avril 25, 2024

Alestorm – Curse of the Crystal Coconut

Avis :

Quand on évoque un genre particulier dans le métal, il est censé désigné ce dit genre. Death, Black, Heavy, Métalcore, autant de sous-genres qui permettent de savoir à l’avance sur quoi on va tomber. Pour autant, certains termes désignent les groupes en fonction de leur image et des thèmes qu’ils brassent. On peut par exemple citer Amon Amarth et son « Viking » Métal ou encore Alestorm qui nous préoccupe maintenant et qui se qualifie de « Pirate » Métal. Fondé en 2004 à Perth en Ecosse, le groupe va vite trouver son public grâce à des textes potaches et des prestations scéniques énergiques. Aujourd’hui, le groupe est un peu le pionnier de ce genre, ne trouvant pas vraiment de concurrence, notamment dans l’humour abordé. Souvent détesté, mais aussi très apprécié, Alestorm continue son petit bonhomme de chemin chez Napalm Records.

Curse of the Crystal Coconut est le sixième album des écossais et il reste dans une démarche fidèle au groupe, à savoir des textes rigolos sur les pirates et un métal équilibré entre folk et quelques élans alternatifs. Le skeud s’ouvre d’ailleurs sur Treasure Chest Party Quest, un morceau très entrainant qui met l’eau à la bouche. Certes, c’est très facile et ç reste assez conventionnel pour du Alestorm, mais c’est très efficace. Le refrain est catchy, l’utilisation des instruments folks est fait à bon escient. Bref, on est clairement dans du Alestorm, sans grande surprise, mais c’est bien fichu. Il en sera de même avec Fannybaws, un titre un peu plus complexe dans son approche, mais qui reste fidèle à l’image de la bande. Les riffs sont bons, la rythmique est pêchue et on se laisse facilement emporter dans la mélodie.

Alors certes, ça n’a rien d’extraordinaire, mais ça fait le job. Dans le même style, on peut citer Call of the Waves, qui fait partie de ces morceaux agréables, maîtrisés, mais qui reste dans un registre très calibré, surtout pour le groupe. Ce sont de bons morceaux, mais on sent que la prise de risque est minime et que la formation a un peu de mal à se renouveler. D’ailleurs, on sein de cet album, on retrouvera même quelques déceptions, surtout sur les titres courts. Par exemple, Pirate’s Scorn, qui se veut drôle et vulgaire, ne marche pas vraiment. Encore plus avec Shit Boat (No Fans), un titre qui peine à dépasser la minute d’écoute et qui n’a pas vraiment d’accroche. On sent le groupe à la peine et que ces deux morceaux ne sont que des bouche-trous pour compléter une playlist un poil short.

Même Pirate Metal Drinking Crew aura du mal à nous embarquer, la faute à une répétition de l’aspect folk et quelques élans trop faciles, au regard du refrain qui reste bas du front et sans grand intérêt. Mais fort heureusement, le groupe saura relever la tête avec une poignée de titres qui vont sortir du lot. Et là, de suite, on pense à Chomp Chomp. On se rapproche, au niveau des riffs, d’un bon gros Death des familles, et le refrain, rythmé à coups d’instrus folks, fonctionne à merveille. On a ici un vrai morceau pour les prestations scéniques qui donnent envie de bouger dans tous les sens. On peut aussi citer Zombies Ate my Pirate Ship, un titre fort plaisant qui brasse plusieurs genres, osant même les chœurs féminins pour rajouter une petite touche Sympho qui n’est pas si dégueulasse que ça.

Enfin, au milieu de tout ça, deux morceaux seront un peu les outsiders de l’album. Le premier est Tortuga et il va souffler le chaud et le froid. Le groupe se teste au Nu-Métal sur un couplet et ça ne marche qu’à moitié. Car si c’est surprenant la première fois, à force de réécoutes, on se rend compte que ça pêche sur l’aspect technique et que la rythmique manque de punch. L’autre titre est plus réussi et il s’agit de Wooden Leg Part 2 (The Woodening), titre qui dépasse les huit minutes. Vu comme un boss final de jeu vidéo, le morceau s’amuse à varier les plaisirs, les langues et même les sonorités, avec un pont en musique 8 bits. Le groupe avait déjà expérimenté cela et le résultat est assez drôle, même si son intérêt et assez factice. Cependant, le morceau marche et ne suscite jamais d’ennui.

Au final, Curse of the Crystal Coconut, le dernier album en date d’Alestorm, est un effort plaisant et assez marrant. Révolutionne-t-il le genre ? Certainement pas. On peut même dire que le groupe a tendance à stagner un peu. Mais ce serait être mauvaise langue de dire que l’on ne passe pas un bon moment à l’écoute de cet album, qui se révèle être agréable, entrainant à plus d’une reprise et finalement assez dansant. Le genre d’effort que l’on a envie de voir et d’écouter sur scène pour se défouler autour d’une bonne bière.

  • Treasure Chest Party Quest
  • Fannybaws
  • Chomp Chomp
  • Tortuga
  • Zombies Ate my Pirate Ship
  • Call of the Waves
  • Pirate’s Scorn
  • Shit Boat (No Fans)
  • Pirate Metal Drinking Crew
  • Wooden Leg Part 2 (The Woodening)
  • Henry Martin

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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