avril 25, 2024

And Just Like That… Saison 1

D’Après une Idée de : Michael Patrick King

Avec Sarah Jessica Parker, Cynthia Nixon, Kristin Davis, Sarita Choudhury

Pays : Etats-Unis

Nombre d’Episodes : 10

Genre : Comédie, Drame, Romance

Résumé :

Un regard incisif, irrévérencieux et parfois bouleversant sur l’amour, le sexe et l’amitié à New York passé 50 ans. Entre l’Upper East Side de Manhattan et le quartier du Village, un groupe de femmes doit affronter les affres de la vieillesse, du temps qui passe, des mariages qui se transforment en divorces, des enfants qui grandissent, des pressions sociales sur l’apparence et la réussite…

Avis :

Il y a vingt-quatre ans de cela, Michael Patrick King intégrait l’équipe de scénaristes de la première saison de « Sex and The City« . À l’époque, sa participation était sur deux épisodes. Puis le scénariste, showrunner et réalisateur s’est imposé au fur et à mesure des saisons, et il est devenu l’un des piliers de la série, écrivant et réalisant beaucoup d’épisodes au cours des six saisons que la série aura duré. Par la suite, une fois la série arrêtée, il s’essaiera à la création, s’associant avec Lisa Kudrow pour « Mon Comeback« . Mais c’est bien « Sex And The City » qui l’appelle encore et encore. Ainsi, cinq ans après l’arrêt de la série, Michael Patrick King fait renaître la série au cinéma avec un premier film en 2008 qui restera assez sympathique. Ne voulant rien abandonner, le showrunner a alors planché sur un deuxième film. Malheureusement, le bling-bling, la caricature et le too much se sont invités et ce deuxième film fut un véritable désastre, qui renvoya « Sex and The City » aux oubliettes.

Dès lors, on pensait en avoir fini avec Carrie et sa bande, mais voici qu’après onze années de silence, les New-Yorkaises les plus fashions du monde des séries télé sont de retour. Désormais titré « And Just Like That…« , Carrie, Miranda et Charlotte reviennent pour dix épisodes d’une trentaine de minutes chacun, afin de nous raconter l’approche de la soixantaine.

Pile dans son temps et son époque, abordant de très beaux sujets (même si…), bien souvent étonnante, retrouvant les rails de ce qui a fait le succès de la série originale, tout en s’en démarquant, cette première saison de « And Just Like That… » est une très belle et bonne surprise, qui scelle définitivement le deuxième film de Michael Patrick King aux oubliettes et ça, ça fait du bien.

Carrie, Miranda et Charlotte ont aujourd’hui la cinquantaine bien passée et pour ces ex-fêtardes branchées de New York, leur vie a bien changé. Si Carrie file le parfait amour avec Big, il est vrai qu’il est plus simple et appréciable de passer une soirée tranquille à la maison au lieu de courir les endroits à la mode. Miranda quant à elle, s’ennuie dans son mariage avec Steve. Le couple est enfermé dans la routine, et elle ne sait comment donner un peu de passion à sa vie. Quant à Charlotte, elle est une mère de famille comblée, mais débordée avec deux adolescentes totalement différentes, et qui se cherchent énormément. Alors que chacune, malgré les soucis ou non, pensaient être posées dans leur vie, chacune va faire face à de nouvelles « surprises »…

Créée en 1998, « Sex and The City » a marqué son époque et au-delà de ça, c’est une série qui savait très bien parler de ses héroïnes et de leur tranche d’âge. Après des films qui ont été en dessous, voire très en dessous, de la série, on pouvait se demander après plus de dix ans d’absence, si un retour de la bande était utile. Surtout à notre époque, ou les reboots, remakes et autres « je relance » une vieille série pour faire plaisir, sont de mise. Très différente de son aîné, titré autrement, plus longue sur ses épisodes, moins fun, « And Just Like That… » est un très bon et intelligent retour de « Sex and the City« . D’ailleurs, c’en est même très étonnant, car après le naufrage du deuxième film qui était dirigé par Patrick Michael King, voir la série de nouveau briller fait vraiment plaisir et ça, même si sur l’ensemble, elle n’est pas parfaite et qu’il y a des manques ou des choses sur lesquelles elle appuie de trop.

« And Just Like That… » a l’idée de reprendre bien des années après les films. Les héroïnes ont la cinquantaine bien passée, et cette première saison va beaucoup jouer et parler de leur âge. On les a découvertes à la trentaine, jeunes et célibataires, on les a vu évoluer et aujourd’hui, on les retrouve quinquagénaires, mariées, parents, parfois désillusionnées, séparées (oui, il en manque une, Samantha, qui est partie d’installer à Londres), et à travers tout ça, cette première saison va aborder des sujets aussi passionnants que parfois difficiles, ou complexes.

