mars 29, 2024

The Unthinkable

Titre Original : Den Blomstertid nu Kommer

De : Victor Danell

Avec Lisa Henni, Pia Halvorsen, Karin Bertling, Alexej Manvelov

Année : 2019

Pays : Suède

Genre : Action

Résumé :

Alors que la Suède subit une attaque mystérieuse supposée terroriste, Alex est forcé de retourner dans son village natal. Il y retrouve Anna, son amour de jeunesse, ainsi que Bjorn, son père qu’il n’a plus vu depuis plusieurs années. Ensemble, ils devront renouer les liens brisés afin de survivre dans un pays plongé dans le chaos… en attendant le prochain assaut.  

Avis :

Aujourd’hui, on pose nos valises de cinéphile en Suède, et l’on va explorer la filmographie de Victor Danell. Cinéaste touche-à-tout, Vicor Danell écrit, travaille sur les effets spéciaux, et bien entendu, réalise ses films. Il débute en 2008 et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il est sacrément prolifique, car si « The Unthinkable » est son premier film, le metteur en scène a réalisé en dix ans pas moins de dix-sept courts-métrages, au sein d’un collectif appelé « Crazy Picture ».

Débarqué directement en DVD il y a trois ans de cela, « The Unthinkable » est un film qui me tentait énormément, pour son côté blockbuster nordique. Il faut dire que les « gens du nord » nous ont offert de bons moments de cinéma avec des films tels que « Kon Tiki« , « Troll Hunter« , « The Wave« , « Max Manus » ou « Le secret du Ragnarok« . Avec peu de moyens, les cinéastes ont réussi à livrer des films assez terribles, et ce premier film pour Victor Danell promettait pas mal de spectacle. Mais malheureusement, « The Unthinkable » ne sera pas à la hauteur, avec une intrigue poussive et bancale dont on n’arrive pas vraiment à tout saisir.

La Suède est victime de mystérieuses attaques terroristes. Dans ce qui va bientôt être le chaos, Alex, un jeune pianiste surdoué, retourne dans le village de son enfance pour y enterrer sa mère. Alors que les villageoises préparent des fêtes pour le solstice d’été, tout va déraper quand un mystérieux mal commence à répandre une folie. Alex, comme bien d’autres, va devoir survivre à cette nuit et par la même, renouer avec son père qu’il n’a pas vu depuis des années.

Le premier film de Victor Danell est un métrage duquel je ressors très mitigé. Mitigé, car il contient de bonnes idées et surtout de bonnes scènes catastrophes qui sont assez étonnantes et bien foutues pour un film qui tient un petit budget. Le jeune cinéaste a de l’idée et il peut même faire de belles promesses pour l’avenir, à condition qu’il apprenne de ses erreurs, car ce premier n’en est pas avare.

Avant de m’aventurer sur ce qui est décevant, j’ai envie de parler des bons côtés de « The Unthinkable« , car ce film catastrophe suédois en a quelques-uns qui sont vraiment excellents. Comme je le disais, Victor Danell gère très bien ses effets spéciaux et nous offre plusieurs scènes qui sont très bien foutues. Des scènes de carambolages, des scènes de crashs, ou encore une course-poursuite aérienne. Certes, il va falloir attendre pour avoir ce spectacle qui arrive très tard dans le film, mais le résultat est là, c’est bien tenu, et pour beaucoup de ces scènes, c’est assez original, le carambolage sur le pont est même assez dingue.

Derrière ça, toujours dans sa deuxième partie, le réalisateur gère très bien le rythme de son film qui d’un coup prend un sacré coup d’accélération. On ajoutera à cela que de manière globale, le film est bien filmé, et tient une bonne ambiance. Une ambiance mystérieuse, qui arrive l’espace d’un temps (là encore trop tard) à nous tenir en alerte face au mystère que tient le film. Qu’est-ce qui se passe ? D’où vient ce mal et pourquoi ? Si le film est beaucoup trop long à se mettre en place, une fois lancé, l’espace d’une bonne demi-heure, voire même quarante minutes, « The Unthinkable » nous tient vraiment.

Mais voici, quarante minutes sur deux heures de film, c’est loin d’être suffisant et ce premier film, comme je le disais, se pose surtout comme une déception, accumulant les erreurs, les longueurs, et même un côté lourd et déjà vu. La première chose qui vient en tête lorsque l’on repense à ce film, c’est son écriture, et sa longueur pour mettre en place ses personnages et son intrigue. Victor Danell va mettre une heure pour poser ses personnages, avec un conflit de famille qui pourrait être posé en à peine vingt minutes, mais ici, ce n’est pas le cas, et le réalisateur insiste lourdement, pour nous faire comprendre le fossé presque irréconciliable qu’il peut y avoir entre un père maladroit qui ne sait pas dire je t’aime, et un fils en manque d’amour paternel.

Cette trame est poussive, et surtout, elle n’apporte pas grand-chose, dans le sens où l’on sait bien comment évidemment elle va se conclure. Derrière cette intrigue, il y a bien tout le mystère de cette attaque, et là, si le mystère peut piquer notre curiosité l’espace d’un temps, très vite, on finit par ne plus vraiment comprendre ce qui se passe. Le film suggère une attaque des russes, mais ça ne va jamais plus loin et n’explique jamais rien. Le mal qui ronge les personnages, la folie qui s’empare d’eux, via un élément du film, est une bonne idée, mais comme rien de ce côté-là aussi n’est expliqué, on a surtout l’impression que le réalisateur avait une bonne idée et il s’est dit qu’elle se suffirait à elle seule. Or, il faut croire que non.

Enfin, toujours du côté de cette idée, cette dernière est truffée d’incohérences, au point qu’on ne comprend pas vraiment comment ça fonctionne, puisque certains personnages vont être « infectés » et d’autres, dans l’exacte même situation, ne le seront pas… On ressort donc de cette intrigue très dubitatif avec plus de questions que de réponses.

Ce premier film pour Victor Danell tient donc de bonnes choses et pour la suite, il fait même de jolies promesses, car le réalisateur a un certain talent et son film, en termes d’idées et de divertissement, sur un petit bout, fonctionne bien et attise la curiosité. Après, comme je le disais sur ce film-là, les bons éléments n’auront pas suffi à effacer les incohérences, les longueurs, cette histoire père/fils et toutes les questions qui ne trouvent aucune réponse. Je ressors donc partagé et déçu, même si je reste curieux d’une seconde proposition par le réalisateur.

Note : 08/20

Par Cinéted

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