avril 28, 2024

Un Coup de Maître

De : Rémi Bezançon

Avec Vincent Macaigne, Bouli Lanners, Bastien Ughetto, Anaïde Rozam

Année : 2023

Pays : France, Belgique

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Propriétaire d’une galerie d’art, Arthur Forestier représente Renzo Nervi, un peintre en pleine crise existentielle. Les deux hommes sont amis depuis toujours et, même si tout les oppose, l’amour de l’art les réunit. En panne d’inspiration depuis plusieurs années, Renzo sombre peu à peu dans une radicalité qui le rend ingérable. Pour le sauver, Arthur élabore un plan audacieux qui finira par les dépasser… Jusqu’où peut-on aller par amitié ?

Avis :

Rémi Bezançon est l’un des « nouveaux réalisateurs » qui m’a fait aimer, ou plutôt tomber amoureux, du cinéma français. À l’heure où bien souvent le cinéma français est fustigé et se résume à des comédies potaches et franchement pas terribles, Rémi Bezançon sortait « Le premier jour du reste de ta vie« , et quelle claque émotionnelle que fut ce film. Depuis, j’avoue avoir une énorme affection pour le metteur en scène dont je suis la carrière avec assiduité et curiosité, d’autant plus que chacun des films qu’il avait faits avant, ou presque, ce « … premier jour du reste de ta vie« , m’ont bel et bien démontré le talent de son auteur.

Après trois ans d’absence, Rémi Bezançon revient avec un film dont il connaît parfaitement le sujet, l’amitié. Après « Ma vie en l’air » et « Nos futurs« , « Un coup de maître » trouve parfaitement sa place dans la filmographie de Rémi Bezançon. « Un coup de maître » est le très bon mélange entre la comédie (avec laquelle aura même droit à quelques séquences follement hilarantes), un joli drame sur fond d’amitié, et le tout balancé avec une belle réflexion sur l’art, son importance et sa place. Bref, enjoué, amusant et solaire, ce septième film pour Rémi Bezançon est une bien belle réussite, menée par un duo qui est aussi irrésistible que le dit son affiche.

«  »Un coup de maître » est un film qui parle de deux amis qui se soutiennent. »

Arthur Forestier tient une galerie d’art, et il représente Renzo Nervi, un peintre qui a connu une belle renommée, mais aujourd’hui, il est sur le déclin, ayant perdu l’inspiration et l’envie. Renzo a même touché le fond, mais il creuse encore, au point qu’il ne voit pas le bout du tunnel. Asocial, n’étant absolument pas adapté à l’évolution du monde, Renzo n’a qu’une envie, c’est de mourir. Et si sa mort pouvait rapporter gros ? Avec Arthur, les deux amis vont alors monter une arnaque et déclarer Renzo mort…

Après « Le mystère Henri Pick » et le monde de la littérature, c’est dans l’univers de la peinture que Rémi Bezançon pose sa caméra pour une comédie aussi touchante qu’elle est amusante et originale, même si cette dernière est très librement inspirée d’un film argentin de Gastón Duprat, « Mi Obra Maestra« .

« Un coup de maître« , c’est avant tout une histoire d’amitié. Même si le film aborde et philosophe sur la peinture, l’art, la place de l’art, ou encore le monde l’art et les egos d’artistes, « Un coup de maître » est un film qui parle de deux amis qui se soutiennent et affrontent ensemble les hauts et les bas de la vie. Oscillant tout le temps entre la comédie et le drame, Rémi Bezançon livre un film qui sait se faire très amusant, voire même hilarant (franchement certaines séquences valent leur petit pesant d’or), pour d’un coup se faire plus sérieux et intéressant dans ce qu’il raconte. Très bien écrit et tenu par un scénario qui n’a pas de faille, « Un coup de maître » déroule son histoire avec certes un peu de prévisibilité, mais avant ça, c’est surtout avec dynamisme et ravissement qu’on suit cette histoire et ces deux portraits de personnages.

« Vincent Macaigne et Bouli Lanners sont terribles de bout en bout de personnages. »

Deux personnages qui sont d’ailleurs campés par un duo d’acteurs qui portent le film sur leurs épaules avec une complicité et une alchimie hors pair. Encore une fois, Vincent Macaigne et Bouli Lanners sont terribles de bout en bout de personnages, se complétant parfaitement. On peut même dire que ces personnages sont de véritables miroirs avec d’un côté l’optimiste et de l’autre le pessimiste, avec d’un côté l’actif et de l’autre l’éteint… Bref, ils sont excellents et prennent d’ailleurs tant de place, qu’ils ne laissent pas vraiment de place pour que d’autres personnages s’imposent, même s’il faut toutefois noter un Bastien Ughetto qui arrive à se dégager un peu.

Comme je le disais plus haut, Rémi Bezançon livre un film dynamique et très réussi, et même s’il ne réinvente rien, le metteur en scène offre un film plaisant et beau. Un film plein de fraîcheur qui, dans sa mise en scène et les sujets qu’il aborde, sait aussi se fait plus subtil qu’il n’y parait. On peut même dire que sur certains points, il se fait très critique et tout le monde au presque en prend pour son grade.

Ajoutons aussi à cela que le film est porté par une belle BO composée par Laurent Perez Del Mar, un habitué du cinéma de Rémi Bezançon (il avait signé les BO de « Zarafa » et de « … Henri Pick« ).

Ce cru 2023 pour Rémi Bezançon porte donc très bien son titre. Certes, sur certains côtés, il se fait un peu prévisible et il n’apporte rien d’incroyable, mais face à cela, « Un coup de maître » se pose comme un excellent divertissement qui sait parfaitement parler de son sujet, l’amitié. Si le film aborde tout un tas d’autres sujets qui sont intéressants, c’est bien cette amitié, et le portrait de ces deux amis, qui sera le plus touchant et entraînant avec ce coup de maître. Décidément, il est doué ce Rémi Bezançon, et je vieux bien réattendre entre quatre ou cinq ans pour avoir un film comme celui-là.

Note : 15/20

Par Cinéted

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