avril 23, 2024

Poursuite

Titre Original : Chain Reaction

De : Andrew Davis

Avec Keanu Reeves, Morgan Freeman, Rachel Weisz, Fred Ward

Année : 1996

Pays : Etats-Unis

Genre : Thriller

Résumé :

Alors qu’il est sur le point de communiquer au monde entier un procédé révolutionnaire libérant le potentiel énergétique de l’eau, le docteur Barkley est assassiné à Chicago par un mystérieux commando qui s’empare de sa machine et supprime toute trace de ses recherches en faisant sauter son laboratoire. Aperçu sur les lieux au moment de l’explosion, le jeune technicien Eddie Kasalivich est soupçonné du meurtre du docteur. Incapable de prouver son innocence, il choisit la fuite, entraînant avec lui sa jeune collègue.

Avis :

Andrew Davis est un réalisateur dont le dernier fait d’armes date de 2006 avec Coast Guards, avec notamment Kevin Costner et Ashton Kutcher. Depuis, le cinéaste coule des jours heureux, et il nous reste alors ses films passés pour évoquer des thrillers avec l’armée dedans, ou encore des films d’action décérébrés avec Arnold Schwarzenegger ou Chuck Norris. Mais son film le plus important sort au début des années 90 avec Harrison Ford, Le Fugitif. Grand coup d’éclat pour le metteur en scène, ce film lui permettra alors de jouer très souvent sur la notion de fuite, qu’il réitèrera avec Poursuite. Thriller d’anticipation avec un Keanu Reeves qui fuit la police et des agents secrets, on ne peut pas dire que ce film de 1996 a marqué les esprits, puisqu’aujourd’hui, le long-métrage est tombé dans un oubli collectif, et il faut longuement chercher sur le catalogue de Disney+ pour le trouver.

Le film débute avec un jeune scientifique, ici Keanu Reeves, qui tente d’inventer une machine qui produirait de l’énergie propre. Pour cela, il faut séparer l’atome d’hydrogène de l’eau afin d’obtenir un combustible sain, et ainsi éviter le réchauffement climatique. Alors que la machine est au point, une explosion décime le laboratoire, faisant deux morts, dont le patron du laboratoire qui s’apprêtait à dévoiler la découverte au monde entier. Eddie (Keanu Reeves) est le principal suspect et dans sa fuite, il embarque avec lui sa jeune collègue, qui devient à son tour suspecte. Mais entre la police et une agence secrète, le jeune scientifique va découvrir un immense complot où l’argent et la corruption sont les mots clés. Bref, sans grande surprise, on est dans une sorte de techno-thriller typique des années 90.

« Très clairement, le film ne brille pas par son originalité, mais il a le mérite de ne pas s’arrêter un seul instant. »

D’un point de vue purement scénaristique, Poursuite n’a pas inventé la poudre, et le but ici est clairement d’aller droit au but et de filmer la fuite en avant d’un jeune couple qui se retrouve le cul entre deux chaises. La rivalité entre la police et un groupuscule gouvernemental secret se cristallise dans l’enquête menée par deux agents du FBI qui vont mettre en doute la culpabilité du héros, et découvrir une société qui semble détenir bien des secrets. Sans jamais tomber dans la complexité inutile, Andrew Davis enfile des perles pour tisser son intrigue, avec des gunfights, des courses-poursuites en voiture, en bateau et en hélico et quelques bagarres afin de rendre l’ensemble emballant et divertissant. Très clairement, le film ne brille pas par son originalité, mais il a le mérite de ne pas s’arrêter un seul instant. Même lorsqu’il accumule les clichés du genre.

Car oui, le héros a beau être un scientifique, il sait conduire à peu près tous les véhicules, il maîtrise la bagarre et arrive à s’échapper de presque toutes les situations, même lorsqu’il faut mettre le ramdam dans un muséum d’histoire naturelle. C’est un peu grossier, mais on y croit, d’autant plus que Keanu Reeves semble y croire dur comme fer, avec la complicité d’une jeune Rachel Weisz, frêle mais combattante. Le principal défaut de cette intrigue, c’est qu’elle ne va jamais chercher plus loin que la simple société secrète qui veut gagner beaucoup d’argent et peut se permettre de buter n’importe qui. C’est bas du front, et les antagonistes sont assez ridicules, avec un Brian Cox en roue libre, ou un Morgan Freeman qui tente de ménager la chèvre et le chou, mais fait le minimum syndical.

« Le film manque clairement de personnalité et d’une vision particulière. »

Néanmoins, on ne peut retirer au scénario des éléments assez avant-gardistes. Et en premier lieu, on a beau être milieu/fin des années 90, le réchauffement climatique et la recherche d’énergie propre est déjà sur les lèvres des scientifiques. Ici, on retrouve un groupe qui tente de créer de l’énergie propre avec de l’eau afin d’alimenter des villes en électricité sans polluer la planète. C’est assez intéressant, même si au final, cela passe au second plan, avec une société qui veut corrompre tout ça afin d’en faire une monnaie d’échange. Après, il faut aussi accepter des élucubrations scientifiques qui n’ont pas vraiment de sens, comme la recherche d’une fréquence pour bien séparer l’hydrogène de l’oxygène. Autre point intéressant à soulever, même s’il n’apporte rien à l’intrigue, c’est la présence d’une courte scène post-générique qui, comme chez Marvel, ne sert absolument à rien.

Enfin, s’il y a bien une chose qui pêche un peu dans ce film, c’est sa mise en scène. Si on retrouve bien des passages assez intéressants, comme cette fuite en aéroglisseur sur un lac gelé, ou encore l’infiltration de Keanu Reeves dans un bâtiment classé top secret défense, on reste sur quelque chose de très classique. Le film manque clairement de personnalité et d’une vision particulière. On est sur des couleurs assez ternes, avec un étalonnage basique, et rien ne viendra nous secouer un peu les mirettes, pas même les courses-poursuites. De ce fait, ce jeu du chat et de la souris se révèle plaisant, divertissant, mais il s’oublie assez vite, surtout face à d’autres films qui jouent sur les mêmes ressorts scénaristiques. A noter aussi que si les acteurs sont bons, les personnages sont trop fades pour vraiment nous embarquer.

Au final, Poursuite est un thriller qui avait bien des ingrédients pour percer, mais malheureusement, le réalisateur n’en fait pas grand-chose et nous sert une resucée du Fugitif, mais sans génie ni envie de bousculer un peu les codes. Sans tomber dans le nanar luxueux ou le mauvais film sans âme, Andrew Davis n’insuffle pas assez de vie dans son long-métrage pour nous toucher avec ce « couple » en fuite. Il en ressort alors une histoire basique, simple, parfois efficace, mais qui n’arrive pas à ménager son suspens et peine à convaincre. On comprend pourquoi ce film est tombé dans l’oubli, tant il est assez transparent et impersonnel.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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