septembre 16, 2024

L’Aquarium de la Mort – Asylum Hausse le Thon

Titre Original : Aquarium of the Dead

De : Glenn Miller

Avec Vivica A. Fox, Eva Ceja, D.C. Douglas, Erica Duke

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

Un accident scientifique transforme les créatures marines d’un aquarium en zombies.

Avis :

Dans l’atmosphère pestilentielle des mockbusters, Asylum constitue la figure de proue d’un cinéma mal fagoté, opportuniste et d’une stupidité sans nom. Les exemples pullulent et peuvent même donner lieu à des cas d’école préoccupants, tant pour les apprentis réalisateurs que pour les étudiants en psychologie. L’impact sur la santé mentale n’est en effet pas à écarter. Entre deux films de requins surgis des tréfonds cérébraux de pseudo-scénaristes, cette société de fous en liberté nous pond un énième survival animalier où les poissons d’un aquarium sont revenus à la vie… après être passés ad patres dans d’obscures circonstances. Tout un programme !

Il est de notoriété publique que les pires histoires et idées de l’industrie cinématographique requièrent non pas une, mais plusieurs plumes pour écrire et étayer pareilles absurdités. En l’occurrence, L’Aquarium de la mort compte à son actif deux tâcherons. Si tant est qu’on puisse le définir de la sorte, le concept n’est pas sans rappeler Zoombies du même metteur en scène. Au lieu de transposer l’action dans un zoo, on se contente d’une incursion dans un aquarium. Tout le génie de la production est de faire coïncider le tournage en pleine période de pandémie avec des moyens faméliques. Dès lors, on ne se soucie guère de ne croiser aucun visiteur, à l’exception d’un VIP du dimanche.

« On déambule dans des espaces vides, mal cadrés. »

Hormis une dizaine d’intervenants, on déambule dans des espaces vides, mal cadrés et encore plus mal exploités dans un exercice de survie qui relève davantage de l’errance artistique. En cela, le présent métrage suggère le danger par… l’absence de menaces potentielles. Un paradoxe qui se traduit par des attaques d’animaux aussi rares qu’expéditives. Durant la majeure partie du film, il faut se contenter d’étoiles de mer un peu trop collantes et de crabes aux velléités belliqueuses. Quant au poulpe de la scène d’introduction, il se perd dans la tuyauterie. Afin de dynamiser à minima cette idiotie sur pellicule, on modélise çà et là un crocodile égaré, un morse au regard torve et une paire de requins échoués dans un tunnel aquatique.

L’ensemble des créatures demeure représenté avec des standards d’infographie digne des années 1990. Au-delà de piètres animations, on nous inflige plusieurs plans identiques, comme l’atteste la démarche pataude du reptile en chef. Quant aux incrustations, les effets numériques semblent glisser sur l’environnement, comme s’il s’agissait d’une surimpression grotesque. Mention spéciale à l’attaque des crabes. Exception faite d’une ou deux séquences, on notera également une violence édulcorée, voire absente des passages concernés. Au vu du ton général, il est à craindre que le réalisateur ait voulu insuffler un parfum bucolique (ou plutôt méphitique) d’une comédie familiale. Sans doute est-ce dû à sa pénible expérience sur Les Chaventuriers de Noël

« Mais que serait une production Asylum sans ses dialogues absurdes? »

Mais que serait une production Asylum sans ses dialogues absurdes, le tout desservi par une brochette de seconds couteaux caricaturaux ? Entre les banalités, les euphémismes ou l’absence de sens, on reste toujours aussi interloqué par de tels échanges, même en considérant le propos avec une dimension humoristique au quatrième degré. Il n’y a rien de drôle ou de fun à contempler le crétinisme ambiant. À noter que certains intervenants tentent d’aligner des mots plus « techniques » pour prétexter cette révolte d’animaux zombifiés. Les termes scientifiques achèvent tout semblant de crédibilité, rendant l’approche à la fois pompeuse et risible.

Au final, L’Aquarium de la mort ne peut même pas prétendre au divertissement de base pour les amateurs de nanars. Glenn Miller recycle ses propres idées pour fournir une incursion poussive, dénuée d’intérêt et de logique. Encore que ce dernier critère n’ait jamais fait partie du cahier des charges des films Asylum. Toujours est-il que l’ensemble demeure ennuyeux, voire soporifique, malgré la brièveté de cette bévue aquatique. Les créatures sont aussi timides que mal modélisées, tandis que le casting surjoue (et surnage) dans le marasme environnant. Le métrage se distingue surtout par sa stérilité et son inconsistance, tant dans sa progression que dans sa flânerie, guère prompte à explorer les méandres d’un aquarium désert. Ou comment ce constat à l’image s’avance comme la matérialisation de n’avoir rien à raconter…

Note : 02/20

Par Dante

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