mars 28, 2024

The Lightbringer of Sweden – Rise of the Beast

Avis :

Il est toujours surprenant de découvrir que certains « jeunes » groupes se lancent dans le Heavy, un genre qui a toujours du succès, mais qui semble assez désuet et autour duquel on a plus ou moins fait le tour. Fondé en 2017, The Lightbringer of Sweden est une formation qui joue la carte du classique et du sans surprise, refoulant par la même occasion des désirs de faire quelque chose de novateur dans un genre qui se sclérose un peu. On pourrait alors croire qu’il s’agit de jeunes avec plein de références, mais si on jette un petit regard sur le line-up, on se rend compte qu’il s’agit de vieux briscards qui circulent dans le Heavy depuis de nombreuses années, notamment avec le groupe Firewind ou Radiant. Rise of the Beast est donc le premier album de cette nouvelle formation, et c’est simple, mais efficace.

Tout commence avec une introduction qui appose une ambiance assez horrifique, avec un homme qui raconte une histoire, un bruit de pluie et de braise, et une cloche qui sonne le glas. On pourrait presque se croire dans un délire Black avec The Moon, mais rapidement, le groupe attaque fort avec Fallen Angels. Point de doute sur le genre que l’on écoute, on navigue en plein Heavy pure souche qui ne cherche que l’efficacité et la volonté de frapper vite et fort. D’ailleurs, si l’on prend l’album dans son ensemble, on se retrouve face à neuf titres (si on retire l’introduction) qui n’arrêtent pas une seconde et qui jouent à fond la carte de la rapidité et de la rythmique véloce. Cela permet au groupe de survivre au milieu d’un genre codifié qui joue beaucoup sur les breaks et de gros solos de gratte.

Pour autant, on va aussi se retrouver face à différents problèmes, comme une certaine redondance dans les structures des titres et un ennui qui va pointer le bout de son nez au bout d’une paire d’écoutes. Cela à cause d’une rythmique qui se répète. A force de vouloir aller vite et de sortir d’un certain carcan, le groupe répète jusqu’à la lie un schéma qui manque de mordant et d’inventivité. Certes, The Beast Inside of Me se veut plus soft, avec notamment un refrain qui rentre immédiatement en tête, mais c’est encore une fois très calibré et ça manque d’originalité. Venant d’un groupe « jeune », on était en droit d’en attendre davantage. One by One utilise d’ailleurs les mêmes gimmicks pour marquer le public, mais ça ne marche pas vraiment. Là encore, c’est sympa, mais il manque un truc pour vraiment nous imprégner.

En abordant Into the Night, on a la sensation de faire quelques pas en arrière, tant ça ressemble à une référence des années 80. Entre la rapidité, la mélodie ou encore les petits solos de guitare, on se retrouve face à un morceau agréable, mais qui n’apporte rien de véritablement original. Encore une fois, on a l’impression que le groupe récite des choses entendues plusieurs fois au cours de leur jeunesse, et tout cela manque d’une digestion intéressante. Skeletor va un peu sortir du lot pour apporter plus de violence et de virulence à l’ensemble. On retrouvera des gimmicks propres au style, comme le petit cri aigu au départ du titre, mais il y a une vraie volonté de percuter de faire quelque chose de très rythmé qui ne laisse aucun répit. Et ça marche. Lightbringer continuera ce joli travail en livrant un bon moment.

Car c’est aussi ça qui fait la force du groupe, de ne jamais faiblir et de monter crescendo dans les compositions et les riffings. Alors certes, comme au départ, ça reste très calibré dans un Heavy simple et classique, mais on y trouve tout de même notre compte. Save us va être du même calibre que les titres précédents, sans jamais y apporter une touche originale, mais ça fonctionne malgré tout. Heaven has Fallen apporte un peu plus de nuances, avec notamment une introduction toute douce qui va permettre d se poser un peu et d’écouter une jolie ligne de basse. Enfin, Shadows of the Night viendra nous secouer une dernière fois pour conclure un album simple, mais loin d’être détestable. Les fans y trouveront d’ailleurs certainement leur compte, renouant avec un Heavy typique des années 80.

Au final, Rise of the Beast, le premier album de The Lightbringer of Sweden, est un effort qui est assez plaisant et qui fait amplement le job, même si on pouvait en attendre quelque chose d’un peu plus original. Le réel problème de cet album est qu’il reste assez quelconque dans le monde du Heavy et au milieu de toute la pléthore de groupes qui existent. Il manque une patte identitaire à la formation pour vraiment marquer et apporter notre totale adhésion. En l’état, il reste un album recommandable, sympathique, mais trop simple pour vraiment nous embarquer.

  • The Moon
  • Fallen Angels
  • The Beast Inside of Me
  • One by One
  • Into the Night
  • Skeletor
  • Lightbringer
  • Save Us
  • Heaven has Fallen
  • Shadows of the Night

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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