avril 23, 2024

Samael – Hegemony

Avis :

Avant de partir en plein dans le Métal Industriel et ses ajouts électro, Samael était un groupe de Black Métal pur jus. Fondé par deux frères, Vorph et Xy, c’est de façon très douce que la formation a petit à petit changé de cap pour aller aujourd’hui vers de l’Indus sans aucune fioriture, si ce n’est le chant, toujours en Harsh. Pour autant, si Samael reste un groupe connu de tous les métalleux qui s’intéressent un peu à la musique, la formation reste constamment dans l’ombre de Rammstein, pour un style un peu similaire. Cela n’empêche pas les suisses de poursuivre leur route, et de sortir des albums de façon parcimonieuse. Hegemony est le dernier effort du groupe, et date de 2017, ce qui commence à faire. Mais en même temps, difficile de sortir un album quand bassiste et guitariste se sont fait la malle.

Mais revenons à nos moutons et à ce onzième album. Dès le démarrage, le groupe ne fait pas dans la dentelle et propose un morceau massif, aussi bien dans sa production que dans ses paroles. Ici, le groupe se place comme le roi incontestable du Métal Indus et estime être une hégémonie. Une démagogie qui forge l’identité du groupe, qui va continuer son bonhomme de chemin avec le deuxième morceau, Samael, qui frappe lui aussi très fort. Entre des riffs incisifs et un chant crié puissant, les suisses font étalage de leurs capacités et prouvent qu’ils n’ont pas à rougir face à la nouvelle vague. Angel of Wrath permettra aussi au chanteur de pousser un peu plus sur ses cordes vocales, avec quelques moments bien ardus, notamment quand il faut dire le mot « wrath ».

Globalement, les helvètes ne s’embêtent pas vraiment avec les variations. Le sentiment global qui se dégage de cet album, c’est son côté à la fois massif, dense, et son côté parfois aérien, qui vient adoucir le tout. Il y a un côté grandiloquent et presque grand-guignol qui se dégage de l’ensemble. On retrouve cela sur Rite of Renewal, mais aussi et surtout sur This World, qui propose des riffs surpuissants, avec une orchestration de violons qui viennent offrir une épaisseur inattendue. Cela donne un avantage certain à l’effort, une découverte à chaque nouvelle écoute, prouvant le travail dingo des musiciens. On retrouve ce côté « symphonique » dans de nombreux titres, comme par exemple Black Supremacy et son introduction sauvage, poussée par des violons surexcités, ou encore le refrain de Dictate of Transparency, ce qui lui octroie un côté plus accessible et moins rugueux.

Pour autant, malgré son côté un peu austère, voire répétitif, l’album recèle de petits coins de lumière insoupçonnables. Murder or Suicide (un titre assez évocateur pourtant) s’afiche avec une rythmique un peu plus lente que le reste, et l’ajout de « chœur » électro en arrière permet au morceau d’être plus doux que le reste. Against All Enemies est aussi un titre un peu plus posé que les autres, avec notamment un rythme plus lent, ce qui permet au groupe de montrer une autre facette de son talent. Et que dire que Helter Skelter, reprise virulente des Beatles, mais prouvant tout l’amour qu’a le groupe pour le Rock old school. Le résultat est surprenant, plus calme que les autres morceaux, mais qui pourtant ne dépareille pas au sein de l’album.

Au final, Hegemony, le dernier né de Samael (qui a tout de même cinq ans pendant que j’écris ces lignes), est une franche réussite. Si l’on peut s’accorder à trouver l’album quelque peu monotone sur certains aspects, il reste néanmoins un gros morceau qui percute bien comme il faut. Plongeant totalement dans l’Indus en instaurant un savant mélange de Métal et d’ajouts électro, les suisses font étalage de tout leur savoir-faire et de leur envie d’en découdre sévèrement. Le tout est porté par des paroles qui ont du sens, notamment d’un point de vue sociétal et politique. Bref, sans jamais renier ses origines Black (on retrouve de nombreux blasts par exemple), le groupe trouve un bon équilibre et fournit, une fois de plus, un excellent album.

  • Hegemony
  • Samael
  • Angel of Wrath
  • Rite of Renewal
  • Red Planet
  • Black Supremacy
  • Murder or Suicide
  • This World
  • Against All Enemies
  • Land of the Living
  • Dictate of Transparency
  • Helter Skelter
  • Storm of Fire

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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