avril 19, 2024

Le Mauvais Esprit d’Halloween

Titre Original : The Curse of Bridge Hollow

De : Jeff Wadlow

Avec Marlon Wayans, Priah Ferguson, Kelly Rowland, John Michael Higgins

Année : 2022

Pays : Etats-Unis

Genre : Comédie, Fantastique

Résumé :

Un père et sa fille adolescente unissent leurs forces pour sauver leur ville après qu’un esprit ancien et maléfique a donné vie aux décorations d’Halloween, semant le chaos.

Avis :

Comme chaque année sur Netflix, on a droit à de nouveaux films portant sur les fêtes dont c’est la période. Et avec Halloween, c’est souvent la soupe à la grimace, avec soit des films d’horreur qui ne sont pas à la hauteur, soit des comédies familiales qui font un peu grincer des dents. Souvenez-vous l’ignoble Hubie Halloween avec Adam Sandler. Cette année, au milieu d’un film allemand avec des papys sauvages, on a droit à une nouvelle comédie fantastique avec Le Mauvais Esprit d’Halloween. Exit Sandler et bonjour Marlon Wayans (Scary Movie) pour offrir aux gosses du monde entier un film sur Halloween qui lorgne grandement sur le diptyque Chair de Poule. Navrant pour les adultes ayant perdu leur âme d’enfant, familial en diable pour ceux qui sont peu regardants en cette période macabrement festive, on reste sur un divertissement honnête qui fait le taf le temps d’un après-midi.

Le début de l’histoire est assez classique, puisqu’il met en scène une famille qui emménage dans une petite ville afin de s’éloigner de Brooklyn. Nous sommes en plein Halloween, et c’est la fête préférée des habitants de Bridge Hollow. Si Sydney, la fille de la maison, est en joie à l’approche de cette fête, ce n’est pas le cas de son père, professeur de sciences qui n’y voit qu’une esbroufe pour faire gagner de l’argent à certains commerçants. Sauf qu’à Bridge Hollow, il y a la légende de Jack Pingre, un esprit maléfique qui donne vie aux décorations d’Halloween, et Sydney, sans le savoir, va le faire revenir et ça va être le chaos dans la ville. Il faudra bien évidemment rajouter à cela un passif assez lourd sur la ville, mais aussi des adolescents en manque de sensations fortes et un duo intéressant avec le père et sa fille.

Le scénario ne sera qu’un prétexte pour planter deux choses : une relation père/fille qui va devoir évoluer pour mieux s’entendre, et des situations qui seront propices à mettre en avant des références à tout va. Pour le premier cas, c’est assez scolaire et sans grande surprise. En effet, le film oppose une ado qui croit au paranormal à son père qui est cartésien et ne fait confiance qu’en la science. De ce fait, on va avoir droit à des blagues portant sur les croyances et les effets de la science pour vaincre certaines problématiques. C’est simple, mais le duo se complète bien. On sait d’avance comment cela va se finir, mais ça n’empêchera pas le film d’être sympathique autour de ce duo qui transforme le film en buddy movie. Il est juste dommage que le personnage de la mère reste en dehors de ça.

Sur le pitch, le seul vrai gros problème qu’engendre ce film, c’est qu’il est sur des rails et que les personnages secondaires ne servent strictement à rien. Que ce soit la mère pâtissière qui ne sera qu’un running gag sur ses gâteaux végans dégueulasses, le voisin et sa décoration s’inspirant de The Walking Dead ou encore les trois camarades de classe de Sydney qui vouent un culte au paranormal, on n’a rien à se mettre sous la dent. Les quelques interventions des sorcières sont vite bâclées et donnent lieu à une séquence qui se veut drôle, mais devient vite gênante. Et on ne parle même pas du principal du collège, déguisé en diable avec un justaucorps, qui collectionne les objets sataniques pour son bon plaisir. Tout cela contribue à rendre le film un peu bêta, et à désamorcer les phases de peur qui auraient pu être plus percutantes.

Et puis il y a toujours un problème avec ce genre de film, le public visé. Ici, on est clairement sur un film familial, mais il faut réussir à viser juste entre le regard d’adulte et celui des enfants. Pour les têtes blondes, ce n’est pas vraiment un souci, la jovialité suffisant généralement à leur plaire, avec son lot d’action et de bagarre contre des mannequins. Pour les adultes, c’est une autre paire de manches. Si on peut être touché par la relation père/fille, ce seront surtout toutes les références aux films d’horreur qui viendront nous titiller. On retrouvera alors des clins d’œil aux Griffes de la Nuit, à Vendredi 13, The Walking Dead, Killer Klowns From Outer Space ou encore Saw. Si c’est plutôt sympathique (voire couillu pour certaines apparitions), cela ne sert finalement à rien, si ce n’est à étaler sa culture horrifique…

Et c’est un peu tout le problème de ce long-métrage signé Jeff Wadlow. C’est inoffensif et ça ne raconte pas grand-chose. L’histoire suit des rails préétablis et ne sort jamais de son chemin pour être un peu plus corrosif. Même l’opposition science/croyance n’est pas très développée, la faute à des incohérences de script et des situations ubuesques (l’invasion d’araignées dans la maison de retraite). Mais tout cela est contrebalancé par des passages plutôt marrants, comme la mort qui visite la maison de retraite, ou encore le combat du père face à des squelettes à coup de tronçonneuse sur fond d’AC/DC. Certes, ça ne casse pas trois pattes à un canard, mais ça fait le job, et globalement, on ne s’ennuie jamais devant ce film. Cela est aussi dû à Marlon Wayans, relativement sobre, qui joue parfaitement le rôle de père cartésien.

Au final, Le Mauvais Esprit d’Halloween est un divertissement honnête qui s’adresse principalement aux enfants. Profitant de cette fête des morts pour aligner quelques programmes exclusifs, Netflix propose une bonne alternative aux Chair de Poule et offre une bonne porte d’entrée vers des univers plus sombres et, pourquoi pas, un chemin détourné vers le cinéma d’horreur. Imparfait donc, voire même mauvais pour certains, il n’en demeure pas moins que ce film fait le boulot le temps d’une soirée familial avec des enfants qui ont envie de se faire peur, sans avoir trop peur.

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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