avril 28, 2024

Fifi – Sans Brin d’Acier

De : Jeanne Aslan et Paul Saintillan

Avec Céleste Brunnquell, Quentin Dolmaire, Ilan Schermann, Romane Bertrand

Année : 2023

Pays : France

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Nancy, début de l’été… et Sophie, dite Fifi, 15 ans, est coincée dans son HLM dans une ambiance familiale chaotique. Quand elle croise par hasard son ancienne amie Jade, sur le point de partir en vacances, Fifi prend en douce les clefs de sa jolie maison du centre-ville désertée pour l’été. Alors qu’elle s’installe, elle tombe sur Stéphane, 23 ans, le frère aîné de Jade, rentré de manière inattendue. Au lieu de la chasser, Stéphane lui laisse porte ouverte et l’autorise à venir se réfugier là quand elle veut…

Avis :

Aujourd’hui, mon regard se pose sur Jeanne Aslan et Paul Saintillan qui sont un duo de réalisateurs d’une cinquantaine d’années tous les deux. « Fifi » est un film qui s’inspire assez largement de l’enfance et l’adolescence de Jeanne Aslan.

Moi qui aime savoir, après film, qui sont les cinéastes qu’on trouve derrière la caméra, je dois dire que je fais face à une frustration, car je n’arrive pas à trouver quelque chose sur les deux metteurs en scène, dont c’est le premier film.

S’inspirant donc de certains souvenirs de sa réalisatrice, sur le papier, « Fifi » a tout d’une chronique sociale, comme le cinéma français sait nous en livrer tous les ans. Une chronique sociale où deux mondes qui ne se croisent jamais se rencontrent et comme toujours, ce « choc » va élever l’un des deux protagonistes.

« Le film de Jeanne Aslan et Paul Saintillan est lourd, nage dans le cliché. »

Si parfois cela donne de bons films, « Les invisibles« , « Bande de filles« , « Quand on a 17 ans« , « Petite nature » et j’en passe, d’autres fois, ce n’est pas ça du tout, et malheureusement, « Fifi » entre dans ce deuxième choix, tant le film de Jeanne Aslan et Paul Saintillan est lourd, nage dans le cliché, et surtout, bien qu’il tienne un joli personnage tenu par Céleste Brunnquell, qui démontre encore une fois qu’elle est pleine de talent, « Fifi » ne dégage aucune émotion, si ce n’est de l’ennui. Dommage.

Sophie, dite Fifi, a quinze ans et elle habite dans un HLM à Nancy. Issue d’une famille nombreuse qui survit plus qu’elle ne vit vraiment, Fifi a des capacités, et elle est plutôt futée. Mais face au chaos qui règne chez elle, la jeune fille a tendance à se laisser aller. Un matin, elle tombe sur une « vieille » copine, et de cette rencontre fortuite, Fifi ne le sait pas encore, mais cela va lui permettre de vivre un été pas comme les autres, car très vite, elle va rencontrer Stéphane, le grand frère désabusé de sa copine.

J’aime énormément le cinéma français. C’est le cinéma à qui je laisse le plus de chance, c’est celui dont je vois le plus de films chaque année en salle, mais c’est aussi celui qui bien souvent me déçoit le plus. Si le cinéma français est capable de très belles chroniques sociales, il peut parfois se planter en beauté, et malheureusement, c’est ce qui arrive à ce « Fifi« , qui est le genre de film qu’on a bien trop vu et qui en devient pénible.

« Le manque d’originalité font que « Fifi » a été plus pénible qu’autre chose à suivre. »

Ici, on a encore une fois le droit à une énième rencontre entre deux mondes qui se croisent rarement. Faire une chronique là-dessus, même si on en a déjà trop vu, j’aurais tendance à dire que si c’est bien fait, pourquoi pas, mais ce n’est pas le cas ici. « Fifi » est une sorte de réunion poncif du genre, avec d’un côté cette jeune fille débrouillarde noyée dans le chaos familial, avec des parents absents et un contexte de famille qui la pousse à grandir plus vivre, et de l’autre un jeune homme, la vingtaine, issu d’une famille de la classe moyenne plus, qui habite une maison d’architecte, qui fait des études de commerce à Paris, mais le pauvre garçon (qui parle d’ailleurs comme un vieil homme) est totalement perdu dans sa vie.

