mai 3, 2024

Karaté Kid 2

Titre Original : The Karate Kid Part II

De : John G. Avildsen

Avec Ralph Maccio, Noriyuki « Pat » Morita, Yuji Okumoto, Tamlyn Tomita

Année : 1986

Pays : Etats-Unis

Genre : Action, Drame

Résumé :

Daniel LaRusso, d’adolescent brimé est devenu l’un des karatékas les plus doués de Californie, et ce, grâce aux conseils pleins de sagesse de son maître japonais Miyagi. Mais un beau jour ce dernier doit s’en retourner dans son pays natal. Daniel décide alors de l’y accompagner…

Avis :

Parmi les réalisateurs qui ont réalisé plusieurs films devenus culte mais dont on ne se souvient jamais du nom, John G. Avildsen pourrait bien truster le podium. Il faut dire que le type n’est pas n’importe qui, puisque c’est à lui que l’on doit notamment le premier volet de la saga Rocky avec Sylvester Stallone en 1976. Bien évidemment, pour la suite de sa carrière, il a un peu soufflé le chaud et le froid, et ne retrouvera jamais la maestria de ce long-métrage, néanmoins, il va connaître un nouveau coup d’éclat dans les années 80 avec Karaté Kid. Gros succès commercial, il fallait capitaliser sur cette nouvelle vague, et c’est donc deux ans plus tard que le cinéaste récidive avec une suite. Déplaçant son intrigue à Okinawa pour approfondir les liens entre Daniel LaRusso et M. Miyagi, ce deuxième opus va s’avérer moins « karaté » que le précédent.

Le film débute avec un gros rappel du premier film, et il enchaine très vite à la sortie de la compétition remportée par Daniel. On va y voir un John Kreese revanchard qui maltraite Johnny, avant que Miyagi lui donne une bonne leçon. Quelques mois plus tard, le sensei apprend que son père est mourant, et il doit se rendre à Okinawa. Daniel se joint à lui, afin d’accompagner son maître dans ce voyage difficile. Une fois sur place, le village est sous la coupe de l’ancien meilleur ami de Miyagi, Sato, un homme d’affaires rude qui veut laver son honneur en défiant à mort son acolyte de jeunesse. Et alors que Miyagi va devoir gérer ces conflits et la mort de son père, Daniel tombe amoureux et se confronte au neveu de Sato, Chozen. Bref, pas de tournoi, peu de combats et de karaté pour tomber dans un drame.

Afin de ne pas réitérer le même film sorti deux ans auparavant, John G. Avildsen imagine alors un parcours initiatique pour Miyagi et son apprenti. On va donc suivre deux tracés parallèles très proches, qui vont raconter l’évolution d’une relation paternelle et amicale. D’un côté, Miyagi va devoir faire le deuil de son père, avec un joli moment d’émotion apporté par un Daniel discret et altruiste. Il devra aussi assumer ses choix passés, comme celui de disparaître de la vie de sa bien-aimée, qui l’aime toujours. On sent une certaine délicatesse quant à ce personnage, autant par la manière de le filmer que par la composition de Pat Morita, toute en finesse, avec un côté taiseux et sage que l’on apprécie tant. De l’autre, on aura droit au parcours de Daniel qui va découvrir l’amour et la jalousie d’un malfrat.

Ici, Chozen va rentrer en scène, et dès le départ, on sent qu’il n’est pas net. Il émane de lui une aura détestable, et il va tout faire pour rendre la vie de Daniel infernale. Un Daniel qui tombe en émoi face à une jeune japonaise, et qui va tout faire pour écouter les propos de son sensei, afin de ne pas sombrer dans une violence inutile. Son parcours est aussi intéressant car il se pose aussi en sage lorsqu’il faut évoquer le deuil et la façon de dire au revoir à la personne perdue. De plus, il apprend aussi ce qu’est l’honneur, et l’importance que cela revêt au Japon, notamment dans les vieilles coutumes. Néanmoins, son personnage reste peu développé par rapport à Miyagi, et si l’alchimie entre les deux fonctionne, c’est le scénario tissé derrière qui souffre un peu.

Il faut dire que ce deuxième opus lâche quelques apprentissages un peu ridicules, qui passent au second plan pour évoquer la dualité des deux anciens. Certes, on est loin du tournoi, ou d’une envie d’en apprendre plus sur le karaté, mais c’est vraiment du secondaire, et hormis le combat final, dont la technique de résolution laisse franchement à désirer, on n’aura pas grand-chose à se mettre sous la dent. Pire, si on gratte un peu, on voit que l’histoire n’est qu’une succession de pirouettes pour mettre le feu aux poudres, puis pour désamorcer tout combat, il y a toujours un élément salvateur. Le coup de la tempête et du courage de Daniel pour sauver une jeune fille, qui jette le déshonneur sur Chozen, c’est très téléphoné. Et puis l’arrivée de ce dernier pour évoquer un combat à mort, on sent que tout cela a pris un petit coup de vieux.

De même que la réalisation du film, qui ne contient que peu de moments clés. Si l’on enlève la scène aérienne à la fin, pour montrer la danse dans le château, ou encore les adieux à son père de Miyagi, au bord de l’eau, avec le beau message de Daniel, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous les rétines. On reste dans un film lambda qui ne prend pas de risque, et qui manque même d’éléments forts. Le coup de la tempête fait très factice, même pour l’époque. Et c’est dommage, car malgré tout, on sent une profonde sincérité dans le projet, et une envie de bien faire, sans salir la franchise avec une suite opportuniste. Il y a donc un sentiment assez ambivalent qui nous habite, avec d’un côté un film bancal dans son écriture et sa réalisation, mais d’un autre, deux personnages qui fonctionnent parfaitement ensemble.

Au final, Karaté Kid 2 est une suite qui manque de mordant et qui n’a pas la même saveur que l’opus précédent. Si cette fois, c’est plus Miyagi qui est dans la confrontation, on reste sur un schéma structurel classique, qui ronronne un peu, et qui ne sait pas trop comment mettre plus d’action. Certaines situations sont grotesques, certains choix scénaristiques pour appuyer le « méchant » le sont tout autant, mais on ne peut s’empêcher de ressentir de l’empathie pour ce duo de choc, sorte de père/fils osmotique. Bref, il faut parfois savoir mettre de côté les points faibles pour en apprécier les points forts, et c’est un peu le cas ici. Un petit plaisir, pas forcément coupable, mais qui éveille en nous les souvenirs lointain d’un premier opus marquant.

Note : 13/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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