avril 25, 2024

The Bear Saison 1

D’Après une Idée de : Christopher Storer

Avec Jeremy Allen White, Ebon Moss-Bachrach, Ayo Edebiri, Lionel Boyce

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 8

Genre : Comédie, Drame

Résumé :

Carmen « Carmy » Berzatto, un jeune chef du monde de la gastronomie, est de retour à Chicago pour reprendre la direction du l’établissement familial, à la suite du suicide de son frère. Loin de son univers, Carmy doit faire face aux écrasantes responsabilités d’une petite entreprise, à un personnel récalcitrant et à des relations familiales tendues, tout en subissant les conséquences de la tragédie.

Avis :

Tout d’abord scénariste sur des films qui ne resteront qu’à l’état d’ébauche (Relanxious avec Olivia Wilde et Jason Sudeikis), Christopher Storer va ensuite passer à la production. Après un court-métrage, il propose ses services sur des films indépendant américains, dont le plus connu est certainement The Rental, un film d’horreur réalisé par Dave Franco. C’est là qu’il fait la rencontre de Jeremy Allen White, acteur principal de la série The Bear, qui nous préoccupe entre ces lignes. Créé par Christopher Storer, le show va parler d’un grand chef cuisinier qui va reprendre la sandwicherie de son défunt frère, et dans laquelle il va devoir remettre de l’ordre pour que ça marche. A la fois hystérique et douce, The Bear fait partie des séries de 2022 qui ont eu un petit succès, mais qui méritent bien plus.

Constituée de sept épisodes d’une petite demi-heure et d’un huitième qui frôle les cinquante minutes, la série nous plonge immédiatement au cœur d’un petit restaurant où le bruit prédomine, chacun essayant de cuisiner pour les futurs clients qui vont arriver d’ici deux heures. On y rencontre alors Carmy et ses employés, qui sont en pleine ébullition afin de tenir la distance sur un service qui s’annonce tendu, la faute à un jeu vidéo culte présent dans le restaurant, qui attire une foule de geeks. C’est à ce moment-là que le scénario se met en place, en présentant alors chaque personnage, et les rôles bien précis qu’ils vont avoir. Car si Carmy occupe le centre de l’espace, tous les protagonistes autour vont avoir leur importance et leur caractéristique. S’ajoutera à cela l’arrivée d’une nouvelle tête qui dépose son C.V. et qui va s’imposer petit à petit.

Cette façon de faire, de nous plonger en pleine fureur, avec le bruit des casseroles, la cacophonie des voix, les gens qui s’agitent tout autour, permet de se reposer sur un rythme frénétique qui ne s’arrête que peu souvent. Cela donne une sensation presque euphorique de rentrer dans les cuisines d’un grand restaurant, alors qu’il s’agit d’un boui-boui qui a une histoire et qui met dans la sauce toute une famille, constituée d’un frère, une sœur et un cousin très envahissant. La réalisation des épisodes abonde en ce sens. C’est-à-dire que ça bouge beaucoup, sans pour autant utiliser une shaky cam. Bien au contraire, on se retrouve à suivre les personnages dans les dédales de cette cuisine, en étant près des corps, offrant parfois de courts plans-séquence, mais amenés de façon maline. De ce fait, les huit épisodes passent comme une lettre à la poste.

Mais le plus important là-dedans réside surtout dans les personnages, le restaurant, qui constitue un personnage à part entière, et le mystère autour de cette famille et du suicide étrange du frère ainé, alors propriétaire du resto. Malgré la courte durée de cette première saison, on va ressentir énormément d’empathie pour tout ce petit monde. Tout simplement parce qu’ils sont humains, unis, avec des accords et des désaccords, avec des ruptures et des colères, mais chacun a sa place et tente de faire avancer les choses. En premier lieu, il y a bien évidemment Carmy, tenu d’une main de maître par Jeremy Allen White. L’acteur est formidable et donne du corps à son personnage, ce chef reconnu mondialement, mais qui n’a pas supporté la pression et souhaite rendre honneur à son défunt frère en relançant un restaurant qui part à vau l’eau.

Torturé, maladroit et pourtant compréhensif envers chacune, il est très attachant et son long monologue sur le dernier épisode, lorsqu’il raconte sa relation avec son frère, est bouleversant. A ses côtés, on retrouve Richard, le cousin italien beau parleur et branleur, qui se met toujours dans les histoires, mais qui cache, bien évidemment, un deuil qu’il n’arrive pas à faire. Là aussi, Ebon Moss-Bachrach est impressionnant dans ce rôle que l’on va adorer détester, et qui se révèle sur le dernier épisode. On aura aussi la nouvelle venue, qui va s’imposer comme sous-chef, ce qui ne plait pas forcément aux anciens, mais qui va réussir à devenir une référence, malgré son impatience. Un personnage qui craque mentalement sur la fin, mais qui s’avère touchant par son parcours et son envie de revenir malgré les difficultés. Rien que ce trio fonde le socle de la série et cristallise les enjeux du restaurant.

A leurs côtés, on peut compter sur Marcus, cet amoureux de la pâtisserie qui va tout faire pour réaliser le beignet ultime. Accro à son métier, il ira jusqu’à dormir dans le restaurant pour parfaire sa recette. Il y a aussi Tina qui a du mal à accepter qu’une plus jeune lui donne des ordres, mais qui va comprendre de ses erreurs. On a Fak, le réparateur excentrique et un peu looser. Bref, les personnages secondaires sont importants et permettent aussi d’établir des relations qui vont évoluer. Car même si ça gueule et s’engueule, tout ce petit monde ne veut qu’une seule chose, faire fonctionner ce restaurant pour gagner de l’argent, mais aussi pour rendre un dernier hommage à ce frère disparu trop tôt, de manière énigmatique. C’est à ce moment-là que la famille prend alors une place importante. Et chacun va comprendre qu’il peut compter sur l’autre.

Outre ces relations et les personnages empathiques, l’autre point fort de la série et de ménager son suspens sur plusieurs fronts. Certes, la mort de se frère hante tout le monde, mais on aura aussi la tenue du livret de comptes, avec des magouilles pas toujours très catholiques, ou encore ce cousin qui se livre à de petits trafics pour maintenir le restaurant à flots. La série joue sur des intrigues à tiroirs, comme la santé de certains personnages, puis ne délivre pas forcément toutes ses solutions, afin de donner envie de voir une deuxième saison. A noter la participation de certains acteurs cultes, comme Oliver Platt en cousin un poil mafieux sur les bords, ou encore Jon Bernthal qui vient le temps d’un épisode en jouant ce frère qui s’est suicidé pour on ne sait quelle raison.

Au final, The Bear est une excellente série qui démontre que l’on peut faire court, presque comme un format de sitcom, mais avoir du fond et du cœur. En créant cette brigade, en ne laissant personne de côté pour parler des relations humaines et de la famille, mais aussi de business et de bouffe, Christopher Storer livre un show maîtrisé de bout en bout, à la fois doux et frénétique (ce septième épisode de folie), qui ne laisse personne indifférent. Bref, une série qui donne faim, au point de vouloir s’en resservir une deuxième saison.

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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