avril 23, 2024

Seether – Si Vis Pacem, Para Bellum

Avis :

Certains groupes souffrent de la comparaison avec leurs références. On pense immédiatement à Puddle of Mudd qui a toujours été comparé à Nirvana, ce qui a souvent causé du tort à la formation américaine. Pour Seether, le constat est un peu moins virulent, notamment parce que Shaun Morgan et ses amis ont su apporter un vent de fraîcheur dans un Grunge qui se rapproche de plus en plus à du Métal Alternatif. Sortant un album tous les trois ans de façon régulière, les africains du sud ont su trouver un joli rythme de croisière et fournissent à chaque des albums attendus et plaisants. Si Vis Pacem, Para Bellum est le huitième effort du trio, et il ne déroge pas à la règle. Si on retrouve des attirances vers le Grunge (dû à la voix du frontman), on aura droit à de belles ballades et des titres plus nerveux.

Le skeud débute d’ailleurs de façon percutante avec Dead and Done. Les riffs sont puissants, virulents, et le titre donne de suite envie d’en découdre dans la fosse, ou encore de se faire très mal à la nuque. Ajoutons à cela un refrain simple et facilement mémorable dans lequel Shaun Morgan montre toute sa puissance vocale. Le morceau est une belle mise en bouche qui donne très vite envie de connaître la suite. Une suite un peu plus timide, mais qui colle à la peau de la formation. Avec Bruised and Bloodied, on retrouve le Seether des tubes des années 2000. La ligne de basse entonne une première mélodie qui reste bien en tête, qui sera ensuite suivie par la guitare. C’est simple, efficace, et les fans de la première heure ne seront pas dépaysés. Bien au contraire, on rentre dans les petits souliers du groupe.

Bien sûr, que serait Seether sans ballade. L’album en possède une paire, dont Wasteland qui arrive à se faire à la fois touchant et parfois nerveux avec les riffs de gratte. Le charme opère malgré un grand classicisme dans la structure. Cela est dû, bien évidemment, à la voix granuleuse du chanteur, qui offre une dimension mélancolique très forte. Cependant, même si ça reste efficace, on ne peut s’empêcher de penser à la facilité de faire un tel titre pour le groupe. Cette sensation se retrouve aussi avec Dangerous qui plonge dans un mid-tempo assez décevant, et qui ne marque les esprits que par son refrain facile à retenir. On aurait aimé plus de risque de la part du groupe qui semble tout de même choisir une zone de confort pour s’épanouir. Liar viendra confirmer un peu cette pensée, même si on aura droit à quelques passages plus nerveux.

Par la suite, l’album sera une succession de toute cette première partie, avec des alternances entre des titres puissants et nerveux à l’image du premier morceau, des ballades, puis des plages un peu plus communes. Can’t Go Wrong s’inscrit dans la lignée des titres qui frappent fort, malgré un refrain qui joue sur la mélancolie. L’introduction et le refrain font parler la poudre et cela fait plaisir à entendre. Quant à Buried in the Sand, on renoue avec le côté ballade, malgré un riff intéressant qui permet d’inclure une mélodie très addictive, un peu comme le refrain qui est catchy à souhait. Let it Go va venir frapper du poing pour nous réveiller un peu, et cela malgré un refrain un peu mou du genou, mais qui permet au chanteur de bien rentrer dans nos cerveaux, et de ne jamais nous lâcher.

Encore une fois, avec Failure, le groupe arrive à trouver un juste équilibre entre le côté mélancolique qu’il se traine depuis ses débuts, et un aspect puissant qui leur permet de sortir du lot. Si le titre reste dans un registre connu par les fans, force est de constater que ça marche à pleine régime. En abordant Beg, Seether renoue avec un « Métal alternatif » dans lequel il peut s’épanouir. Violent, percutant, porté par un refrain crié qui frappe fort, le groupe nous assène une belle mandale qui fait plaisir à écouter. Par la suite, sur les trois derniers morceaux, on aura une nouvelle un melting-pot de tout ce que le groupe sait faire. Drift Away s’apparente à une ballade tristounette, Pride Before the Fall est un titre rageur et qui veut taper dans le tas, alors que Written in Stone est une ballade solide qui clôture bien l’album.

Au final, Si Vis Pacem, Para Bellum, le dernier album de Seether en date, est une belle réussite, même s’il rentre un peu trop dans les gros chaussons du trio. Oui, c’est bien foutu, ils sont sûrement les meilleurs dans leur domaine, et on prend un plaisir monstre à l’écoute, mais force est de constater que parfois, ça ronfle un peu et on a la sensation d’une absence de prise de risque. Certes, tant que le plaisir est là, on s’en fiche un peu, mais n’aurait-on pas aimé un peu plus de surprise ?

  • Dead and Done
  • Bruised ans Bloodied
  • Wasteland
  • Dangerous
  • Liar
  • Can’t Go Wrong
  • Buried in the Sand
  • Let it Go
  • Failure
  • Beg
  • Drift Away
  • Pride Before the Fall
  • Written in Stone

Note : 15/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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