avril 29, 2024

Ghostkid – Ghostkid

Avis :

Si aujourd’hui, Electric Callboy connait un succès retentissant, son line-up n’a pas toujours été au beau fixe. En effet, en 2020, le chanteur Nico Sallach (To the Rats and Wolves) est recruté par le groupe pour remplacer Sebastian Biesler, qui part pour divergences musicales et compte bien rester sur la scène Metalcore, mais avec d’autres acolytes. C’est ainsi que déboule Ghostkid, avec notamment deux anciens membre de To the Rats and Wolves (décidemment, on est dans un club échangiste). S’éloignant volontairement du côté Electronicore d’Electric Callboy, Ghostkid veut se faire plus percutant, plus virulent. Ce premier album éponyme est donc une sorte de genèse d’un nouveau groupe qui veut taper fort, sans pour autant s’éloigner de certains standards. Il en résulte un skeud sympathique, bardé de hits pour les amateurs, mais qui manque parfois de finesse et de variations.

L’entrée en matière se fait avec Fool, et on a tous les éléments d’un Metalcore classique et calibré. Le démarrage se veut grandiloquent, avec un riff hyper agressif et une grosse production derrière qui permet d’arrondir le son. Au niveau du chant, on retrouve un couplet qui peut évoquer le rap, puis Sebastian Biesler se met à crier afin de mieux nous percuter. C’est violent, ça frappe fort, et on aura toujours cette petite touche Metalcore avec du chant clair et un refrain adouci par des nappes un peu électro. En gros, ça ressemble à du Bring me the Horizon, l’émotion en moins. Start a Fight sera dans le même moule, avec notamment un refrain qui arrive dès le départ afin de taper dans le gras dès l’introduction. Après, on sent tout de même que d’un oint de vue structurel, on reste dans un registre simple et connu.

Alors oui, c’est efficace, mais il n’y a pas grand-chose qui permet au groupe de sortir du tout-venant, si ce n’est quelques passages qui sont transformés de façon « électronique », avec des modulations de voix. Sharks va montrer une autre facette du groupe, que l’on retrouvera à la fin avec Cold World. On pourrait presque compter cela comme une ballade, puisque le rythme est très lent, il se dégage une forte mélancolie de l’ensemble et les paroles vont dans ce sens, parlant de mal-être et de tristesse. Encore une fois, c’est bien fichu, et bien produit, avec un refrain catchy, mais on a toujours l’impression d’avoir entendu cela des centaines de fois. Et il semble être difficile de soutenir cela lors de prestations scéniques, tant l’énergie est contenue. Cela n’empêche pas, néanmoins, d’apprécier ces deux titres, qui permettent aussi de varier les plaisirs au sein de l’album.

Par la suite, on retrouve toujours des titres énergiques et qui possèdent cette patte Metalcore que souhaite le groupe. Drty regroupe tout cela, avec un couplet crié et un refrain en chant clair, qui permet ensuite de mieux fracasser tout le monde avec des riffs agressifs et un chant crié plus puissant. You & I ne change pas vraiment la recette de Ghostkid qui continue son petit bonhomme de chemin en alternant toujours les chants et en jouant sur les émotions, comme n’importe quel groupe de Metalcore. On ne peut trop rien reprocher au titre qui est bien nerveux et prenant. Tout comme Zero qui débute comme un titre des années 80 avant de faire parler la poudre et d’être un véritable exutoire. Sans être un titre de génie, il n’en demeure pas moins un morceau qui fait à la nuque tant on a envie de headbanger.

Mais finalement, la vraie raison d’exister de cet album, c’est les quelques featurings qui viennent agrémenter certains titres. En premier lieu, il y a This is not Hollywood, qui va apparaître deux fois dans l’album, sans trop de raison. Tout d’abord avec le rappeur allemand Timi Hendrix qui va apporter quelques éléments intéressants dans les couplets, puis une deuxième fois, en clôture d’album avec Johnny 3 Tears qui fait partie de Hollywood Undead. Un groupe qui, effectivement, peut trouver des parallèles avec Ghostkid. On préfèrera tout de même Supernova avec le chanteur de Heaven Shall Burn, pilier du Metalcore allemand (et Marcus Bischoff possède une voix de zinzin), ou encore Crown avec Mille Petrozza, qui n’est autre que le frontman de Kreator. Deux collaborations qui sont intelligentes et permettent d’assoir une belle notoriété au jeune groupe, en plus de mettre un peu de piment à deux de leurs titres.

Au final, Ghostkid, le premier album de Ghostkid, est plutôt sympathique et pose les bases d’un Metalcore, certes calibré, mais efficace et qui essaye de présenter de bonnes mélodies. On reprochera une approche systématiquement identique sur de nombreux morceaux, mais qui arrivent à se détacher grâce à quelques nappes électro qui apportent un peu de fraîcheur. Bref, un album plaisant, nerveux et bien produit, pour un groupe qui ne demande qu’à grandir encore un peu.

  • Fool
  • Start a Fight
  • Sharks
  • Drty
  • This is not Hollywood feat Timi Hendrix
  • You & I
  • Supernova feat Marcus Bischoff
  • Crown feat Mille Petrozza
  • Cold World
  • Zero
  • This is not Hollywood feat Johnny 3 Tears

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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