décembre 9, 2024

Le Dernier Voyage du Demeter – Le Huitième Passager

Titre Original : The Last Voyage of the Demeter

De : André Ovredal

Avec Corey Hawkins, Aisling Franciosi, Liam Cunningham, David Dastmalchian

Année : 2023

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un chapitre glaçant du classique de la littérature fantastique Dracula de Bram Stoker, LE DERNIER VOYAGE DU DEMETER relate le destin tragique d’un navire marchand, le Demeter, affrété pour transporter une cargaison privée, composée de 50 caisses en bois, des Carpates à Londres. Accablé par d’étranges événements, l’équipage du Demeter tente de repousser une présence impitoyable qui les assaille chaque nuit. Quand le navire atteint enfin la côte anglaise, ce n’est plus qu’une épave délabrée et calcinée, sans un seul survivant à bord.

Avis :

Réalisateur norvégien, André Øvredal est un bel artisan du cinéma. Après des études en Californie, il réalise directement son premier long-métrage « Futur Murder » en 2000. Le film passe alors inaperçu, et le jeune cinéaste retourne alors en Norvège pour passer quelques temps dans la publicité. Puis en 2010, André Øvredal fait sensation avec son deuxième, le très bon « The Troll Hunter« . Le film suit un chasseur de trolls, et le tout est filmé en found footage. Son troisième film, « The Jane Doe Identity« , l’installe bien plus et depuis, régulièrement, le réalisateur offre au public de bonnes séries B d’horreur comme « Scary Stories« , « Mortal« , ou encore ce « … dernier voyage du Demeter« .

Le voyage qui amena le célèbre Comte Dracula de sa terre natale en Angleterre a quelques fois été évoqué, notamment dans des séries télés, mais jamais on s’est vraiment arrêté sur ce qui s’est passé sur le rafiot où le vampire s’est caché la journée pour tuer la nuit.

« Ce « … dernier voyage du Demeter » est un bon huis clos en pleine mer. »

Projet de très longue date, puisque ça fait une vingtaine d’années que les producteurs et scénaristes travaillent dessus, « Le dernier voyage du Demeter » a tout d’abord été envisagé avec çà et là Robert Schwentke, David Slade, Marcus Nispel, Neil Marshall ou encore Guillermo Del Toro, mais finalement, à chaque fois, le projet fut retardé et les différents metteurs en scène ont fini par abandonner. Puis le film s’est concrétisé à partir de 2019 et c’est donc le norvégien André Øvredal qui est annoncé.

Excellente surprise, tenant une belle ambiance, s’aventurant dans un film d’horreur qui allie habilement terreur et gore, le tout tenu par un Dracula physiquement glaçant, ce « … dernier voyage du Demeter » est un bon huis clos en pleine mer.

06 Juillet 1897, en Roumanie, le Demeter est un navire commercial qui s’apprête à voguer vers Londres. À son bord, des marchandises de toutes sortes, et une douzaine de caisses en bois qui doivent être livrées dans un monastère pour le compte d’un particulier anonyme. Après quelques jours en mer, très vite, des événements étranges se produisent, et bientôt, l’ambiance devient mortifère sur le navire, car le capitaine voit ses matelots disparaître les uns après les autres…

Au milieu de l’océan, personne ne vous entendra crier, telle aurait pu être la phrase d’accroche du nouveau film d’André Øvredal. Ici, le réalisateur nous raconte l’histoire d’un vaisseau où une créature étrange et terrifiante va saigner un à un les occupants du bateau… De quoi rappeler quelque chose.

« Ce monstre est vraiment la terrifiante représentation de l’horreur qu’on est venu chercher. »

Mais bon, derrière ce petit clin d’œil, « Le dernier voyage du Demeter » se pose comme un bon film de monstre et de vampire qui aborde l’histoire de Dracula sous un angle intéressant. Si le scénario est parfois peuplé d’incohérences qui peuvent être agaçantes (pourquoi l’équipage attend à chaque fois la nuit pour faire quelque chose ?), il demeure néanmoins que sur l’ensemble, le film d’André Øvredal reste un bon film qui sait très bien nous tenir avec une histoire dont on connaît l’aboutissement. D’ailleurs, le fait de savoir ce qui va se passer au terme fait qu’il y a comme une fatalité qui naît à bord de ce bateau, et l’on reste, nous, spectateur, impuissant face au destin funeste de l’équipage.

Avec ce Dracula, le film n’y va pas par quatre-chemins et ce qui est très bien ici, c’est le fait que son monstre soit vraiment la terrifiante représentation de l’horreur qu’on est venu chercher. Le scénario est très sombre, et plus l’histoire avance et plus cette dernière laisse présager que n’importe lequel des matelots peut y passer à n’importe quel moment, et ça, ça apporte beaucoup d’intrigues, beaucoup de suspens, d’autant plus que l’enquête que mène l’un des protagonistes donne du relief à son monstre. Un monstre qui est plus qu’un monstre assoiffé de sang, se posant comme une créature intelligente, sadique, sans pitié, et qui cherche avant tout à se nourrir, et ça, ça la rend encore plus glaçante. Il est vraiment dommage que du côté du scénario, il y ait tant d’incohérences.

« Le réalisateur raconte le mythe de belle manière. »

Si l’histoire demeure excellente, c’est aussi grâce à la mise en scène d’André Øvredal qui s’aventure dans un vrai huis clos horrifique. L’ambiance est sombre, le film est haletant, ne lâchant rien de sa tension. Le réalisateur joue énormément avec les zones d’ombre dans lesquelles son vampire peut se cacher. D’ailleurs, André Øvredal dévoile petit à petit son monstre, et plus on le découvre, plus il est terrifiant, apparaissant au départ presque comme un zombie à bout de force, pour aller vers une sorte de chauve-souris humaine visuellement terrifiante. On ajoutera à cela qu’au travers des méfaits de Dracula, le réalisateur raconte le mythe de belle manière et coche le cahier des charges du film de vampire. Un cahier des charges qui visuellement a de la gueule, et en même temps, parfois, il sait aussi offrir presque des moments de poésie. Une poésie macabre.

Après, du côté du casting, André Øvredal a réuni un casting de tronches, Liam Cunningham, David Dastmalchian, Jon Jon Briones, Corey Hawkins et Aisling Franciosi (quoi qu’un peu lisse pour ces deux derniers), mais c’est surtout Javier Botet, en vampire en pleine mutation, qui fascine et terrifie en même temps.

Ainsi, nous faisant monter à bord du « … Demeter », André Øvredal nous entraîne dans des eaux très troubles pour un huis clos horrifique et sanguinolent, qui sait nous tenir en intrigue et en haleine sur les presque deux heures que dure ce « … dernier voyage … ». Si le scénario a ses faiblesses, il a surtout ses points forts et ses qualités, et ajouté à une mise en scène qui a de la gueule, ainsi qu’un vampire incroyablement glaçant, je peux dire que ça faisait longtemps qu’un film d’horreur ne m’avait pas autant tenu ! Bref, une belle, très belle, surprise.

Note : 14,5/20

Par Cinéted

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