Comment une femme d’une cinquantaine d’années s’impose dans la société, comme avec l’évolution technologique par exemple, Carrie Bradshaw qui tenait un blog, doit s’adapter et changer d’angle de vue. La série aborde aussi la routine qui s’installe dans les couples et tue parfois ces derniers. On aura le droit à la crise de la cinquantaine, avec ce qu’il faut de folie et d’envie de changement. Puis il y aussi tout ce qui tourne autour de l’éducation des enfants, avec ce passage compliqué qu’est l’adolescence. Comme elle l’a toujours fait, la série vogue sur les sujets d’actualité, autour des femmes, des hommes, et bien sûr, de la sexualité.

La série aborde bien la sexualité à l’approche de la soixantaine, elle aborde les changements du corps, les confidences entre amies, puis elle aborde aussi la sexualité chez les adolescents, ou jeunes adultes, elle parle de la recherche de soi, de l’identité des genres (d’ailleurs, de ce côté-là, elle en fait peut-être un peu trop, et même si c’est assez logique que la série aborde ces sujets, on sent aussi une certaine facilité scénaristique, comme si elle voulait aller draguer le public de ce côté-là. Puis encore un peu plus loin, on peut aussi lui reprocher un manque de mesure, car la série tombe assez souvent dans un wokisme typiquement américain).

Mais derrière ça, ce qui nous fera oublier et surtout apprécier cette première saison, ce qui nous touchera grandement, c’est qu’elle se pose comme une magnifique et triste histoire d’amour. Un amour perdu et volé brusquement au terme du premier épisode qui nous a laissé sur le carreau, tant on ne s’y attendait pas, tant le choix est osé et brutal. Un choix qui laisse entendre d’emblée que cette première saison de « And Just Like That… » va être différente de « Sex and the City« , elle sera moins fun et plus émotionnelle, et c’est pile ce qu’on va trouver au terme de ces dix premiers épisodes.

Du côté de sa réalisation, la série hésite, se cherchant entre la série normale et la sitcom, et si la plupart du temps ça fonctionne bien, d’autres fois, on sent comme un certain malaise, comme si scénaristes et réalisateurs se retrouvaient en 1998, à créer quelque chose et surtout à chercher la direction dans laquelle aller. D’un côté, ils essaient des choses, ils appuient sur certains éléments, et parfois, ça fonctionne bien, quand d’autres fois, c’est cheap, ou juste raté. Par contre, là où elle réussit presque tout ce qu’elle entreprend, c’est quand la série s’aventure dans l’émotion, entre Carrie et Big, entre Miranda et Steve, ou autour de cette perte d’amour. Là, « And Just Like That… » est juste et belle.

Enfin, « And Just Like That…« , c’est le plaisir de retrouver ces actrices et ces acteurs qui ont vieilli et qui portent bien leur âge. Quel plaisir de les retrouver dans la peau de ces personnages qui sont faits pour personne d’autres qu’eux. Sarah Jessica Parker, Cynthia Nixon, Kristin Davis sont divines (oui, oui, même Kristin Davis qui se pose un peu comme la caricature des bourgeoises new-yorkaises « chirurgiquées » à mort). Chris Noth, David Eignenberg (c’est vraiment l’un de mes personnages préférés depuis toujours lui) et Evan Handler sont très bons dans la peau des maris de ces dames. Puis il y a le casting des enfants qui est très bon, malgré les côtés trop appuyés évoqués plus haut. Enfin, la série tient de nouveaux et chouettes personnages, même si là encore, il y a des pour et des contres. Une petite pensée à Willie Garson, fidèle de toujours, décédé en cours de tournage.

Cette première saison de « And Just Like That… » pouvait entraîner avec elle beaucoup de craintes, et même si elle n’est pas parfaite, même si parfois, elle manque de mesure et de subtilité (le wokisme puisqu’on le dit comme ça maintenant), elle demeure une bien bonne première saison qui sait bien réinventer « Sex and the City« . Moins fun que son aînée, mais plus émotionnelle, « And Just Like That… » est plaisante, très plaisante, et finalement, qualité et défaut conjugués, pour la facilité, j’ai envie de dire, cette première saison, on l’aime « Juste comme ça… ».

Note : 14/20

Par Cinéted

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