D’Après une idée de : Beau Willimon et Frank Pugliese
Avec Kevin Spacey, Robin Wright, Kate Mara, Michael Kelly
Pays: Etats-Unis
Nombre d’Episodes: 13
Genre: Drame
Résumé:
Frank Underwood, homme politique rusé et vieux briscard de Washington, est prêt à tout pour conquérir le poste « suprême »…
Avis:
Jeune scénariste et dramaturge américain, Beau Willimon est encore assez peu connu dans le milieu du cinéma, puisque « House of cards« , qui l’adaptation d’une série britannique des années 90, est la première création du jeune scénariste et showrunner.
Première création signée Netfflix, « House of cards » est une série que je voulais commencer depuis une sacré petit bout de temps, notamment pour son casting, entre Kevin Spacey et Robin Wright, il y avait de quoi jubiler, mais aussi et peut-être même surtout, parce que la série est en partie produite par David Fincher, qui a signé pour l’occasion les deux premiers épisodes en tant que réalisateur.
Construite, intelligente, narrativement brillante, et incroyablement tenue par ses acteurs, cette première saison est une belle première plongée dans le monde redoutable de la politique américaine. Avec cette saison, le showrunner met ses pions en place, et même si parfois il peut y avoir des baisses de tension, on sent aussi que la série ne demande qu’à décoller et c’est bien ce qu’elle fera au bout de ses treize épisodes.
Francis Underwood est un député démocrate de Caroline du Sud. Puissant, expérimenté et surtout très ambitieux, Francis, ou Frank pour les intimes, est marié à Claire qui est à la tête d’une ONG qui effectue des forages dans différents pays afin de faire parvenir de l’eau au plus démunis. Le couple est bien connu de Washington et s’ils ont une image de couple modèle, en privé, ils sont prêts à tout pour arriver à leur fin et tout particulièrement Frank qui brigue la présidence des États-Unis d’ici quelques années.
Cette première saison pour « House of cards » est donc de bonne facture. Faire une série politique qui ne parle que de politique, n’est pas une mince affaire et malgré un casting de prestige, on peut dire que ce genre de séries est risqué, car il faut réussir à attirer l’attention de son spectateur sans pour autant le perdre dans une série qui soit trop complexe ou édulcorée. Ce juste-milieu, Beau Willimon l’a trouvé, et même si la série n’est pas encore à son top, elle réunit déjà beaucoup d’éléments pour rendre le spectacle aussi intéressant que finalement prenant.
Partant sur une base de treize épisodes d’une cinquantaine de minutes chacun, Beau Willimon épaulé par de sacrés réalisateurs, car en plus de David Fincher derrière la caméra, on trouvera des noms comme James Foley, Joel Schumacher ou encore Carl Franklin, va faire monter sa sauce petit à petit. Parfaitement écrite et sachant très bien où il veut aller, le Showrunner a pris le temps de nous présenter ses personnages et surtout l’univers dans lequel ils évoluent.
Loin des clichés, invitant son spectateur, cette première saison démarre de manière calme, imposant un personnage puissant, un poil agaçant et en même temps assez « touchant ». Un personnage duquel on peut se sentir proche, puisqu’ici, pour nous expliquer le monde dans lequel il évolue, il va nous aussi servir de guide, s’arrêtant parfois pour nous fixer et nous expliquer ce qu’il ressent ou de quoi il retourne. Un parti-pris aussi audacieux qu’il est intéressant.
Partant donc tout en douceur, Beau Willimon et son équipe vont peu à peu faire monter la pression et finir par livrer « House of cards » comme un sacré thriller politique où tous les coups sont permis. Un thriller politique qui appelle une saison deux qu’on a très envie de dévorer.
Petit à petit, au cours de ces treize épisodes, « House of cards » nous réservera pile ce que l’on est venu chercher. Complot, trahisons, rapport de force, manipulations, opinion public, médias, presse et image qu’on renvoie. « House of cards » arrive à nous plonger dans la politique la plus complexe, sans pour autant nous perdre. Et si l’on sent bien qu’il a bien des faiblesses, que tous les épisodes ne sont pas du même calibre, et qu’il y a quelques petites longueurs en son milieu, « House of cards« , dans ses grandes lignes, sait se faire très prenante.
Si les scénarios sont brillants, et si la série est délicieusement interprétée, Kevin Spacey est terrifiant, Robin Wright en impose, Corey Stoll est très touchant, ou encore Kate Mara, très intrigante dans un jeu plutôt ambigu, il faut aussi noter que la série est d’une classe impressionnante dans sa mise en scène. Très classique, sans effet de spectacle ou de démonstration, la série reste très belle esthétiquement parlant, et très efficace dans son rythme, malgré ses baisses de régime.
Alors que la série s’apprête à tirer sa révérence au bout de six saisons, cette première saison est une bonne découverte qui lance très bien la machine. Avec ses treize premiers épisodes, « House of cards » s’avère être une série intelligente, prenante, qui sort des sentiers battus. C’est une série qui raconte aussi bien ses personnages que son sujet et ça, malgré le fait que cette première saison ne fait qu’installer les bases pour l’instant.
Note : 14/20
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Par Cinéted