avril 24, 2024

La Malédiction

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Titre Original: The Omen

De : Richard Donner

Avec Grégory Peck, Lee Remick, David Warner, Harvey Stephens

Année: 1976

Pays: Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé:

Ambassadeur des États-Unis à Londres, Robert Thorn réalise que son fils de cinq ans, Damien, n’est autre que la réincarnation de l’antéchrist.

Avis :

On dit souvent que c’est dans les vieux pots que l’on fait les meilleures confitures. Et il est parfois bon de se plonger ou de se replonger dans des vieux films d’horreur qui ont instauré un mythe ou qui ont marqué toute une histoire du cinéma en mettant en avant une saga ou ayant une aura particulière. Un peu comme Freddy, Halloween ou encore Vendredi 13, La Malédiction fait partie de ces films d’horreur qui ont eu une palanquée de successions et qui ont marqué leur temps. Arborant un thème gênant et parfois dérangeant, celui de Satan et de l’antéchrist se réincarnant dans le corps d’un gamin, le film a su marquer son époque en proposant un sujet sulfureux et véritablement angoissant. On sait qu’aujourd’hui, les films de possession sont très nombreux, surement trop, et il était très important pour moi de voir ce que valait le premier film de ce genre. Alors quel est le verdict ? Le film est-il toujours aussi angoissant après 36 ans d’existence ? Le propos est-il toujours aussi d’actualité ? Mets ta bure papy, on va vers un tour à l’église !

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Tu préfères pas qu’on prenne une pelle pour creuser ?

Le scénario de ce métrage est assez particulier, surtout pour l’époque à laquelle il est sorti. Il faut vraiment remettre dans son contexte l’histoire du film, car l’idée perd de sa force aujourd’hui. En effet, en 1976, la religion était encore très forte et très ancrée. Elle l’est toujours aujourd’hui, mais surtout aux States. Hors, à cette époque, le sujet est plus que sulfureux et l’idée de faire renaître l’antéchrist dans le corps d’un petit garçon qu’il faut buter est vraiment génial. On va donc suivre un riche homme dont l’enfant de sa femme vient de décéder. Il décide alors, sous les conseils d’un prêtre, d’adopter un enfant qui vient de naître. Il accepte malgré toutes ses réticences et élève cet enfant comme si c’était son fils. C’est alors que des éléments étranges vont se dérouler, comme le suicide de la nourrice et la venue d’une autre nourrice bien mystérieuse accompagnée d’un rottweiler. En parallèle, un photographe se rend compte que sur ses clichés de la famille ou des gens les entourant, des éléments apparaissent, comme une corde autour du cou de la nourrice ou un trait noir transperçant le corps d’un prêtre. Des recherches vont donc être faites, car entre les preuves du photographe, les accidents engendrés par l’enfant, sa peur de l’église et les avertissements du prêtre, le mari commence à se poser des questions. Jouant avec l’occultisme et ses mystères, Richard Donner livre un film au scénario intelligent et à l’ambiance oppressante.

Car le film repose essentiellement sur une atmosphère très particulière. Lent à se mettre en place, le réalisateur en profite pour placer une ambiance lourde, sombre. On ressent réellement le mal-être dans ce métrage et on a du mal à respirer en regardant ce métrage. Une véritable aura maléfique tourne autour de la pellicule et c’est là, la véritable force de La Malédiction. Tout est minuté et rien n’est laissé au hasard. Ainsi, on se pose des questions, notamment sur les personnages, comme la nouvelle nourrice, en se demandant si elle est vraiment mauvaise (le doute sera vite levé) ou encore sur le prêtre qui prévient le père, à moitié fou, mais disant des vérités. Bref, entre une ambiance lugubre et malsaine et des personnages assez mystérieux, le film s’assure une atmosphère unique, prenante et étouffante. C’est d’ailleurs ce qui fera le succès du film, car entre un sujet chaud bouillant pour l’époque et une ambiance résolument malsaine, il y avait de quoi susciter la polémique. La musique n’est pas en reste, faisant office de montée en angoisse, et la réalisation impeccable de Richard Donner donne parfois la chair de poule, comme le passage dans le cimetière étrusque ou encore lorsque l’enfant hurle en s’approchant de l’église. Il s’agit là q d’un véritable tour de force, malgré la lenteur du film, qui est l’adage des films de cette époque.

