mars 29, 2024

Night Terrors

De : Tobe Hooper

Avec Robert Englund, Zoe Trilling, Chandra West, William Finlay

Année : 1993

Pays : Etats-Unis

Genre : Horreur

Résumé :

En visite au Caire, une jeune américaine tombe aux mains de Paul Chevalier, un être pervers et sanguinaire, descendant du Marquis de Sade.

Avis :

Tobe Hooper était un réalisateur très apprécié par les cinéphiles amateurs de sensations fortes. Il faut dire que c’est à lui que l’on doit quelques pépites du septième art horrifique, comme Massacre à la Tronçonneuse en 1974 ou encore Poltergeist en 1982, même si certains diront Steven Spielberg. Quoi qu’il en soit, Hooper fut le créateur de Leatherface, et rien que pour cela, il mérite tout le respect du monde. Cependant, entre ces deux coups d’éclat, le réalisateur américain n’a pas eu beaucoup de succès, et certains de ses films sont même devenus des navets insupportables. A l’image de ce Night Terrors qui s’appuie sur le marquis de Sade pour raconter une histoire sans queue ni tête, et dont la mise en scène relève plus du téléfilm bas de gamme que du vrai film de cinéma. Comment peut-on tomber si bas ?

Le film débute à l’époque du Marquis de Sade, ici joué par Robert Englund, qui va se faire torturer, puis enfermer dans un cachot. Il promet alors de se venger de Mme De Beaumont. Quelques décennies plus tard, une jeune femme qui ressemble comme deux gouttes d’eau à Mme De Beaumont, rejoint son père archéologue au Caire. Là-bas, elle fait la connaissance de Sabina, une femme qui va lui faire découvrir les plaisirs de la chair avec un bédouin. Puis elle va faire la connaissance de Paul Chevalier, descendant du marquis, et qui voit un moyen ici un moyen de venger son aïeul. Bref, dès le départ, le scénario flirte avec le grand n’importe quoi, et ne sera que sujet à fournir des scènes un peu sexy et des moments gênants, avec de la torture de pacotille.

De pacotille car Night Terrors est fait de bric et de broc. L’introduction est un modèle de réalisation ringarde, où l’on sent que tout le budget est parti dans le cachet qu’a dû toucher Robert Englund. On a quelques séquences de torture à la ramasse, dans un décor carton-pâte, avec un Marquis qui brise le quatrième mur et nous parle pour mieux nous asséner de ses obscénités. Le film fait cheap d’entrée de jeu, et on a du mal à croire que derrière la caméra se trouve Tobe Hooper. Cette entrée en matière laisse alors place à la découverte du Caire par Zoe Trilling (une vraie bombe) qui va découvrir un pays aux mœurs compliqués quand on est jeune, belle et blonde, et que l’on se trimballe en mini-short. Le script va s’amuser avec des codes racistes qui aujourd’hui font grincer des dents. Mais bon, on est en 1993…

Pendant près d’une heure, on va alors suivre les tribulations de cette jeune femme, qui va découvrir des plaisirs insoupçonnés dans cette ville. Elle est amenée dans des bakchichs, où elle va être droguée avec une chicha, puis elle va avoir des visions de femmes qui sucent des têtes de serpent (pauvre bête). Elle va faire la rencontre d’un bédouin, dont elle va rapidement s’éprendre, donnant lui à des scènes de sexe d’une rare ringardise, où Tobe Hooper montre tout son côté lubrique, dont on se serait bien passé. Ceci étant, on voit aussi ce bédouin chevaucher un bel étalon, nu, la quéquette à l’air ? Bref, le cinéaste ne se fixe pas vraiment de limite dans la nudité, mais elle n’est pas mise en avant pour rendre les choses sexy ou perverses, mais simplement de manière gratuite et sans grand intérêt.

Bref, en termes de scénario, il n’y a pas grand-chose à se mettre sous la dent, et graphiquement, c’est tout simplement atroce. Mais qu’en est-il des scènes de torture, ou tout simplement de l’horreur ? Eh bien là aussi, c’est la grosse douche froide. Tobe Hooper ne fournit que très peu d’éléments gores, et quand il le fait, c’est relativement moche. On retrouvera une tête tranchée, quelques yeux crevés, mais rien de vraiment probant. Il en va de même avec les scènes de torture, qui sont inutiles et surtout très moches. Tout comme les décors, elles ne fonctionnent pas car elles font fausses. A défaut d’être baroque, tout cela fait film de studio amateur. C’est triste de voir qu’un réalisateur qui a eu deux coups de génie dans sa carrière se fourvoie avec un tel film, qui a tous les atours d’un nanar pauvre et faible.

Bien évidemment, le casting n’est pas en reste, n’arrivant jamais à être intéressant. Robert Englund est ridicule dans ses deux rôles, surjouant à chaque fois, et ne donnant pas corps à un méchant crédible. D’ailleurs, son seul tic est celui de jouer avec une canne-épée, dont il fait sortir la lame de façon intempestive. A ses côtés, il n’est pas aidé, puisque tout le casting féminin fait les gros yeux pour se donner de la consistance, et on est dans un acting amateur vraiment déplorable. D’ailleurs, Zoe Trilling mettra fin à sa carrière un film après celui-ci, prouvant que ce n’était pas son métier. Enfin, au-delà du casting, il y a la fin et ses twists à répétition qui sont d’une nullité affligeante. Là encore, le script est indigent, ne sachant comment terminer son histoire sans pondre une ineptie de plus.

Au final, Night Terrors est un très mauvais film. Il est même hallucinant de se dire que c’est Tobe Hooper qui a pondu une telle merde. Moche, cheap, fauché et avec une histoire complètement aux fraises, on sent bien que le budget est parti dans la poche de sa star, avec l’espoir assez vain de surfer sur le succès des Freddy. Mais rien n’y fera, ni Robert Englund, ni les femmes à poil ne changeront la donne autour de ce film que l’on préfère rapidement oublier avant d’être déçu par le nom du réalisateur. Quelle tristesse !

Note : 03/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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