avril 28, 2024

The Marine 2

De : Roel Reiné

Avec Ted DiBiase, Temuera Morrison, Lara Cox, Robert Coleby

Année : 2009

Pays : Etats-Unis

Genre : Action

Résumé :

En Thaïlande, l’hôtel de luxe dans lequel Joe Linwood, un tireur d’élite des marines passe ses vacances avec sa femme, est pris d’assaut par des rebelles locaux. Quand son épouse est prise en otage par les terroristes, Linwood reprend du service.

Avis :

Avec The Marine, WWE Studios caricaturait à outrance le film d’action. Affublé de clichés dégrossis à la truelle, un scénario inepte et un rythme épileptique, il en ressortait une incursion absurde, sans fond et même vieillissante dans ses trucages numériques. La popularité des stars du catch aidante, il n’en fallait pas plus pour amorcer le début d’une franchise destinée au marché des DTV. De quoi fournir un minimum d’efforts à la production pour une rentabilité optimisée sur le court terme. D’ambitions standardisées aux enjeux biaisés, on découvre une redite exotique des premiers Die Hard en la présence de ce second volet. De référence, le rapprochement avec cette dernière saga tient seulement à la prise d’otages.

Avec The Marine 2, on assiste à un passage de relais à la réalisation, comme devant la caméra. Ainsi, Roel Reiné dirige Ted DiBiase, combattant de catch au charisme inexistant. D’ordinaire, une tête d’affiche se distingue par sa présence, sa capacité à s’immerger dans le rôle-titre, voire son autorité toute naturelle. Bref, une figure qui en impose autre que par ses muscles. Or, l’intéressé s’avère une erreur de casting flagrante. Il constitue un exemple-type d’ingérence où la seule notoriété d’un individu suffit à le propulser « acteur ». Cela se vérifie dans le monde du catch, plus généralement du sport, ainsi que pour les artistes musicaux. Il n’est donc guère étonnant qu’il s’agisse de son unique incursion cinématographique.

« Dans l’ensemble, le traitement est paresseux, guère enclin à créer de la tension. »

Cela étant dit, le scénario ne fait guère plus d’étincelles que son prédécesseur. Il faut se contenter de prétextes faciles où la permission d’un soldat d’élite offre un concours de circonstances fortuit pour mettre à mal les plans d’une bande de terroristes vénaux. Basique au possible, le propos ne sortira jamais des sentiers battus. On nous inflige un florilège de séquences prévisibles, dont le seul intérêt relève d’une confrontation manichéenne, sans nuance perceptible. Un plaisir coupable, certes. Cependant, l’inexistence d’enjeux finit par lasser, sinon fatiguer le spectateur d’une telle indigence scénaristique. Au-delà du déluge de balles, c’est à un véritable déferlement de poncifs stéréotypés auquel on assiste.

On songe à la caractérisation des personnages, à cette progression balisée, à ces dialogues binaires dont l’utilité ou la vraisemblance reste sujette à discussion. À cela s’ajoutent des terroristes dont l’intelligence, à tout le moins la capacité de réflexion, frôle le néant. Preuve en est avec ces séquences d’infiltration où ils jouent les épouvantails pour se laisser occire par notre marine sans peur et sans reproche. Même l’absurdité des ordres ne semble guère les interpeller, surtout lorsqu’il s’agit de foncer tête baissée dans un bâtiment sur le point d’exploser ! Dans l’ensemble, le traitement est paresseux, guère enclin à créer de la tension, encore moins une quelconque surprise chez le spectateur.

« On distingue de modestes efforts consentis par rapport au premier volet. »

Néanmoins, on distingue de modestes efforts consentis par rapport au premier volet. À commencer par des velléités patriotiques reléguées aux oubliettes. Ici, l’amour de la bannière étoilée n’est pas prépondérant. On peut même le considérer comme occulté. De même, le déroulement joue à minima sur des ficelles réalistes. Point de courses-poursuites rocambolesques ou d’un marathon ininterrompu en pleine forêt. Entre zones intérieures et parties extérieures, les espaces de l’infrastructure hôtelière sont correctement exploités. Quant aux effets pyrotechniques, on souffle le chaud et le froid avec des passages potables et d’autres, où les bavures numériques sont ostensibles.

Au final, The Marine 2 est un film d’action basique, sans ambition ni surprise. Le métrage de Roel Reiné se contente de ressasser une formule éculée en d’autres lieux et circonstances. Sous couvert d’un déferlement d’action, toutefois moins frénétique que son prédécesseur, on assiste à une bataille rangée dont l’issue ne souffre d’aucune incertitude. Si l’on peut saluer la volonté d’occulter le caractère invraisemblable du film de John Bonito, on demeure dans des standards de production conventionnels. Au-delà de l’absence générale d’intérêt ou d’originalité, on regrette aussi une tête d’affiche impavide dont les talents de comédien sont restés, a priori, sur le ring.

Note : 08/20

Par Dante

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