avril 24, 2024

Aftersun – Les Vacances de l’Ennui

De : Charlotte Wells

Avec Paul Mescal, Frankie Corio, Celia Rowlson-Hall, Sally Messham

Année : 2023

Pays : Angleterre, Etats-Unis

Genre : Drame

Résumé :

Avec mélancolie, Sophie se remémore les vacances d’été passées avec son père vingt ans auparavant : les moments de joie partagée, leur complicité, parfois leurs désaccords. Elle repense aussi à ce qui planait au-dessus de ces instants si précieux : la sourde et invisible menace d’un bonheur finissant. Elle tente alors de chercher parmi ces souvenirs des réponses à la question qui l’obsède depuis tant d’années : qui était réellement cet homme qu’elle a le sentiment de ne pas connaître ?

Avis :

Né en Écosse, Charlotte Wells a fait ses valises pour New York où elle s’est installée et elle y a fait ses études. Après son master, elle se lance dans la réalisation avec le soutien des bureaux de New York, mais aussi Los Angeles. En 2018, elle apparaît dans la liste des vingt-cinq nouveaux visages du cinéma indépendant qu’il va falloir suivre. Par la suite, elle fait l’atelier de réalisation de Sundance et c’est à la suite de cela qu’elle peut enfin réaliser son premier long-métrage.

Pour son premier film, Charlotte Wells pose sa caméra à la fin des années 90, pour nous raconter les vacances d’un père et sa fille. Charmant au demeurant, joliment interprété et capturé, « Aftersun » se pose malheureusement comme une déception. Flou dans ce qu’il veut raconter, vide d’émotion, et globalement longuet, ce premier film a franchement du mal à convaincre, ce qui est dommage, car le film de Charlotte Wells a des qualités pour lui, malheureusement, ça ne suffira pas.

« C’est un scénario assez étrange que nous propose là Charlotte Wells. »

À la fin des années 90, Sophie, onze ans, part en vacances dans un club de vacances en Turquie avec son père. L’occasion de passer une belle semaine entre un père et sa fille. Au programme, baignade, billard, bronzette, soirées, glaces et jus de fruits…

Au rayon des petits films de vacances, on voit cette année débarquer le premier film d’une jeune réalisatrice écossaise, Charlotte Wells, et si le film a globalement du charme, car la cinéaste a joliment réussi à capturer une belle relation entre un père et sa fille, malheureusement, pour elle comme pour nous, « Aftersun » n’offrira rien de plus.

Petite tranche de vie, on suit donc Sophie et Callum traîner, ne rien faire, discuter, s’amuser, se baigner, s’enduire de boue… Bref, des vacances, mais derrière ça, le scénario n’explore jamais rien d’eux. C’est même un scénario assez étrange que nous propose là Charlotte Wells, car le film a des mystères qui sont posés là, comme ça, sans trop de justification. Ainsi, entre deux glaces, le film nous pose des bribes de souvenirs de la part d’une Sophie adulte, qui repense à ces vacances-là, mais ça n’amènera rien au sein de cette intrigue.

« En un sens, on reste dans l’attente que l’intrigue s’envole et que la réalisatrice décide de nous raconter autre chose. »

Pire encore, le film a bien du mal à rebondir, tant finalement, il n’a rien à raconter, et au bout du compte, l’heure trente-huit minutes que dure le film passe très longuement. En un sens, on reste dans l’attente que l’intrigue s’envole et que la réalisatrice décide de nous raconter autre chose, mais non, ce sera encore et toujours la même chose, jusqu’au bout. Cette sensation est très agaçante, car sur l’ensemble, on ne peut nier le charme et la naturel que Charlotte Wells a réussi à capturer entre les personnages. Puis l’ensemble est tenu par deux très bons acteurs qui sont bourrés de charme et de talent. Franchement, Frankie Corio et Paul Mescal crèvent l’écran, et c’est vraiment dommage que la réalisatrice n’ait pas écrit une intrigue qui sache nous tenir en intérêt.

Un sentiment qui est aussi désagréable, car visuellement, « Aftersun » est bien filmé. Charlotte Wells livre un film qui, dans ses relations, apparaît comme spontané et vrai. Idem pour son ambiance solaire, même si parfois, la trame installe un suspens dramatique qui ne donne rien. On peut même se poser la question du pourquoi ceci ? Bref, derrière cette belle ambiance, le film n’arrive jamais à nous emporter, car en plus de n’avoir pas grand-chose à raconter, il a aussi une lourde tendance à se faire long pour pas grand-chose. Charlotte Wells a même du mal à conclure son film, faisant (ou essayant) faire partir son intrigue, alors qu’il aurait fallu couper.

Bref, malgré la belle relation que la réalisatrice porte à l’écran, malgré les talents de ces deux acteurs principaux, finalement, ce film de vacances a franchement du mal à nous entraîner dans la douceur de son été, et surtout, au-delà de ça, tristement, alors que la jeune Sophie s’amuse et que son père déprime, c’est l’ennui qui s’invite chez nous. Dommage.

Note : 09/20

Par Cinéted

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