Avis :
Le métal, c’est souvent une histoire de famille. On ne compte plus les groupes qui se sont formés autour de deux frères (Cavalera Conspiracy, Chevelle, Bury Tomorrow), ou carrément autour d’une famille avec l’exemple de Halestorm. Pour en revenir à nos petits anglais, Bury Tomorrow se forme en 2006 avec Daniel Winter-Bates au scream et son frère David à la basse. Ils s’entourent alors de deux guitaristes et d’un chanteur à la voix cristalline, qui partira de la formation en 2021, tout en restant en bons termes. The Seventh Sun est le septième album studio du groupe, et il est le premier avec Tom Prendergast au chant clair, et qui tapote un peu sur le clavier. Un album attendu par les fans donc, et qui reste dans un metalcore mélodique dont nous avaient les britanniques. Pour autant, il réside dans cet effort une énergie communicatrice.
Le skeud débute avec The Seventh Sun, titre éponyme de l’album. Très rapidement, le groupe installe ses ambitions et son envie d’en découdre avec le public. On imagine parfaitement une entrée en matière avec ce morceau, qui démarre lentement avant de poser une ambiance lourde et un rythme assez lent, porté par la voix en scream de Daniel. Par la suite, les grattes prennent le relai, et on se retrouve avec un pur titre Metalcore, qui défouraille à tout va, et ne chercher qu’à faire du chant clair lors du refrain. L’occasion de tâter la voix claire du nouvel arrivant, et c’est du tout bon. Le mélange des deux prestations vocales est parfait, et on va vite se retrouver à headbanger dans tous les sens. Et s’il fallait confirmer la bonne santé du groupe, il suffit de poser une oreille sur Abandon Us.
Avec ce deuxième morceau, Bury Tomorrow frappe très fort et ne faiblit quasiment jamais. Comme une véritable tempête déchaînée, la formation nous laisse peu de répit, même sur le refrain, dont le gimmick du « do it » fonctionne à merveille. Le chant clair prend alors toute son importance, afin d’apporter un peu de douceur, même si les guitares continuent derrière à tabasser fort. Avec Begin Again, le groupe montre une autre facette de ses capacités, avec plus de chant clair, qui parfois se mélange avec le scream, pour offrir un refrain qui percute d’entrée de jeu, et rentre immédiatement en tête. Le titre, qui va faire friser les pseudo métalleux peu ouverts d’esprit, marche à plein régime, et on va se surprendre à chanter à tue-tête, quitte à se péter la voix. Un bel effort qui montre les qualités techniques de la formation.
Derrière ça, le groupe va enchaîner les grosses tartes dans la tronche, avec une paire de titres qui ne sont pas là pour rigoler. Forced Divide emprunte parfois des sentiers qui lorgnent vers le Death/Black, avant de partir vers des riffs qui pourraient écho à Djent. C’est puissant et même si le refrain peut paraître assez Pop dans la prestation vocale, il reste de bonne facture. Boltcutter annonce aussi la couleur dès l’introduction, avec ce mot bien crié, puis une avalanche de riffs qui viennent nous faire mal à la nuque. Bref, deux belles baffes qui trouveront ensuite un écho avec Heretic, soutenu par Loz Taylor, le chanteur de While She Sleeps. On peut aussi évoquer Care, qui frappe très fort et très vite, ou encore The Carcass King, qui fait appel à la chanteuse Cody Frost pour apporter un peu de douceur.
Au milieu de tout ce maëlstrom de Metalcore parfaitement maîtrisé et exécuté, on retrouve deux titres qui sortent clairement du lot, notamment par leurs ambitions respectives. Wrath va allègrement dépasser les cinq minutes, chose rare pour le style, mais surtout, il va explorer différents versants du metalcore. Si on retrouve les riffs agressifs, la rythmique ultra rapide, on retrouvera des éléments un peu électro, et au niveau des voix, il y a une plus belle place laissée au nouvel arrivant, qui va pouvoir exploiter sa voix à plein régime. Cela est encore plus prégnant avec Majesty, qui bénéficie d’une longue introduction en chant clair, utilisant la mélodie comme une ballade, pour monter crescendo vers un final dantesque. Une preuve que le groupe continue de grandir et ne se repose pas sur ses lauriers. C’est à la fois beau et puissant, et forcément, addictif.
Au final, The Seventh Sun, le dernier album en date de Bury Tomorrow, est une très belle réussite. Le groupe présente son nouveau chanteur de la meilleure façon qui soit, et on retrouve toute l’énergie du metalcore qui caractérise si bien les anglais. Pour autant, on aura aussi de belles surprises, et des titres plus longs, plus travaillés, qui délaissent un peu l’aspect vif du groupe, pour mieux maîtriser ses excès de colère. Bref, un excellent album.
- The Seventh Sun
- Abandon Us
- Begin Again
- Forced Divide
- Boltcutter
- Wrath
- Majesty
- Heretic feat Loz Taylor
- Recovery
- Care
- The Carcass King feat Cody Frost
Note : 17/20
Par AqME