Du coup, il profite d’un été où la grande maison familiale est vide pour faire le point avec lui-même, et c’est là qu’il va tomber sur notre sympathique Fifi, qui malgré le décor décrit plus haut, reste d’un optimisme fou et d’une envie de vivre débordante. Évidemment, ces deux jeunes gens vont s’observer et il va se mettre en place une sorte de relation platonique entre eux. Le scénario écrase évidemment la famille de Fifi, avec des problèmes financiers et derrière ça, une fratrie où tout ce petit monde passe son temps à s’engueuler et se provoquer, au point qu’on comprend que notre pauvre Fifi n’ait plus envie de rentrer chez elle.

Franchement n’en jetez plus, la coupe est pleine, et outre le fait d’avoir déjà vu ce genre de film, d’histoire et de personnages mille fois, l’ambiance, la façon de faire et de raconter, et le manque d’originalité font que « Fifi » a été plus pénible qu’autre chose à suivre.

«  »Fifi » est tenue par une excellente Céleste Brunnquell. »

Puis petit à petit, à force de lourdeurs et d’emprunter les sentiers des clichés, on finit par se désintéresser de cette histoire et de ces personnages auxquels on ne croit pas et forcément, l’ennui finit par pointer le bout de son nez. Un ennui qui s’installe mieux et plus vite que ce que les deux réalisateurs essayent de raconter.

Cet ensemble est dommage, car comme je le disais, même si le personnage ne nous fait pas éprouver grand-chose, « Fifi » est tenue par une excellente Céleste Brunnquell qui, bon gré mal gré, est bien l’un des seuls éléments qui nous tient encore un peu. Face à elle, malgré là aussi du talent, Quentin Dolmaire, dans un rôle tellement désabusé, parlant comme un vieux, finit par vite en être agaçant. On ne parlera pas du reste de ce casting, où finalement les personnages existent simplement pour s’engueuler, et démontrer qu’ils n’ont besoin de personne d’autre qu’eux même pour s’en sortir.

Je ressors donc déçu et ennuyé de ce premier film signé Jeanne Aslan et Paul Saintillan. Avec cette chronique sociale, où deux jeunes gens se rencontrent et passent leur été, ou du moins une partie, à faire des enveloppes pour une association caritative (au secours…), les deux réalisateurs n’offrent rien neuf, et pire encore, ils enfoncent les portes des clichés qui arrivent en réunion.

Note : 07/20

Par Cinéted

Une réflexion sur « Fifi – Sans Brin d’Acier »

  1. Monsieur,

    Vous dites avoir vu « ce genre de film, d’histoire et de personnages »… mille fois.

    1000 fois…

    Pourriez-vous, s’il-vous-plaît, nous en donner trois exemples ?
    Ou deux ?
    Ou même un seul ?
    Un seul exemple de ces films affreux, et dont celui qui fait l’objet de votre article serait un avatar de plus, et d’autant plus navrant ?
    (On aime s’instruire à tout âge ; pour ma part, j’ai 72 ans, et je vous avoue être un peu surpris par votre manque de délicatesse : « il parle comme un vieux »…)

    Je n’ai pas vu ce film, « Fifi », et je n’irai sans doute pas le voir au cinéma puisque la maladie m’empêche à peu près de sortir de chez moi.
    Mais le manque de tenue de votre critique me laisse à penser que ce film ne doit pas être si mal que ça.

    Peut-être passera-t-il un jour à la télévision ?

    Si je suis encore vivant , alors , pour le voir, je ne manquerai pas de vous dire ce que j’en aurai pensé.

    Puisse-t-il me déplaire autant qu’à vous… – SINON GARE !

    Respectueusement,
    Maurice Dubreuil

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