décembre 11, 2024

SAS – Section d’Assaut

Titre Original : I am Soldier

De : Ronnie Thompson

Avec Tom Hughes, Noel Clarke, Alex Reid, George Russo

Année : 2014

Pays : Angleterre

Genre : Action, Guerre

Résumé :

Un militaire cherche à rejoindre l’élite des forces spéciales. A travers cette volonté, il veut donner un nouveau sens à sa vie mais va devoir faire ses preuves sur le champ de bataille…

Avis :

À bien des égards, les films de guerre et d’action possèdent plusieurs similarités lorsqu’il est question d’exposer de célèbres batailles ou conflits. Si certains métrages présentent des atours politiques, d’autres sont parfois l’occasion de critiquer les agissements d’un gouvernement ou, a contrario, de colporter un message patriotique assez basique et puéril. D’autres encore se focalisent sur le quotidien d’une escouade, voire l’entraînement de jeunes recrues. Dans une certaine mesure, cela permet d’appréhender ce type de productions d’une tout autre manière, plus réaliste et davantage axée sur les personnages. Seulement, n’est pas Full Metal Jacket qui veut…

D’emblée, le film de Ronnie Thompson (ou David Beton) délaisse un sentiment de perplexité quant à ses intentions. Cela tient cette présentation marketing qui joue sur les codes de film d’action sans subtilité aucune. La promesse d’un divertissement énergique est évidente, ne serait-ce que par la simple évocation des SAS, les troupes d’élite de l’armée britannique. On peut donc s’attendre à ce que la phase d’entraînement n’occupe qu’une partie de l’intrigue. Très vite, la trame se focalise uniquement sur cet aspect. Avec des modèles du genre tels que le chef d’œuvre de Stanley Kubrick, ce n’est guère handicapant. En présence d’un DTV de ce gabarit, l’appréciation est toute autre.

« Sans déployer des trésors d’inventivité, la caractérisation s’avère correcte et évite de sombrer dans les clichés inhérents à un tel exercice. »

Malheureusement, le rythme s’enlise dans une progression ronflante, presque lénifiante. Pourtant, le film excède difficilement les 80 minutes. Certes, le métrage souhaite privilégier le réalisme au sensationnalisme. Et il s’agit d’un véritable atout pour se distinguer de productions concurrentes. Sans déployer des trésors d’inventivité, la caractérisation s’avère correcte et évite de sombrer dans les clichés inhérents à un tel exercice. Il n’y a rien de très fouillé, mais l’intrigue a le mérite de varier les motivations, les parcours et les origines sociales. Ce n’est pas prépondérant au fil des séquences, mais la volonté d’insuffler un élan de crédibilité aux protagonistes est belle et bien présente.

Au sortir de ces considérations, SAS Section d’assaut ne parvient pourtant pas à se départir de ses atours austères. Cela tient tout d’abord à une mise en scène impersonnelle, une photographie froide, sans oublier cette morne évolution dans les enjeux, dans la capacité à surmonter les différentes épreuves. Bien que diversifiées, ces dernières sont survolées, voire esquissées. On évoque à peine les difficultés physiques et psychologiques d’une telle sélection ; des parcours en milieux sauvages jusqu’à la capture et la torture. Comme pour pallier cette carence émotionnelle, les séquences sont fréquemment entrecoupées d’encarts de statistiques sur la rigueur pour ne retirer que les « meilleurs des meilleurs ».

« À de trop nombreuses reprises, on a l’impression d’assister à l’un de ces clips publicitaires autosuffisants sur l’honneur et l’attractivité de s’engager. »

Au-delà de cette approche didactique dispensable, il en émane une volonté sous-jacente de promouvoir le recrutement militaire sous toutes ses formes ; qu’il s’agisse d’unités d’élite ou non. À de trop nombreuses reprises, on a l’impression d’assister à l’un de ces clips publicitaires autosuffisants sur l’honneur et l’attractivité de s’engager. Si l’on ne sombre pas forcément dans des relents patriotiques sans intérêt, cet aspect du métrage atténue considérablement les qualités évoquées précédemment. Pour parfaire le tableau de cette approche douteuse, l’ultime scène expose une opération spéciale avec les élans héroïques absurdes et l’esprit de solidarité qui vont de pair. Quant à l’épilogue, il est absent à défaut d’être bâclé.

Au final, SAS Section d’assaut est un film d’action d’une lenteur consommée. La volonté de Ronnie Thompson de proposer un traitement réaliste fonctionne sur la ligne directrice, ainsi que les protagonistes. Cependant, son histoire s’appesantit plus que de rigueur sur des éléments dispensables, délaissant parfois certains passages essentiels de l’entraînement et de la sélection des soldats. On regrette également qu’on se confronte trop souvent à une mise en scène sommaire et cette impression d’assister à la version longue d’un clip publicitaire de recrutement pour l’armée. Si l’on n’occulte pas les difficultés d’accéder à l’élite, l’ensemble est encenseur au possible afin de valoriser les « heureux » élus. Malgré quelques éléments intéressants, mais pas suffisamment développés, il en ressort un DTV maladroit et apathique.

Note : 08/20

Par Dante

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.