novembre 3, 2024

Circle of Dust – Machines of our Disgrace

Avis :

Parmi tous les sous-genres du métal, il y en a un qui peut prêter à sourire, c’est le métal chrétien. En effet, souvent qualifiée de musique du diable (une légende raconterait même que c’est le diable en personne qui aurait inventé une certaine note), il arrive que quelques groupes louent le seigneur et son petit Jésus dans des morceaux un peu nerveux. On pense bien évidemment à The Devil Wears Prada ou encore au groupe Red qui sont en plein dans ce genre. Mais il faut aussi rajouter Circle of Dust, qui possède un statut particulier. En effet, fondé à la fin des années 80 et sortant trois albums, le groupe s’est bâti une belle réputation dans le métal industriel chrétien. Sauf qu’il y a eu séparation et le groupe ne s’en est jamais vraiment remis. Ce n’est qu’en 2015 que le fondateur Klayton arrive à avoir tous les droits pour reprendre seul les rênes du groupe. Du coup, Circle of Dust est le travail d’un seul homme, tout du moins ce dernier album qui arrive presque vingt ans après le précédent. Machines of our Disgrace part alors avec une bonne dose de curiosité et notamment une thématique intéressante, notre aliénation auprès des nouvelles technologies.

Le skeud débute avec Re_Engage, qui est une introduction aux relents électro, renforçant la thématique de l’album, à savoir la domination des machines sur l’homme. Les choses sérieuses commencent avec Machines of our Disgrace qui propose un métal industriel assez intéressant et plutôt bien foutu. Klayton s’amuse à intégrer des extraits sonores de discours politiques (certainement issus de films) avant d’enclencher les guitares sur des riffs rapides et assassins. Le morceau est rapide, puissant et donne immédiatement envie de bouger la tête. Le mélange avec les sonorités électro est très bien dosé, sauf pour les bruitages qui rappellent des pistolets laser, ce qui fait un peu too much. Néanmoins, le titre fonctionne parfaitement et reste ancré dans une thématique qui tient bien la route. Plusieurs morceaux seront de cet acabit, comme Contagion, sauf que ce titre sera plus complexe et surtout plus lent au niveau de la rythmique. On sera même tenté, par moments, de penser à Static-X qui aimé aussi ce genre de mélange et ce rythmique aux riffs bien lourds. On peut aussi citer Humanarchy, qui débute avec le cri de Godzilla avant de lâcher des riffs brutaux, une double-pédale et un growl absolument parfait. Si le refrain demeure plus calme, il fait écho à ce que pouvait proposer un Korn dans ses plus belles années et le résultat est très satisfaisant. On peut aussi évoquer, et dans une moindre mesure, Neophyte, qui est un titre assez sympathique et bien rapide.

Cependant, on ne peut pas réduire Circle of Dust à simplement du métal industriel tant l’électro prend une place importante dans cet album. D’ailleurs, certains titres seront exclusivement électro, tout en gardant une atmosphère propre au métal. On pense notamment à K_Os, un morceau très étrange et pourtant envoûtant, jouant bien évidemment sur le mot chaos et Os qui est un système d’exploitation informatique. Mais le titre le plus marquant dans cette veine, c’est clairement Alt_Human, un titre qui mélange les riffs du métal avec une grosse part d’électro, faisant parfois penser à du Rammstein qui aurait forniqué avec du Thunderdome. Le résultat est surprenant, mais d’une efficacité rare. Enfin, d’autres titres plus doux vont parsemer ce skeud, comme Hive Mind et son refrain ultra efficace ou encore Outside In, qui pourrait s’apparenter à une ballade assez sombre, mais qui reste envoûtante et bien foutue. Le seul gros défaut que l’on peut trouver à cet album, finalement, c’est sa durée. En effet, si Klayton semble avoir une grande inspiration, certains titres sont beaucoup trop longs comme Malacandra qui clôture l’effort et qui laisse beaucoup de place à l’introspection, mais qui dépasse les six minutes. C’est une chose assez rare que de discuter sur la longueur d’un album, puisque c’est aussi un geste généreux, mais parfois, on ressent un ennui poindre le bout de son nez et cela nuit à certains titres qui pourraient être des hits en puissance.

Au final, Machines of our Disgrace, le dernier album de Circle of Dust, est un album fort plaisant qui mélange allègrement l’électro avec le métal pour un résultat surprenant mais intéressant. Parfois rapide, quelque fois lancinant, cet album produit par un seul homme, Klayton, montre que même dans le métal industriel, on peut avoir des idées et proposer des choses neuves. Le seul problème, c’est lorsque les morceaux deviennent trop longs inutilement, gâchant parfois un plaisir d’écoute et une envie de réécouter l’ensemble. Il n’en demeure pas moins un très bon disque.

  1. Re_Engage
  2. Machines of our Disgrace
  3. Contagion
  4. Embracing Entropy
  5. Humanarchy
  6. Signal
  7. Alt_Human
  8. Hive Mind
  9. Outside In
  10. Neurachem
  11. K-Os
  12. Neophyte
  13. Malacandra

Note : 15/20

[youtube]https://www.youtube.com/watch?v=Z3UiKh9gLko[/youtube]

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.