Titre Original : Indiana Jones and the Dial of Destiny
De : James Mangold
Avec Harrison Ford, Phoebe Waller-Bridge, Mads Mikkelsen, Antonio Banderas
Année : 2023
Pays : Etats-Unis
Genre : Aventure
Résumé :
1969. Après avoir passé plus de dix ans à enseigner au Hunter College de New York, l’estimé docteur Jones, professeur d’archéologie, est sur le point de prendre sa retraite et de couler des jours paisibles.
Tout bascule après la visite surprise de sa filleule Helena Shaw, qui est à la recherche d’un artefact rare que son père a confié à Indy des années auparavant : le fameux cadran d’Archimède, une relique qui aurait le pouvoir de localiser les fissures temporelles. En arnaqueuse accomplie, Helena vole l’objet et quitte précipitamment le pays afin de le vendre au plus offrant. Indy n’a d’autre choix que de se lancer à sa poursuite. Il ressort son fedora et son blouson de cuir pour une dernière virée…
Avis :
Petit à petit, il fait un sacré joli parcours James Mangold. Réalisateur américain à qui l’on doit d’excellents films comme « Copland« , « Logan« , « Identity« , « Walk The Line » ou encore « Une vie volée« , James Mangold, à force de talent et de très bons choix, s’est imposé comme une valeur sûre du cinéma américain. Mieux encore, aujourd’hui, la sortie d’un nouveau James Mangold, pour les cinéphiles, sonne comme un bel événement qu’on s’empresse d’aller voir.
James Mangold avait redoutablement conclu ses années 2010 avec le très bon « Le Man 66« . Pour ouvrir ses années 20, le metteur en scène est de retour avec ce qui se pose comme l’un de ses paris les plus risqués, puisque le réalisateur a la très difficile tâche de passer après Steven Spielberg, et de faire revenir un héros mythique du cinéma américain, Indiana Jones. C’est vrai que ce n’était pas très compliqué de passer après le quatrième volet, mais il y avait quand même les trois premiers que Papa Steven nous avait offert et qui restent pour toujours dans nos cœurs…
« Une aventure qui fait des choix radicaux. »
Ainsi, après quinze ans d’absence depuis le vilain petit canard que fut « … Le royaume du crâne de cristal« , le plus célèbre des aventuriers reprend son chapeau, sa veste et son fouet et il nous offre une dernière aventure. Une aventure qui fait des choix radicaux quant à sa destinée, et une chose est sûre, ça va passer ou ça va casser. Ici, on peut dire que c’est passé comme une lettre à la poste, avec aventures, humour, spectacles, frissons et des personnages excellents.
Lors de son dernier jour en tant que professeur, Indy voit débarquer sa filleule, qu’il n’avait pas vu depuis une dizaine d’années. Cette dernière, devenue selon ses dires archéologue, est à la recherche d’un vieil objet qu’Indy et son père avaient dérobé aux nazis voilà une trentaine d’années. Cet objet, c’est le Cadran d’Archimède. Or, ce qu’elle ne sait pas, c’est qu’elle est suivie par une bande de nazis qui croient que le Cadran en question est doté de pouvoirs, et qu’il pourrait bien changer le cours de l’histoire… Contre son gré, Indy se voit alors embarqué dans une dernière aventure qui l’emmènera plus loin qu’il ne l’avait encore jamais imaginé.
Hollywood, ces dernières années, adore surfer sur les vagues de la nostalgie, offrant des suites à des films (ou même des séries) qu’on n’attendait pas. Bon, avec « Indiana Jones« , ce n’est pas la même chose entre guillemets, car ce cinquième volet, ça fait bien longtemps qu’il est dans les tiroirs d’un bureau de production. On avait même Steven Spielberg à la réalisation, mais ce dernier a fini par partir pour un désaccord artistique.
Un « Indiana Jones » sans Spielberg, et malgré James Mangold derrière la caméra, je dois dire que j’avais de petites craintes. Qu’est-ce qu’ils allaient pouvoir faire avec Indy ? Des craintes qui furent un peu plus prononcées avec le cinéma d’aujourd’hui selon Disney.
