avril 25, 2024

Deadly Descent

De : Marko Mäkilaakso

Avec Chuck Campbell, Adrian Paul, Lauren O’Neil, Nicholas Boulton

Année : 2013

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un groupe d’alpinistes, parti pour une expédition, disparaît sans laisser de traces. Quelques années plus tard, le fils de l’un d’entre eux décide de découvrir la vérité sur ce qui est arrivé à son père. Ses amis et lui se retrouvent alors piégés avec ce qu’ils pensaient n’être qu’une légende…

Avis :

Le marché du DTV d’horreur tout pourri est un monde sans fin, abyssal, dans lequel se plonger peut parfois conduire à de grosses crises d’angoisse. Mais c’est aussi un endroit fantaisiste où il se passe de nombreuses choses inattendues. Par exemple, on peut y trouver des films de potes qui, par un heureux hasard, se sont retrouvés édités par on ne sait quelle voie divine. On peut aussi y voir des films venant de pays obscurs, avec des effets visuels hideux. Mais on peut aussi se faire enfler et acheter deux fois le même film, sous un titre différent. Prenons Deadly Descent, qui est le titre original, mais qui a été vendu en France sous deux titres différents, celui-ci et Yétis : Terreur en Montagne. Autant dire que là, ça vend du rêve, et on se doute de ce que l’on va mettre sous ses yeux.

Le film débute pourtant avec une mise en scène qui n’est pas si dégueulasse que ça. Les amateurs de l’extrême vidéo y verront un soin apporté, bien loin des shaky cam des films indépendants ou encore des films entre potes, où l’on voit que la caméra utilisée n’est pas forcément optimale. Bref, on va suivre deux alpinistes qui vont se faire attaquer par un yéti. D’entrée de jeu, l’histoire nous met face à une menace en pixels qui pique les yeux. De par ses incrustations ignobles, mais aussi de par un design douteux qui montre le yéti comme une créature simiesque mais à tête de loup avec des reflets bleus. Bref, un amalgame mal fichu, illisible et très moche. Bien évidemment, cette entrée en matière fait peine à voir, mais ce n’est pas tellement là-dessus que l’on va bloquer, mais plutôt sur la présentation du personnage suivant.

« Rien de bien intelligent à se mettre sous la dent, et encore moins quand le film essaye de mettre du fond. »

Les deux alpinistes sont donc morts et on va se concentrer sur un autre personnage qui étudie des cartes mais qui est joué par le même acteur qui est mort quelques minutes auparavant. La confusion s’installe et il faudra alors attendre un moment avant de comprendre qu’il s’agit du fils qui veut partir sur le lieu où son père a disparu, pour se venger. Le foutage de gueule est complet sur cet artifice, d’autant plus que l’acteur joue donc le rôle du père et du fils, mais les deux personnages semblent avoir le même âge et le décalage temporel ne l’explique pas, puisqu’il ne s’est écoulé qu’un an ou deux… Bref, il embauche un ami qui pilote un hélicoptère pour le déposer en haute montagne et finir le chemin en ski. On aura droit à quelques jolis moments de glisse et un choix de GoPro plutôt ingénieux.

Sauf que ce dernier se fait aussi attraper par un yéti dégueulasse, et c’est sa sœur qui va mettre en place une équipe pour aller le sauver. Le film devient alors une sorte de survival où il faut lutter contre les avalanches et les monstres. Bien évidemment, le budget devant être tout riquiqui, on va se retrouver face à une succession de saynètes qui ne vont pas avoir beaucoup d’intérêt. En vouloir fuir les monstres, l’équipe va perdre des membres de l’équipe, puis, au hasard d’un restaurant d’altitude abandonné, les jeunes gens vont retrouver le frère disparu, puis l’aider à se débarrasser des monstres poilus. Rien de bien intelligent à se mettre sous la dent, et encore moins quand le film essaye de mettre du fond. Un fond tout moisi autour d’un passif de militaire qui va permettre à certaines personnes de s’en sortir.

« Ajoutons à cela que le personnage est joué par Adrian Paul, et la boucle est bouclée concernant ce nanar de compétition, pas fichu de faire peur. »

Sauf que là encore, on reste en surface, sur un travail bâclé et sans intérêt. D’habitude, on a des personnages fonctions dans ce genre de film, ici, on aura plutôt des personnages chair à canon. Que ce soit la jeune éplorée qui vient de perdre son mari dans une avalanche, le traumatisé de la guerre ou encore la sœurette qui va s’amouracher du copain de son frère aîné, on reste sur un panel qui flirte avec le mauvais goût. Pire, on aura droit au pilote d’hélicoptère issu aussi de l’armée, qui va se remettre à picoler quand il va se rendre compte qu’il a largué ses amis dans un enfer, et qui va venir les sauver, pilotant mieux avec un coup dans le tarin. Ajoutons à cela que le personnage est joué par Adrian Paul, et la boucle est bouclée concernant ce nanar de compétition, pas fichu de faire peur.

Car oui, Deadly Descent est estampillé comme un film d’horreur, mais malheureusement, il n’en aura que le titre. Il faut dire qu’avec ce genre de long-métrage, on ne peut pas décemment s’attendre à une grande qualité. Mais ici, même l’ambiance est aux abonnées absentes, avec des problèmes d’effets spéciaux au rabais, des catastrophes naturelles qui ne marchent pas et des morts qui ne marquent pas. Il faut dire que l’on s’en fout un peu, et elles sont mal mises en scène. Il suffit de voir la rapidité à laquelle la veuve se fait dégommer, avec une shakycam vomitive, pour s’en rendre compte. Néanmoins, comme dit plus haut, on reste étonné de certaines images, notamment lors des descentes à ski, qui sont plutôt bien fichues et permettent de montrer qu’il y a peut-être une volonté de bien faire. Mais bon, on reste sur un produit bas de gamme. 

Au final, Deadly Descent est un mauvais film, comme on pouvait s’en douter rien qu’à la jaquette. Si on peut lui garder des images de glisse assez grisantes et quelques paysages assez jolis (encore faut-il aimer la montagne), pour le reste, on sera dans le bas du catalogue des DTV à 1 euro. Entre un montage bordélique, des acteurs en sous régime, des personnages dont on se fout royalement et des yétis qui ressemblent à des singes radioactifs, on peut dire que parfois, on frôle la crise d’apoplexie devant tant de médiocrité.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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