mai 5, 2024

Rival Sons – Darkfighter

Avis :

Les années 60 et 70 ont été des périodes charnières pour le Rock. Non seulement ce style musical a connu un essor incroyable, mais il a aussi bénéficié d’une grande imagination, donnant naissance à des groupes plus que cultes aujourd’hui. Forcément, cela a eu une influence sur des groupes contemporains, jusqu’à parfois singer ses aînés. On peut évoquer Greta Van Fleet qui a beaucoup de mal à se défaire de son appartenance à Led Zeppelin. Mais certains groupes s’inspirent de cette époque pour fabriquer une musique un peu hybride, entre revival et modernité. C’est le cas de Rival Sons. Fondé en 2009 sur les cendres de Black Summer Crush, les américains ont su trouver une identité propre, leur permettant de rapidement percer dans le milieu. Darkfighter est leur septième album studio, faisant partie d’un diptyque avec Lightbringer qui sortira plus tard cette année (2023).

On peut toujours craindre un album concept scindé en deux parties. Tout d’abord parce que l’on peut trouver des titres plus ou moins similaires entre les deux skeuds, mais aussi parce que la scission donne un sentiment mercantile, avec pour objectif de vendre deux albums à la place d’un seul, surtout quand les durées ne sont pas extraordinaires. On peut retrouver de cela avec cette première partie, puisqu’avec huit morceaux, on peine à dépasser la demi-heure d’écoute. Alors certes, c’est malin car cela permet de faire plusieurs écoutes intensives, et de mettre le vinyle sur la platine lorsqu’on a peu de temps à dédier à ce loisir, mais force est de constater qu’il y a un sentiment de trop peu avec Darkfighter. Un sentiment sauvé par la qualité des morceaux, à commencer par Mirrors qui ouvre le bal.

Débutant avec un joli clavier, le groupe assure une belle ouverture scénique avant d’attaquer avec les grattes qui vont offrir ce que l’on attend, un revival nerveux et électrique, porté par la voix sublime de Jay Buchanan. Sans être un immanquable de l’album, le titre est à l’image de la formation et fait amplement le taf. Et il faut ajouter à cela un refrain qui rentre immédiatement en tête. Mais la quintessence même de Rival Sons arrive avec Nobody Wants to Die. Le groupe ne s’est pas trompé en utilisant ce morceau pour commencer à vendre l’album, car c’est une pure réussite. Bourré d’énergie, on a vraiment l’impression d’écouter un titre Hard Rock de la belle époque, avec une maîtrise qui frôle l’insolence. Résolument le meilleur morceau de l’effort qui va faire bouger les foules lors de concerts. Mais les choses vont se calmer par la suite.

En effet, en commençant Bird in the Hand, on va être surpris par le côté Desert Rock et Country du titre. Plus lent, plus doux, évoquant Queens of the Stone Age, Rival Sons sort de sa zone de confort et propose un morceau intéressant, mais à la rythmique plus lente. Puis Bright Light va continuer sur ce chemin un peu sinueux et calme. Délaissant l’aspect Desert pour revenir à des fondamentaux plus Rock, le groupe offre tout de même une piste toute douce, presque touchante dans ses refrains. Si le morceau n’est pas le meilleur de l’album, et a tendance à un peu copier le Rock des années 70, il reste un bon moment d’écoute. La fougue revient avec Rapture, qui demeure un titre plus complexe que le reste, mais qui gagne ses galons avec son refrain calme, qui permet de profiter du grain de voix de Buchanan.

Il s’agit-là d’un morceau taillé pour le chanteur, qui va se permettre de jouer avec sa voix, d’étendre ses modulations pour mieux nous toucher. Puis Guillotine va venir mettre son petit grain de sel. Fini le calme, voici venir la tempête avec un titre plus électrique, plus nerveux, et qui ne peut laisser indifférent. Le groupe renoue avec la fougue des débuts et se décide à bien venir nous faire bouger. Un dernier coup de rein avant de trouver deux longs morceaux qui sont plus posés. Avec Horses Breath, et ses six minutes, le groupe va en profiter pour construire une ambiance qui monte crescendo pour ne jamais nous lâcher, avec des relents Country qui ne sont pas désagréables. Là encore, la réelle force de la formation réside dans les refrains qui sont simples et rentrent immédiatement en tête. Puis Darkside viendra clôturer le tout dans un final explosif.

Au final, Darkfighter, le dernier album en date de Rival Sons, s’affiche comme une belle réussite, malgré sa courte durée et le peu de pistes. Les américains délivrent une galette variée, qui pioche dans toutes leurs références, sans jamais tomber dans la redite ou le plagiat. Il faut bien avouer que, tout de même, on aurait bien repris un peu de pistes en plus, histoire de prolonger le plaisir. Mais il faudra patienter en attendant la deuxième partie…

  • Mirrors
  • Nobody Wants to Die
  • Bird in the Hand
  • Bright Light
  • Rapture
  • Guillotine
  • Horses Breath
  • Darkside

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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