avril 24, 2024

Un Bon Petit Diable

De : Jean-Claude Brialy

Avec Paul Courtois, Alice Sapritch, Bernadette Lafont, Michel Creton

Année : 1983

Pays : France

Genre : Comédie

Résumé :

En 1860, la diabolique Madame Mac Miche veut accaparer l’héritage du jeune Charles qui lui a été confié à la mort de ses parents.  

Avis :

Immense acteur français qui a joué dans plus de deux cents films au cours de sa très longue carrière, ce que l’on a tendance à oublier, et que personnellement je découvre, c’est que Jean-Claude Brialy, à ses heures perdues, est aussi passé derrière la caméra, histoire de s’essayer à la réalisation. Une deuxième carrière en parallèle qu’il débute au début des années 70 et s’il fait plusieurs incursions au cinéma, beaucoup de ses réalisations sont pour le petit écran. « Un bon petit diable » est son cinquième film et son dernier qu’il fera pour le cinéma.

Pour être franc, je n’avais jamais entendu parler de ce film avant de tomber dessus tout à fait par hasard dans mon repère à merveilles sur Paris. La jaquette du DVD est hideuse, et franchement, la seule chose qui a attiré mon regard, c’est que le film était réalisé par Jean-Claude Brialy, qui est un acteur que j’aime énormément.

Du coup, je me suis lancé dans ce « … bon petit diable » sans rien en savoir, et je dois bien avouer que j’en ressors un petit déçu, car si le film n’est pas mauvais, on ne peut pas dire non plus qu’il soit fameux. Cette intrigue est intéressante, et la réalisation de Brialy a son petit cachet, mais sur l’ensemble, « Un bon petit diable » a mal vieilli, et entre deux/trois petits coups en douce qui font sourire, ce dernier film pour Brialy a une tendance à ennuyer.

Écosse, 1842, le petit Charles a perdu ses parents, et aujourd’hui, c’est sa cousine, dernière parente qu’il lui reste, qui est chargée de s’en occuper. Cette cousine, Léontine MacMiche, est une vieille femme aigrie et surtout très intéressée par l’héritage du petit garçon. Le trouvant insolent, et ne supportant pas ses farces d’enfant, la vieille femme est bien décidée à tout faire pour s’en débarrasser.

Adapté de La Comtesse de Ségur, « Un bon petit diable » est un film que j’aurais envie de caricaturer dans mon écrit de « couci-couça », tant on y trouve de tout à l’intérieur, en bien comme en mauvais.

Dans un premier temps, il est vrai que cette intrigue donne envie de l’adapter et de voir ce qu’elle peut offrir sur grand écran. L’histoire de ce jeune orphelin recueilli par une vieille cousine avare est dramatique et terrible, et ce qui est chouette, c’est que derrière la noirceur de cette histoire, « Un bon petit diable » est accompagné d’une bonne humeur et de bêtises d’enfant qui ont tendance à faire sourire.

À l’écran, une belle partie de ces promesses sont tenues. On se laisse assez facilement séduire en début de film par ce que Jean-Claude Brialy nous raconte, d’autant plus que si son film mériterait une restauration (la qualité du DVD est assez dégueulasse), la mise en scène est soignée, et la reconstitution d’époque tient bien la route. De plus, le film jouit d’un joli travail sur les diables qui, même s’ils ne vont pas toujours être bien interprétés par les comédiens, ils restent beaux, presque poétiques.

Mais voilà, dans cet effet « couci-couça », très vite, cette histoire peine parfois à avancer, voire même convaincre. Certes, ça se laisse regarder, mais l’ensemble a très mal vieilli et les raccourcis qui y sont fait enlèvent quelque chose à l’ensemble. De plus, l’ambiance est trop légère. Oui, mettre des bêtises et une bonne humeur est une idée sympathique, mais il fallait aussi faire attention à ce que ça ne prenne pas sur tout le film et c’est ce que si se passe là. Du coup, malgré l’horreur de cette histoire, jamais vraiment on est touché par les tristes rebondissements du film. Plusieurs d’entre eux, surtout vers la fin, notamment en ce qui concerne la vieille tante, arrivent bien trop vite, et s’ils sonnent comme logiques, ils auraient mérité d’être mieux amenés.

Du côté du casting, c’est là encore « couci-couça ». Jean-Claude Brialy a rassemblé de grands noms, mais l’ensemble sonne souvent faux. Paul Courtois, qui incarne le petit Charles, s’essouffle très vite. Alice Sapritch est très bien en début de film, dans la peau de la cousine, et si elle reste bonne jusqu’à la fin, la tournure rapide des événements autour de son personnage désamorce beaucoup de chose. Jacques Préboist, Paul Présboist et Hubert Deschamps en maîtres de pensionnat sont drôles et l’on sent bien qu’ils s’amusent à être horrible. Et enfin, Bernadette Lafont en complice du petit Charles est vraiment celle qui s’en tire le mieux.

« Un bon petit diable » est un film qui réunit en lui beaucoup de défauts, beaucoup d’entre eux abîment le film, pourtant, malgré ça, lorsque l’on fait la conjugaison de tout, de cette intrigue, de ces acteurs, de la mise en scène, et du divertissement que propose Jean-Claude Brialy, ce « … bon petit diable » se laisse gentiment regarder. Certes, le film sera oubliable et surtout oublié dans quelques semaines, mais à l’instant de la découverte, je n’ai pas passé un mauvais moment. Oui, je ressors partagé, entre « couci-couça », mais pourtant, je ne regrette pas de m’y être arrêté. À voir pour les curieux.

Note : 10/20

Par Cinéted

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