avril 25, 2024

Burn Out

De : Yann Gozlan

Avec François Civil, Olivier Rabourdin, Samuel Jouy, Sam Louwyck

Année : 2018

Pays : France

Genre : Action

Résumé :

Tête brûlée, accro aux sensations fortes, Tony ne vit que pour une seule chose : devenir pilote professionnel de moto superbike. Jusqu’au jour où il découvre que la mère de son fils est liée à la pègre manouche. Seule issue pour la sortir de cet engrenage : mettre ses talents au service des truands. Pilote de circuit le jour, go-faster la nuit, Tony est plongé dans une spirale infernale qui le mène au bord de la rupture…

Avis :

Yann Gozlan, en l’espace de quelques films, est devenu l’un des metteurs en scène les plus prometteurs du cinéma français. Si son premier film, « Captifs« , sorti en 2010, a moyennement convaincu, c’est avec son deuxième long, « Un homme idéal« , qui entraîne Pierre Niney dans la spirale du mensonge, qui commence à l’imposer. On profitera encore de cette belle collaboration entre Gozlan et Niney en 2021 avec « Boite Noire« , film qui se pose comme l’un des meilleurs thrillers français de cette année-là.

Dans la filmographie de Yann Gozlan, j’avais raté, voilà quatre ans, son troisième long, « Burn Out« , un thriller d’action sur fond de trafic de drogue. Véhiculé par un excellent bouche-à-oreille, « Burn Out » s’est offert un joli succès et aujourd’hui, je rattrape mon retard et je dois bien dire qu’encore une fois, le cinéaste livre un excellent film bourré d’adrénaline, d’action, et surtout d’un engrenage passionnant. Porté un très bon François Civil et doté une mise en scène immersive, avec ce troisième film, Yann Gozlan assure sa place de réalisateur à suivre.

Tony, vingt-six ans, ne vit que pour une chose, devenir pilote professionnel sur circuit. Accro à la vitesse et faisant corps avec sa moto, le jeune homme attire l’œil d’une écurie qui se monte. Tony est invité à venir montrer ses capacités pour une éventuelle place dans la future équipe. C’est la chance de sa vie, mais malheureusement pour lui, cette chance va être mise à rude épreuve quand Tony apprend que son ex-copine, la mère de son fils, nage dans un trafic de drogue. Devant de l’argent, ne pouvant rembourser, Tony va alors conclure un marché avec Miguel, un gitan qui tient un trafic de cocaïne. Ainsi, pendant deux mois, la nuit, entre Rotterdam et la région parisienne, Tony fera des go-fast à moto. Au fur et à mesure des jours, entre son taf, ses compétitions et ses go-fast, la vie de Tony se transforme peu à peu en une véritable chute en enfer sous tension permanente.

« Burn Out« , ou le film qui porte très bien son titre. Un titre qui prend même un double sens, que le scénario met très bien en œuvre. Troisième film pour Yann Gozlan et encore une fois, force est de constater que l’excellent bouche-à-oreille dont jouit le film est tout à fait justifié.

« Burn Out » est un film qui ne manque pas d’action, de rebondissements, d’intrigue et d’adrénaline. Yann Gozlan, après le thriller horrifique, après le thriller mensonger, passe au thriller bourré d’action, avec un film riche qui une fois lancé ne s’arrête jamais pour notre plus grand plaisir. Ici, Yann Gozlan nous entraîne dans la vie mouvementée d’un jeune homme qui se laisse entraîner malgré lui dans un engrenage infernal, devenant passeur de coke à la frontière histoire de sauver son ex-compagne. Ce qui est bon avec « Burn Out« , c’est qu’il est assez loin de l’intrigue qu’on pouvait s’imaginer. Certes, il y a bien quelques ficelles de son scénario qui sont « faciles », ou même prévisibles, mais malgré ces dernières, on se laisse capturer à une vitesse folle par cette histoire qui entraîne son personnage au bout de la rupture.

Tendu, immersif, voire même sensoriel, Yann Gozlan s’aventure aussi bien du côté des trafics de drogues avec toutes les rivalités que cela implique, que du côté des rêves de ce jeune mec, qui ne désire qu’une chose, devenir pilote de bécane. Ainsi, le film oscille d’abord entre ces deux intrigues, puis il finit par les conjuguer pour tendre cette histoire et son ambiance, au point que l’on se dit que « Burn Out » peut déraper à n’importe quel moment, et cette sensation lui injecte tellement. Yann Gozlan ne cesse de nous accrocher, et même si l’on imagine bien où cette histoire va aller, lorsque ces rebondissements prévus arrivent, le réalisateur arrive à nous surprendre, ce qui démontre bien le talent du metteur en scène.

Si l’on arrive aussi bien à se laisser prendre dans ce film, c’est aussi grâce à François Civil qui campe parfaitement ce personnage au bord de la falaise. Un personnage qui au fil de l’engrenage regarde le vide, et se demande quand est-ce qu’il peut sauter. Civil poursuit son ascension, et offre une nouvelle facette, avec un jeu plus sombre, dont il s’enferme au fur et à mesure de l’intrigue. Le film nous offre en plus de lui de bons personnages de pourris tenus par Olivier Rabourdin et Samuel Jouy.

Enfin, le dernier élément qui va allier le scénario et ses acteurs, c’est bien sûr la mise en scène de Yann Gozlan qui nous offre-là un film riche en idées, et surtout en immersion, lors de go-fast assez fous, souvent filmés à la première personne. Vitesse, adrénaline, rythme (presque cardiaque), tension qui ne cesse de se tendre au fur à mesure des nuits. On ajoutera à cela que le réalisateur offre aussi un vrai film noir, qui se fait diablement efficace. Après deux films très différents, Yann Gozlan change de registre en quelque sorte, et teste autre chose, ce qui enrichit sa filmographie, puis aussi dessus de ça, ça démontre bien l’envie de cinéma de son cinéaste.

Bref, comme je le disais plus haut, Yann Gozlan est une belle promesse dans le paysage du cinéma français. En l’espace de quatre films, le metteur en scène a imposé une envie de cinéma rigoureuse et intéressante. Puis une filmographie riche, qui nous entraîne très facilement dans un divertissement de très bon niveau. Désormais, après « Un homme idéal« , après « Burn Out« , et après « Boite Noire » (oui, il me manque « Captifs » à voir), il est clair qu’on attend le prochain film de Yann Gozlan avec beaucoup de curiosité, et même un soupçon d’impatience.

Note : 15/20

Par Cinéted

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