avril 28, 2024

School Tales

D’Après une Idée de : Songsak Mongkolthong et Thanadol Nuansut

Avec Kay Lertsittichai, Nutchapan Paramacharoenroj, Panisara Rikulsurakan, Jennis Oprasert

Pays : Thaïlande

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Horreur

Résumé :

Dans cette série d’anthologie, de grands réalisateurs d’horreur thaïlandais racontent des histoires de fantômes terrifiantes se déroulant dans les couloirs d’un lycée.

Avis :

Qu’il s’agisse d’un film ou d’une série, le format anthologique convient pour présenter de courtes intrigues sans pour autant s’y attarder plus que de rigueur. Le principe est similaire à la nouvelle littéraire qui, autour d’un thème commun, permet de réaliser un recueil d’histoires plus ou moins brèves. Dans le domaine horrifique, on peut évoquer Masters of Horror ou Creepshow. À l’image de cette dernière, School Tales affiche un héritage « pulp ». On songe surtout aux comics dont la franchise est issue, et ce, avant la première adaptation du film éponyme de Pass Patthanakumjon. En l’occurrence, la présente série reprend le cadre scolaire afin d’étayer des légendes urbaines plus ou moins farfelues.

Étant donné que chaque épisode représente un récit indépendant, on serait en droit d’attendre une mise en bouche percutante. Une première incursion qui se veut aussi saisissante qu’oppressante. Cela sans oublier cet argument marketing où des réalisateurs « réputés » s’investissent dans ce projet supervisé par Netflix. Pour autant, À 7 h du matin effraie, mais dans le mauvais sens du terme. On passera outre sur cette sombre histoire de malédiction qui, soit dit en passant, semble s’inspirer d’Another. Au-delà de l’absence d’enjeux, on assiste à des échanges indigents, sans compter sur une interprétation déplorable et des effets spéciaux hideux.

L’entame est donc ratée et la suite va se révéler d’un intérêt inégal. Preuve en est avec une seconde intrigue qui amorce une modeste amélioration, mais reste dans des carcans très basiques. Au gré des épisodes, on étaye un fil directeur qui se focalise sur la notion de malédiction. Celle-ci prend alors des atours de vengeance ou encore d’un objet de convoitise, de répulsion. Le principe est attrayant, mais la mise en œuvre va de maladresses en bêtises. On songe notamment à L’Enseignante décapitée qui s’avance comme une incursion grotesque et farfelue dont l’aspect comique prévaut sur toute autre considération. Pour autant, l’humour potache ne fonctionne pas.

Il est d’autant plus regrettable que certains épisodes sont loin d’être inintéressants. C’est le cas de Beauté, où l’obsession de l’apparence apporte un sous-texte intergénérationnel sur le paraître à l’école, comme en société. Le réalisateur y insuffle même une critique des réseaux sociaux qui, de moindre mesure, se retrouve dans plusieurs histoires de l’anthologie. Sans atteindre le niveau d’engagement de la série Détention, le système éducatif est également mis au ban à travers des problèmes universels tels que le harcèlement scolaire. Occurrence reprise dans Le Livre des macchabées et Le Cadeau maudit. Le trait est un peu forcé, mais demeure pertinent en ces circonstances.

Pour ces récits, le caractère surnaturel agit comme une conséquence, à tout le moins un prétexte afin de confronter les protagonistes et intervenants secondaires à leurs actes. D’autres épisodes, eux, privilégient une approche surfaite où l’on se contente d’une évocation sommaire des légendes et phénomènes paranormaux. Preuve en est avec Sort de vengeance ou La Nuit dans l’école, où l’on reste ancré dans un discours dénué de fondement. La vocation sensationnaliste s’impose sur des aspects narratifs plus subtils. À travers le web, comme dans la réalité, l’histoire la plus équilibrée entre les différents éléments avancés jusque-là est La Recette secrète. D’une dose de folklore et de sorcellerie, on joue autant sur le mystère initial que sur la polémique croissante qui naît de rumeurs ; qu’elles soient fondées ou non.

Au final, School Tales est une série anthologique inégale. En l’espace de huit épisodes, on assiste à des intrigues plus ou moins notables qui, pour certaines d’entre elles, confèrent au ridicule. L’absence de nuances dans le traitement psychologique, la médiocrité des effets visuels et une interprétation proche de l’amateurisme confirment le désintéressement latent qu’elles provoquent. Cependant, certains épisodes interpellent. Cela tient à une bonne maîtrise de leur sujet, le tout incorporé dans un cadre contemporain auquel on insuffle un discours sentencieux sur les réseaux sociaux et toutes les formes de harcèlement scolaire. Malheureusement, Netflix prend un minimum de risques pour signer une production standardisée à vocation de divertissement simpliste, occultant le potentiel des thématiques avancées.

Note : 08/20

Par Dante

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