décembre 11, 2024

Une Pure Formalité

Titre Original : Una Pura Formalita

De : Giuseppe Tornatore

Avec Gérard Depardieu, Roman Polanski, Sergio Rubini, Nicola Di Pinto

Année : 1994

Pays : Italie, France

Genre : Policier

Résumé :

Onoff est un célèbre écrivain qui n’a rien publié depuis plusieurs années, et vit désormais en reclus. Un soir de tempête il est récupéré par la police, sans papiers d’identité, à bout de souffle, sans aucun souvenir des événements récents; l’inspecteur est suspicieux. Durant un rude interrogatoire, dans un commissariat isolé, l’officier essaye de relier la présence de l’écrivain sur les lieux avec un mystérieux meurtre.

Avis :

Réalisateur italien, Giuseppe Tornatore fait partie de ces grands réalisateurs italiens contemporains qui demeurent cependant quelque peu en retrait, presque oublié, ce qui est dommage, car le cinéaste a de quoi nous ravir quand on jete un œil à sa filmographie. Et ça, qu’elle soit vieille comme plus récente. Oui, le réalisateur continue régulièrement à nous proposer de nouveaux films et je dois dire que personnellement, j’attends avec beaucoup d’impatience « The Glance of Music« , son documentaire consacré à l’immense Ennio Morricone, compositeur qui a composé la BO de ce film, comme la plupart des films de Tornatore d’ailleurs.

Sorti dans les années 90, « Une pure formalité » fait partie de ces films quasi-inconnus de la carrière du réalisateur et qui mériterait pourtant qu’on lui redonne de la lumière. Opposant dans un face-à-face improbable, Gérard Depardieu et Roman Polanski, Giuseppe Tornatore nous offre une garde à vue prenante et étrange à la fois. Une garde à vue qui nous tient jusqu’à son dénouement, on ne peut plus surprenant.

Film policier, thriller, huis-clos, et un petit quelque chose en plus sur la fin qu’on ne peut encore révéler afin de garder toute la surprise, « Une pure formalité » est un très beau coup de cœur inattendu. Bref, même si personnellement, je n’ai pas encore vu tous les films de Giuseppe Tornatore, on peut dire assurément que « Une pure formalité » se place parmi les meilleurs de son réalisateur.

Onoff est un célèbre écrivain qui est retrouvé sous une pluie battante et un fort orage. Conduit au poste de police, très vite, il devient le suspect d’un meurtre qui a été commis non loin de chez lui. Mais alors que l’interrogatoire d’Onoff aurait été simple, celui-ci se complique, quand Onoff avoue n’avoir aucun souvenir de la soirée avant qu’on ne le retrouve paniqué. Ment-il ? Dit-il la vérité ? Son comportement est étrange et c’est l’inspecteur De Vinci qui a la lourde tâche de confondre le vrai du faux, pour en dénicher la vérité.

Doté d’un scénario aussi malin qu’il nous tient en alerte, Giuseppe Tornatore sait parfaitement comment tenir toute la complexité de son récit. L’intrigue prêche le faux pour savoir le vrai, le face à face est parfois tendre, d’autrefois plus intense, plus dur, plus sombre. Le réalisateur nous tient en permanence et ne lâche rien de son suspens. Depardieu est-il coupable ou non, la question est plus que posée. On peut même dire que la question hante le film et plus d’une fois, au gré des indices et des faux indices subtilement distillés, Giuseppe Tornatore nous fait plus d’une fois changer d’avis.

« Une pure formalité« , en plus d’être une très belle réussite dans son intrigue, c’est aussi un film qui construit parfaitement ses personnages. Petite merveille d’écriture et d’interprétation, plus les personnages se dévoilent, plus ils sont touchants et plus on finit par douter. Toutes les réflexions sur le métier d’écrivain ou encore ce qui tourne autour de l’admiration sont excellentes. Puis, cet écrivain est incarné par un très grand Gérard Depardieu. Un Depardieu volontairement mystérieux. Un Depardieu parfois arrogant, d’autrefois plus léger, allant jusqu’à vraiment être bouleversant dans les dernières minutes du film.

Pour la curiosité et la très bonne curiosité, ici, on trouvera Roman Polanski tenant un gros rôle et le réalisateur, qui se fait plutôt rare devant la caméra, et surtout pour un autre que lui, nous dévoile un joli potentiel de jeu. Franchement bon, il nous fait croire à son personnage et mieux encore, il nous intrigue avec ce qu’il peut savoir que l’on ne sait pas encore.

« Une pure formalité« , c’est enfin un exercice d’huis-clos sublimement réussi. Giuseppe Tornatore offre une mise en scène rigoureuse, qui ne laisse pas de place au répit. Il se passe toujours quelque chose d’intéressant entre ces quatre murs. Giuseppe Tornatore joue sur plusieurs palettes, s’aventurant sur plusieurs styles de cinéma et ça fonctionne très bien. On appréciera énormément ce doute qui s’installe même dans les images, comme si quelque chose nous échappait. En fait, Giuseppe Tornatore nous met à la même hauteur que le personnage de Gérard Depardieu, et l’on aurait tendance à rassembler les pièces du puzzle afin de peut-être découvrir la vérité avant Polanski… Chose qui n’arrivera jamais, pour le meilleur.

« Une pure formalité » fut donc une bien belle surprise. Intéressant, intriguant, prenant, doté d’une énigme surprenante, parfaitement tenu par ses acteurs, comme dans sa mise en scène, ce Giuseppe Tornatore mérite amplement qu’on s’y arrête, qu’on le redécouvre et qu’on le sorte de l’ombre.

Note : 16/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=0vBXwEkQyPs[/youtube]

Par Cinéted

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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2 réflexions sur « Une Pure Formalité »

  1. j’ai vu ce film sur la chaine polar et j’ai beaucoup apprécié ça vous tien en haleine superbe interprétation belle soirée

  2. Mais suis-je la seule à n’avoir pas compris la fin? Y a-t-il eu un meurtre? Qui est mort? Où va Oloff dans ce fourgon? J’ai eu l’impression d’ assister à une pièce de Beckett. Qui peut m’expliquer ?

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