novembre 9, 2024

The Ballad About – Escapist

Avis :

Dans le métal, le Metalcore est un genre qui ne plait pas à tout le monde. Entre des riffs lourds et rapides, un chanteur qui braille et des moments en chant clair façon pop, ceux qui se considèrent comme de vraies brutes n’aiment pas forcément ce genre. Pourtant, certains groupes sont relativement efficaces dans ce genre, comme le début de carrière de Bring me the Horizon ou encore While She Sleeps et Beartooth. Alors on pourrait croire que ce sous-genre du métal est essentiellement anglais, américain ou australien, la langue anglaise se prêtant au mieux à ce genre d’exercice, mais ce serait se tromper assez lourdement. Malheureusement, ce genre est très peu plébiscité, que ce soit par les majors ou les médias et du coup, pour trouver du bon Metalcore, il faut se lever tôt ou être très curieux sur internet. C’est d’ailleurs comme ça que l’on est tombé sur The Ballad About, un groupe de Metalcore originaire de Russie, et même de Rostov pour être encore plus précis. Alors avec un nom de scène pareil, on pencherait pour un groupe à midinettes, mais il suffit de voir la gueule de la jaquette pour comprendre que l’on n’est pas chez les enfants de chœur, et rapidement le groupe va nous rappeler cela.

Le premier titre, qui s’appelle sobrement Intro, est une petite mise en bouche d’un peu plus de trois minutes, mais qui démontre déjà tout le talent de The Ballad About. Entre des moments éthérés et une fin où ça gueule à tout va avec des riffs qui se rapprochent dangereusement du Djent, nous faisons face à un étalage de technique qui n’est pas pour nous déplaire. Cela se confirmera avec 27 Circles on the Water qui attaque directement, sans ambages et qui livre une prestation violente, virulente, qui envoie du pâté et qui se montre aussi technique que bourrin. Alors oui, ce n’est pas le meilleur titre de l’album, car on ressent par moments quelques scories entre la voix du chanteur et le lien avec les grattes, mais cela marche bien et donne le tempo. Et ce n’est pas Forgiveness qui va nous faire dire le contraire. Le titre est ultra nerveux, sans aucune pause, le chanteur alternant avec prouesse un chant crié plutôt aigu et un growl bien grave qui donne une ambiance plus sombre et plus puissante. Le problème avec ce genre de métal, c’est que c’est bien souvent redondant et que l’on a tendance à vite s’ennuyer, ce qui est un peu le cas ici. Si Escapist sort des sentiers battus avec une introduction technique incroyable, on restera de marbre devant des morceaux comme Zoya, Déjà Vu ou encore My Fears qui ne marquent pas l’auditeur, si ce n’est cette violence qui est contrebalancée par des guitares assez aériennes.

Fort heureusement pour le groupe, il sait qu’il donne dans un genre qui tourne un peu en rond et qui veut toujours être violent pour être violent. Là, ce n’est pas le cas et le groupe va le montrer à trois reprises sur cet album. Si on compte Intro qui est une sorte de mise en bouche autant délicate que virulente. En plein milieu de l’album, on trouve Dynasound Turbocord, et derrière ce titre très énigmatique se cache en fait un long morceau instrumental s’approchant des sept minutes. C’est une chose assez inédite dans le Metalcore et le groupe livre là un titre d’une puissance incroyable, montrant toute la qualité technique des musiciens, mais aussi sa faculté à mélanger Metalcore et Métal Progressif avec une aisance complètement folle. Au sein de ce morceau, on pourra entendre des élans jazzy, qui gagnent en puissance avec une batterie parfaite, avant de reprendre des notes plus « métal » et un rythme beaucoup plus rapide. Il s’agit-là de l’un des meilleurs morceaux de l’album et qui prouve que le Core n’est pas qu’une question de hurlements ou de riffs syncopés à mort. Enfin, on peut aussi se réjouir devant Outro, qui clôture l’album, comme on peut s’en douter, et qui change aussi de registre, offrant une douce mélodie à la guitare sèche, comme le calme après la tempête, et qui permet de repenser au maelström que l’on vient de se prendre dans la gueule. Le pari est osé, mais ça marche du tonnerre.

Au final, Escapist, le premier et dernier album en date de The Ballad About, est une belle réussite, malgré les quelques redondances qui sont inhérentes au genre du Metalcore. Cependant, malgré cela, le groupe prouve en trois titres qu’il sait faire autre chose et qu’il possède des musiciens hors pair, alliant avec aisance agressivité et douceur, ce qui est très rare dans ce genre. Bref, il est assez étrange que le groupe n’ait pas plus d’écho dans le monde du métal, car ça reste relativement bon et ça mérite une oreille plus attentive.

  1. Intro
  2. 27 Circles on the Water
  3. Forgiveness
  4. Escapist
  5. P.
  6. Dynasound Turbocord
  7. Zoya
  8. Déjà Vu
  9. My Fears
  10. The Evil Within
  11. Outro

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=A_xMhGbdmxM[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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