mars 28, 2024

Pink Cream 69 – Headstrong

Avis :

Etrange histoire que celle de Pink Cream 69. Enfin… étrange est un bien grand mot. Fondé à la fin des années 80, le groupe va perdre successivement ses deux premiers chanteurs. Le premier, Andi Deris, s’en va en 1993 pour rejoindre Helloween. Le groupe recrute alors Doogie White, qui ne reste qu’un court laps de temps pour partir du côté de Rainbow. De ce fait, c’est David Readman qui va prendre en charge le micro en 1994. Et ne plus le lâcher. D’origine allemande, il serait plus juste de dire que le groupe est cosmopolite, puis seuls deux membres sont allemands, les autres étant soit américain, soit grec, soit anglais. Bref, Pink Cream 69 est un groupe complexe, mais qui évolue un peu plus chaque année. Débutant dans le Power Melodic, la formation va dériver vers un Hard assez classique, comme le prouve cet Headstrong.

Le skeud débute avec We Bow to None, qui est une entrée en matière assez classique. Le groupe ne prend pas de risque et entame un début satisfaisant, même si on aurait aimé un peu plus de nerf. On notera toutefois des allures bluesy qui ne sont pas désagréables. C’est avec Walls Come Down que le groupe offre des riffs un peu plus solides. Ou tout du moins plus saturés, qui donne des effets très Hard’n’Heavy. Le titre est relativement simple dans sa structure, mais il fonctionne et propose une belle énergie. Même si le refrain est un poil en deçà du reste, stagnant dans un mid-tempo qui manque de virtuosité. Unite and Divide va se faire un peu plus long dans sa structure, permettant au groupe d’épaissir son univers et de mettre en place de jolis moments techniques, dont un solo dantesque.

No More Fear restera dans un moule connu et sans anicroches particuliers. Le groupe fait du Hard très classique, bien rythmé, mais qui n’a pas forcément de grande originalité. Certes, d’un point de vue technique, c’est fort, avec à chaque fois de petits moments de grâce, mais on reste sur un schéma classique. Man of Sorrow va venir relever un peu le niveau. Déjà car il commence de façon très calme, offrant plus d’ampleur à la voix du chanteur, mais aussi car le groupe joue alors avec nos émotions. Le groupe n’est alors que meilleur lorsqu’il prend le temps de fournir de longues plages qui montent crescendo et qui s’inspirent d’un Hard des années 80, voire 70. Bref, il s’agit-là d’un des meilleurs morceaux de l’album. Puis surgit des enfers Path of Destiny. Ici, le groupe renoue avec ses vieux démons et délivre un titre bien nerveux.

Les riffs sont plus lourds, la rythmique déménage, et on sent le passif Power du groupe. Il est dommage qu’il n’y ait pas un titre en plus dans ce style pour faire un peu plus bouger les nuques. Par la suite, de manière assez maline, la formation propose Vagrant of the Night, LA ballade de l’album. Et c’est plutôt bien fichu. Si on reste, encore une fois, sur un truc calibré as fuck, force est de constater que ça fonctionne à plein régime, et que l’on va se surprendre à chanter le refrain en même temps que le chanteur. Une preuve que cela reste bien efficace. Tout comme Bloodsucker et son refrain imparable. Le titre est vif, sans grande surprise, mais la rythmique emporte tout sur son passage, et le refrain est d’une efficacité redoutable, donnant envie de chanter à tue-tête.

Les allemands sont très forts là-dessus et malgré l’aspect très simple de leurs compositions, ils arrivent à nous accrocher et à presque nous rendre addict. Whistleblower est l’exemple type de ce constat, avec un riff puissant et entêtant, un solo d’entrée de jeu pour nous mettre dans l’ambiance, et un couplet plus calme, mais qui fait à chaque fois écho aux riffs de départ. Bref, si c’est sans grande innovation, on reste accroché à cette musicalité. The Other Man viendra clôturer cet album de la plus belle des manières, avec un aspect Hard Mélo très américain (Lynyrd Skynyrd n’est jamais loin) et là encore, même si ça reste très formaté, l’ensemble est cohérent et marche à la perfection.

Au final, Headstrong, le dernier album en date de Pink Cream 69, est un effort recommandable et sympathique à défaut d’être surprenant. Les teutons délivrent une galette plaisante, réjouissante par moments, voire même addictive, mais qui manque d’originalité pour pleinement nous satisfaire. Mais la mécanique est bien huilée, la technique est irréprochable, et de ce fait, on ne peut trop rien reprocher à l’album, dans sa globalité. Bref, un bon album, mais rien de plus.

  • We Bow to None
  • Walls Come Down
  • Unite and Divide
  • No More Fear
  • Man of Sorrow
  • Path of Destiny
  • Vagrant of the Night
  • Bloodsucker
  • Whistleblower
  • The Other Man

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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