou Restless Death vont frapper vite et fort, rejoignant un Death très eighties mais qui carbure à plein régime. La finesse a foutu le camp, mais l’énergie gagne en ampleur. Puis Leech of the Aeons vient conclure cet album de la plus belle des façons, avec des sonorités qui évoquent les horreurs lovecraftiennes, à grands renforts d’orgue qui imprègne tout le morceau. Le titre est plus long, plus travaillé, plus torturé, et c’est une grosse mandale dans la tronche.

Au final, Death, Madness, Horror, Decay, le dernier album en date de The Lurking Fear, est une sacrée réussite qui frappe juste et fort. En embrassant les thèmes de Lovecraft et en créant un groupe à part de At the Gates, les suédois font preuve d’une belle lucidité et d’une logique imparable. Les élans Death old school sont savoureux mais ne font jamais appel à un quelconque plaisir nostalgique, offrant aux fans du genre un album de haute qualité.

  • Abyssal Slime
  • Death Reborn
  • Cosmic Macabre
  • Funeral Abyss
  • Death, Madness, Horror, Decay
  • Architects of Madness
  • In a Thousand Horrors Crowned
  • Kaleidoscopic Mutations
  • Ageless Evil
  • One in Flesh
  • Restless Death
  • Leech of the Aeons
  • The Curse (Slaughter Cover)
  • Seance (Possessed Cover)

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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