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Désolé chérie, la prochaine fois, je te casserai seulement un doigt si tu ne m’écoutes pas !

Bien évidemment, l’atmosphère générale du film provient aussi des acteurs et des choix du casting. En tête d’affiche, nous avons Gregory Peck, dans le rôle du père de famille, ambassadeur des Etats-Unis à Londres. Et il est vraiment un acteur incroyable, tout simplement. Jouant à la perfection le père de famille austère des années 70, il montre tout de même ses émotions, surtout lorsque sa femme a des accidents, mais aussi quand il s’inquiète pour son fils. Appliqué et parfois bouleversant, il est vraiment très bon dans ce rôle. Pour jouer sa femme, on a la regrettée Lee Remick qui tient assez bien son rôle. Fragile et docile, elle montre quand même une trop grande faiblesse par rapport à son fils et cela lui porte préjudice, la montrant comme une victime amorphe alors qu’une bonne claque, ça calme un morveux ! David Warner, déjà vu dans C’était Demain, excellent film de science-fiction, joue ici le photographe qui essaye de résoudre l’affaire. Bien entendu, son intention est toute autre, mais il tient son rôle avec application et fait parfaitement l’affaire. Mais le top, c’est le petit Harvey Stephens, qui est horrifiant en Damien. A la fois inexpressif et détestable, l’enfant joue son rôle à la perfection et augmente la tension à lui tout seul ! Une vraie saleté aidée par une actrice, jouant la nourrice qui est vraiment glaçante et impressionnante. Bref, au niveau du casting, c’est vraiment du tout bon !

On pourra certainement reprocher au film son rythme lancinant, mais il porte les bases même du film d’épouvante, où l’ambiance pesante prévaut sur les effets gores et un rythme effréné. De ce fait, le film ne possède pas énormément d’effets gores, sauf un qui est vraiment bien foutu et dont le spectateur va bénéficier en gros plan et au ralenti. Les autres morts sont plus classiques, mais ont toutes une symbolique bien particulière. La nourrice qui se pend aux yeux de tous, le prêtre qui se fait empaler par le clocher d’une église ou encore le photographe qui se fait décapiter par une vitre. Cette dernière est d’ailleurs particulièrement forte et toutes ces morts sont le fait d’une cause qui aurait pu être évitée avec un peu de réflexion. Certains passages sont aussi très cultes, comme le cimetière étrusque où nos deux compères vont se faire attaquer par des rottweilers en colère ou encore la phase dans l’église avec le père survivant qui ne parle plus et dont le visage est à moitié calciné. Bref, La Malédiction montre bien qu’avec un peu de jugeote et surtout une musique et une mise en scène adéquate, on peut susciter peur et inquiétude sans verser une goutte de sang. La fin, quant à elle, réserve une bonne surprise, et on regrette presque qu’elle ne soit pas plus jusqu’auboutiste.

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Tu vois cette nana ? C’est elle que je veux sauter !

Au final, La Malédiction est un excellent film d’horreur. Alliant habilement ésotérisme, religion et fantastique, le film suscite une certaine gêne et un certain mal-être pour mettre le spectateur dans une angoisse permanente. Les acteurs sont bons et la fin dans la veine de ces métrages des années 70/80. Bref, un film qui en vaut la chandelle malgré son rythme lent et même s’il a perdu de sa force aujourd’hui, il reste tout de même un bon film d’épouvante !

Note : 16/20

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AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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2 réflexions sur « La Malédiction »

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