avril 24, 2024

Scary Movie 2

De : Keenen Ivory Wayans

Avec Shawn Wayans, Marlon Wayans, Anna Faris, Regina Hall

Année : 2001

Pays : Etats-Unis, Canada

Genre : Comédie

Résumé :

Une année s’est écoulée depuis les meurtres désopilants qui se sont produits dans la paisible ville de Cindy Campbell. Et le tueur court toujours.
Un jour, un professeur fou oblige Cindy et sa bande de copains déjantés à aller visiter une maison hantée pour une expérience scientifique. Ces derniers sont séduits par la perspective d’un week-end plein de frissons loin de l’université.
Mais une fois pénétrés dans le manoir de l’enfer, les joyeux drilles découvrent qu’il existe des choses bien plus troublantes que ce qu’ils ont pu voir dans les vieux films d’horreur. Survivront-ils à la peur de leur vie ?

Avis :

Sorti au tout début des années 2000, le premier Scary Movie va être une petite révolution dans le cinéma d’horreur et de la comédie. En effet, Keenen Ivory Wayans (et toute sa famille) vont mettre en place une parodie de Scream, avec à l’intérieur une flopée de références à d’autres slashers, pour mieux se moquer d’un genre qui tourne en rond. Des aveux du réalisateur lui-même, les idées pour faire Scary Movie proviennent d’une répétition des schémas structurels des films d’horreur des années 90, qui singent ceux des années 70. Le succès, mérité, est au rendez-vous, et il était bien évident qu’une suite allait voir le jour. Et de suite de devenir une franchise plus ou moins lucrative avec cinq longs-métrages. Dont la qualité va déclinante… Et ce deuxième opus ne va pas échapper à la règle, même s’il reste moins pire que les films suivants.

Ici, le scénario délaisse les slashers pour ne pas faire dans la redite, et s’attaque plutôt aux films de possession et de hantise. D’ailleurs, le point de départ sera Hantise, puisqu’un professeur lubrique veut faire une expérience sur le sommeil dans une maison supposément hantée. On retrouve alors un groupe de jeunes, avec des personnages du film précédent, qui vont se frotter à des fantômes qui ont des penchants un peu déviants. Et l’histoire va s’arrêter là, ne racontant pas grand-chose de plus, si ce n’est quelques références très appuyées et une volonté de parler de racisme, mais de façon édulcorée, sans jamais tomber dans le militantisme. Ce qui tend d’ailleurs à affaiblir le film et son propos, préférant faire de la comédie lourdingue, plutôt que de faire passer des messages intelligents. Mais regarde-t-on Scary Movie pour cela ?

L’avantage avec ce genre de parodie, c’est que dès le début, on est mis dans le bain. L’introduction, qui fait écho à L’Exorciste, avec un James Woods en prêtre obsédé sexuel, pose les bases du grand n’importe quoi qui nous attend. Si certains passages sont plutôt drôles, à l’image du concours de vomi, d’autres sont clairement d’une nullité crasse, comme ce fameux moment où il béni la maison en chiant. Cette dichotomie, entre moments lourds et moments plus funs, se fera sentir sur toute la courte durée du métrage. Une fois dans la baraque, toutes les références au cul n’auront que peu d’intérêt, en plus de lorgner vers de l’homophobie. Par contre, dès qu’il faut faire des vannes un peu plus poussées, comme sur la camaraderie masculine, ou encore sur le handicap du gardien, on rentre dans un autre niveau, avec quelques punchlines bien senties, et qui restent en tête.

Bien évidemment, ce qui fait aussi le charme de ce genre de film, c’est les références appuyées à tout un pan du cinéma d’horreur. Ainsi, on retrouvera des clins d’œil au Silence des Agneaux, à Hantise, L’Exorciste, mais aussi à d’autres genres comme The Game ou Charlie’s Angels. Le film joue aussi sur les tics de réalisation, notamment avec les ralentis qui donneront lieu à des moments plus ou moins drôles. Bref, tout cela donne un pot-pourri qui fait écho au premier film, mais sans la surprise, et avec des passages dont on se serait bien passé, comme le clip sur le basket, par exemple, qui ne sert à rien, si ce n’est à rallonger une durée déjà bien courte. Cependant, il y a bien une chose que l’on ne peut reprocher au film, c’est qu’il a conscience de ce qu’il est.

Car si le scénario est bordélique, c’est tout autant le bazar dans la mise en scène. Il y a des faux raccords dans tous les sens, et parfois, il n’y a aucune logique dans le montage. On pense bien sûr à cette course-poursuite en fauteuil roulant, mais ce n’est pas le seul truc qui est foutraque. Le réalisateur sait qu’il réalise une parodie, et il va à fond dans le délire, quitte à produire de l’improbable, comme le sexe très long de Shawn Wayans ou encore la plante de cannabis qui va fumer Marlon Wayans. Jouant aussi sur les codes des idoles has been des adolescents, la présence de Tori Spelling n’est pas anodine, d’autant plus que c’est la seule à mourir dans cette histoire, image forte d’un personnage qui s’accroche à la notoriété, mais qui sera de toute façon broyé par le système.

Au final, Scary Movie 2 est une parodie qui va beaucoup trop loin sur certains aspects. Le côté sexe est bien trop envahissant et certaines situations deviennent plus gênantes qu’autres choses. On pense bien évidemment à tout ce qui touche à l’homophobie. Néanmoins, certains moments sont assez grisants, notamment le début ou la scène du repas, qui offre quelques répliques bien débiles qui font rire. Et finalement, si le film pêche par une absence de fond, des gags lourdauds et une mise en scène qui s’en bat les noix, on reste sur un pastiche pas si désagréable que ça, sauvé par des fulgurances inattendues et quelques guests étonnantes comme James Woods ou Tim Curry.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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