avril 29, 2024

Big Little Lies Saison 2

D’Après une Idée de : David E. Kelley

Avec Nicole Kidman, Reese Witherspoon, Shailene Woodley, Meryl Streep

Pays: Etats-Unis

Nombre d’Episodes: 7

Genre: Comédie, Drame

Résumé:

Mary Louise Wright, belle-mère de Céleste, se rend à Monterey, en Californie, après la mort de son fils, Perry. La grand-mère est inquiète pour ses petits-enfants et semble en vouloir à la jeune veuve…

Avis :

La première saison de « Big Little Lies » fut réalisée par Jean-Marc Vallée et alors que cette première saison a rencontré un très beau succès, pour cette deuxième partie, on va dire au revoir à Jean-Marc Vallée qui laisse sa place à Andréa Arnold, réalisatrice britannique à qui l’on doit des films comme « Fish Tank« , une adaptation des « … Hauts de hurlevents » avec Kaya Scodelario et surtout l’excellent « American Honey« , film avec entre autre Sasha Lane et Shia LaBeouf, un road trip fait de rencontres, de ventes au porte-à-porte, de fêtes et un soupçon d’arnaque.

Après l’excellence de la première saison, « Big Little Lies » revient avec sept nouveaux épisodes et je dois dire que j’étais assez curieux de voir où la série de David E. Kelley allait bien pouvoir aller, même si j’en avais une petite idée. Ainsi, après avoir découvert en fin de première saison qui avait été tuée, comment et pourquoi, je pensais que cette saison allait être une enquête qui aurait pour but de faire tomber la coupable, mais il va en être autrement, et finalement, c’est bien mieux, même si cette saison peut aussi avoir tendance à s’éparpiller. Ainsi donc, « Big Little Lies » fait un retour en force, et va traiter de la culpabilité, des secrets qui rongent les âmes et avec ça, la série va parler de vengeance, mais pas forcément dans le sens où on l’imagine. Bref, ces sept épisodes, qui n’étaient pas utiles à la fin de la saison précédente, renforcent la série et nous offrent surtout un très beau final.

C’est la rentrée scolaire à Monterey et tout le monde essaie de vivre comme il le peut après le désastre de la soirée de charité qui a amené à la mort de Perry, le mari de Céleste. Alors que le club des cinq se retrouve pour amener leurs enfants, les soupçons et des questions sur les événements passés sont toujours aussi présents. Des questions qui sont même poussées par Marie-Louise, la mère de Perry, qui s’est installée chez Céleste pour l’aider avec les enfants.

Que pouvait bien nous raconter David E. Kelley avec cette deuxième saison de « Big Little Lies » ? L’idée d’une flic qui ne lâcherait pas son affaire et mettrait des bâtons dans les roues au club des cinq afin de faire tomber la coupable était bien sûr la trame qui s’imposait presque comme une évidence, et c’est d’ailleurs une telle évidence que David E. Kelley a injecté de cela dans son intrigue, mais il n’en a pas fait la base de sa saison. Non, ici, il allait plus être question de la culpabilité et comment cette dernière va ronger ces personnages. Montée à peu près comme la première saison, avec des bribes qui reconstituent petit à petit ce qui s’est passé ce soir-là, cette saison deux sait se faire très intéressante de part tous les sujets qu’elle porte en elle, même si parfois, afin de créer des secrets à toutes ses héroïnes, cette saison peut avoir tendance à trop en faire et s’éparpiller à droite et à gauche.

Par exemple, l’idée autour du personnage tenu par Laura Dern, si c’est dramatiquement drôle, ce n’était pas utile, et dans un sens, avec ou sans, la série serait la même. Idem pour ce qui tourne autour du personnage qu’incarne Zoé Kravitz. Si ça raconte quelque chose d’intéressant autour de l’amour, alors même qu’il y a eu des maltraitances, ce n’était pas vraiment utile pour ce personnage-là qui en bave beaucoup. Puis ce sujet est déjà traité avec le personnage tenu par Nicole Kidman. Après, avec tout cela, la série offre quand même de très belles choses, continuant à explorer la relation violente et ambiguë entre Céleste et son défunt mari. La série explore aussi de très jolie manière la culpabilité et le couple avec les personnages tenus par Reese Witherspoon et Adam Scott.

Sur un autre sentier, la série s’aventure aussi sur le terrain de la reconstruction avec le personnage de Shailene Woodley qui essaie tant bien que mal de se relever, et ça, toujours des années après son agression.

Puis enfin, et c’est peut-être le plus beau sujet de cette saison, c’est tout ce qui est fait autour de la douleur. La douleur d’une mère qui a perdu son enfant et qui essaie comme elle peut de le retenir, et ça, même si elle emprunte des sentiers terribles, injustes et agaçants. Cette mère est tenue par une impériale Meryl Streep qui, comme toujours, est incroyable.

Très bien écrit et showrunné par David E. Kelley, « Big Little Lies » tient ses promesses et une fois que cette deuxième saison aura bien exploré ses sujets, elle va nous entraîner vers un final superbe. Un final qui clôture très bien la saison, mais aussi la série en elle-même. Certes, on pourrait avoir une saison trois, histoire d’explorer les conséquences de ce choix, mais l’image de ces femmes qui entrent là où elles ne pensaient pas aller est bien mieux. Puis David E. Kelley nous invite à faire marcher notre imagination, en concluant comme on en a envie.

Pour cette saison, comme je le disais plus haut, on dit au revoir à Jean-Marc Vallée qui était parti sur « Sharp Objects » et l’on accueille donc Andréa Arnold et la cinéaste anglaise fait du très beau travail. Très bien filmé, faisant la part belle à ses actrices, empruntant les sentiers laissés par Vallée, Andréa Arnold livre une saison qui sait où elle va et comment mélanger intrigue, suspens, drame, émotion, comédie, et le tout sans jamais tomber dans le mélo et dans le pathos. Non, très étrangement, peut-être à cause du décor de Monterey, mais cette saison, alors même qu’il s’y passe des événements lourds et sombres, Andréa Arnold a fait le choix d’épisodes solaires et ça tranche autant que ça donne du charme, ça intéresse et ça raconte quelque chose de cette ville et ceux qui y habitent.

Ainsi donc, cette deuxième saison conclut très bien cette série, qui aura su se faire excellente de bout en bout de ses quatorze épisodes. Certes, parfois, la série s’éparpille, mais au bout du compte, la série demeure très bonne et l’on y passe un moment intense de cinéma, qui est emmené par des actrices et acteurs exceptionnels. À bien des arguments, lorsqu’on regarde la filmographie de David E. Kelley, « Big Little Lies » peut aisément prétendre à être l’une des meilleures séries créées par son showrunner (pour ne pas dire sa meilleure).

Note : 15/20

Par Cinéted

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