avril 27, 2024

7 Almas – Abre los Ojos

Avis :

Si l’Espagne est un pays où il y a de nombreux groupes de Métal et de Rock (Angelus Apatrida, Diabulus in Musica, etc.), ce n’est pas pour autant que ces formations arrivent jusqu’à nous. Pour le commun des mortels, on se souvient plus de « tubes » de l’été en version hispanique que de gros morceaux qui tabassent bien les tympans. De ce fait, pour les amateurs de gros riffs ou de Rock un peu nerveux, il faut faire quelques recherches sur le net. Et quelle joie de trouver de nouvelles formations qui essayent de faire bouger les choses chez nos voisins outre-Pyrénées. 7 Almas se forme au début des années 2010, et il ne faudra que trois ans au groupe pour sortir un premier album, Nueva Tierra. Quatre ans plus tard, les ibériques sortent un deuxième effort, Abre los Ojos, qui nous préoccupe aujourd’hui.

Produit par Fish Factory, une maison de disques espagnole qui se spécialise dans le Rock et le Hard de son pays, ce deuxième album offre ce que l’on était venu chercher, à savoir un Hard Rock calibré, sans grande surprise, mais fait de façon propre, et qui respire la passion. Alors certes, on ne dépassera jamais le stade d’un petit groupe local qui essaye de s’en sortir, mais ça reste fort plaisant à l’écoute. Le premier morceau peut cependant laisser dubitatif. Siempre vas a Estar laisse parler les guitares au démarrage, mais il se laisse tomber dans une sorte de mid-tempo qui n’est pas forcément intéressant. En fait, le titre fait très (trop) classique, et ne sort jamais de sa zone de confort. Et puis l’espagnol reste une langue qui n’est pas très « rock » dans les intonations. Il manque un aspect granuleux pour vraiment nous marquer.

Avec Cuando me Miras, 7 Almas propose quelque chose d’un peu plus nerveux, d’un peu plus puissant. Alors certes, il n’y a pas de quoi se relever la nuit, d’autant plus que le refrain reste peu impactant, mais ça reste de la bonne entreprise. Le clavier apporte un peu d’épaisseur à l’ensemble, même s’il se fait trop omniprésent. En fait, le groupe gagne vraiment ses galons lorsque les grattes deviennent plus saturées. Chose que l’on n’aura pas avec Nunca Vuelvas, qui lorgne plus vers un hard Rock des années 70/80. C’est toujours bien fichu, mais on aurait aimé quelque chose d’un peu plus frappant. Puis Abre los Ojos arrive pour nous réchauffer un peu, avec notamment un apport non négligeable de chœurs, qui permet au groupe d’être plus grandiloquent. Rien de bien percutant pour autant, mais ça reste agréable à l’écoute, et ça n’en fait pas des caisses.

Malheureusement pour nous, ce deuxième effort sent aussi les passages obligés, notamment avec une paire de ballades dont on se serait bien passé. Invierno en Octubre est la première des deux, et on ne peut pas dire que ça vole bien haut. Le morceau est cliché au possible et manque cruellement de moments marquants ou touchants. Ici, le groupe se prend à son propre jeu et délivre une parodie qui ne reste pas en tête une seule seconde. Revolucion va permettre de remettre les pendules à l’heure d’un point de vue technique, mais on va aussi entendre les limites vocales du chanteur, qui va vouloir pousser un peu trop et partir dans quelque chose de faux. Et le clavier prend bien trop de place, gâchant le plaisir des riffs, en adoucissant quelque chose qui n’en avait pas besoin. C’est dommage, le refrain était bien cool.

Tu en mi Vida essaye alors d’accorder la ballade avec quelques fulgurances plus rock. Si c’est bien ficelé, on reste dans une chanson qui ne sort pas vraiment du lot et se fait bien trop longue. Encore une fois, le groupe se plante un peu sur ce coup et même si ça reste écoutable, grâce à un joli solo, on reste dans l’attente d’entendre un morceau plus pêchu. Ya no Estas va alors démontrer que les riffs du groupe peuvent être plus percutants, mais l’ensemble est un peu gâché par le clavier qui, encore une fois, prend trop de place. Fort heureusement, les deux titres suivants sont bien nerveux, que ce soit El Reino de Placer ou encore El Templo del Sol, deux pistes Hard bien fichues qui redorent le blason du groupe. C’est dommage que Contigo termine l’album avec une ballade sirupeuse mal branlée.

Au final, Abre los Ojos, le deuxième album de 7 Almas, est un effort louable et pétri de bonnes intentions, mais son côté cliché et sans surprise ferait presque penser à un groupe local de reprises. Pour autant, on passe un bon moment à l’écoute et le groupe respire cette envie de faire bouger les foules et de sortir l’Espagne d’une Pop bien trop envahissante. Il est dommage de ne pas prendre plus de risque et de partir sur des sentiers plus puissants et nerveux.

01. Siempre Vas a Estar

02. Cuando me Miras

03. Nunca Vuelvas

04. Abre los Ojos

05. Invierno en Octubre

06. Revolucion

07. Tu en mi Vida

08. Ya no Estas

09. El Reino de Placer

10. El Templo del Sol

11. Contigo

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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