« James Mangold arrive à lui injecter de l’émotion, ce qui rend son Indy très touchant. »
Alors, si ce « … Cadran de la destinée » ne va pas être exsangue de défauts, il faut bien dire que James Mangold, Harrison Ford et Phoebe Waller-Bridge nous offrent une très belle aventure, avec un volet assez terrible et plaisant. Un volet bourré de rebondissements, d’intrigues, de surprises, dont certaines vont aller très loin.
Si l’on pourrait critiquer le rajeunissement d’Indy en début de film, si on pourrait critiquer le fan service qui fait revenir d’anciens personnages juste pour l’apparition, si l’on pourrait critiquer l’arrivée de nouveaux personnages pour ne pas en faire grand-chose, ou encore la musique, ou plutôt le thème principal qui est parfois placé de manière pas vraiment subtile, loin devant tout ça, ce cinquième volet additionne surtout beaucoup de bons éléments qui vont très vite gommer les griefs et les craintes qu’on pourrait avoir.
Ici, la grande aventure est de retour, et le nouveau film entre bien dans les ornières laissées par les trois premiers opus. Mélangeant habilement aventures, intrigues, humour, duo de personnages, et un côté fantastique qui part loin tout en sachant très bien doser la chose, ce « … cadran de la destinée » réussit presque tout ce qu’il entreprend et l’on se laisse embarquer avec plaisir. Il faut dire que le scénario a très bien su quoi faire avec ses personnages, tout comme il a compris l’essence de son Indy vieillissant. De plus, au fil de cette aventure réjouissante, James Mangold arrive à lui injecter de l’émotion, ce qui rend son Indy très touchant. Les scènes où le film entre les deux pieds dans la porte du fantastique, et l’envie de son personnage d’en découvrir plus, ou encore le dernier plan final, qui est un sublime au revoir, joliment touchant, se posant presque comme dernière déclaration amoureuse pour le personnage, sont vraiment chouettes.
« Mangold nous entraîne dans l’action, et il va savoureusement doser son film, jouant très bien avec l’intrigue, l’humour, l’action et l’émotion. »
On ajoutera à cela l’idée du retour de cette filleule, qui est terriblement bien tenue par Phoebe Waller-Bridge. L’actrice s’en donne à cœur joie et elle est incroyable, et loin d’être lisse, offrant un personnage dont on reste suspendu aux lèvres et aux actes, avec un soupçon de doutes, ce qui apporte pas mal de suspens et d’intérêt à l’ensemble. On pourra aussi parler du méchant, génialement incarné par un Mads Mikkelsen tout en retenue pour le meilleur.
Du côté de la réalisation de James Mangold, si, comme on le disait, certains effets spéciaux sont vraiment très voyants et abîment quelque peu le film, pour le reste, le réalisateur convoque la grande aventure, et les deux heures et demie que son film dure ne se voient pas passer. Dès le début, Mangold nous entraîne dans l’action, et il va savoureusement doser son film, jouant très bien avec l’intrigue, l’humour, l’action et l’émotion.
De plus, esthétiquement parlant, son film offre d’excellentes choses, avec un sens du spectacle, un sens du rythme, de très beaux décors, et derrière ça, on sent que le metteur en scène aime la saga, et qu’il ne souhaitait pas la trahir, même s’il y apporte sa touche, et comme on le disait, côté fantastique et SF, le film s’aventure assez loin, ce qui pourrait en déplaire à certains. Après, comme on le disait, ça passe ou ça casse, et personnellement, j’ai été encore plus embarqué et touché avec cette idée autour du temps et de l’histoire.
Ainsi, cette dernière aventure avant la retraite de Mr Jones se pose comme excellente, réjouissante, et même rafraîchissante. C’est vrai que le film de James Mangold a ses défauts, mais il a surtout ses qualités et ce qu’il propose ici, avec cette ultime expédition, se pose comme du pur « Indiana Jones« . C’est bon, c’est fun, c’est entrainant, ça propose de très bons personnages, génialement incarnés, et puis au bout de tout ça, c’est touchant. Bref, si tous les blockbusters pouvaient en prendre de la graine. Sans être à la hauteur des trois premiers, cet « Indiana Jones et le Cadran de la destinée » est une très belle conclusion pour son mythique héros.
Note : 16/20
Par Cinéted