novembre 13, 2024

The Park

De : Andrew Lau

Avec Bobo Chan Man-Woon, Kara Hui, Poonyasak Cherman, Edwin Siu Ching-Nam

Année : 2003

Pays : Hong-Kong

Genre : Horreur

Résumé :

Après la disparition de son frère dans un parc d’attraction désaffecté, une jeune femme demande à ses amis de l’accompagner sur place pour le rechercher.

Avis :

Débutant comme directeur de la photographie dans les années 80, Andrew Lau est ce que l’on pourrait appeler un travailleur acharné. Commençant sa carrière de cinéaste en 1990, il ne va plus s’arrêter, arrivant même à réaliser plusieurs films la même année. Néanmoins, sa reconnaissance internationale ne va venir que dans les années 2000 avec sa trilogie Infernal Affairs. Trilogie qu’il coréalisera avec Alan Mak, l’un de ses principaux acolytes. Si les deux derniers films de la trilogie sortiront en 2003, ce sera une année faste pour Andrew Lau, puisqu’on comptera pas moins de trois réalisations et une production rien que sur cette année. En dehors de Infernal Affairs, le cinéaste va proposer The Park, un film d’horreur se déroulant dans un parc d’attractions abandonné. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que c’est un bel exemple pour dire que la quantité n’apporte pas toujours la qualité.

Le Parc de la Non Angoisse

Le film débute en pleine fête foraine quand un accident survient. Une jeune fille tombe de la grande roue et se tue devant tout le monde. C’est la panique, et dans la foulée, un clown décide de se pendre à la vue de tous. Des années plus tard, le parc est à l’abandon, mais un jeune homme entend une voix qui le pousse à y retourner. Malheureusement, il se fait avaler par une tombe. Sa jeune sœur décide d’aller dans le parc avec des amis pour le retrouver. Et cela contre les indications de sa mère, qui pratique des exorcismes. A partir de là, le cauchemar commence et les jeunes vont se faire décimer les uns après les autres face à une horde de fantômes plutôt violents. Le pitch de base ne va pas forcément chercher plus loin, et ne tente même pas de brasser quelques sujets un peu intéressants.

Dès le départ, le film met en exergue ses gros problèmes de narration. Le drame affiché est filmé à la truelle et on va vite comprendre pourquoi le parc est hanté. Il aurait été plus malin de divulguer les ficelles de l’intrigue au fur et à mesure de la visite du parc. La deuxième partie du métrage, lorsque le frère disparait dans le parc, ne sera que la véritable introduction, permettant alors de lancer les hostilités et les péripéties. Cependant, cette partie n’arrive pas à se rendre angoissante et on sent que le cinéaste manque clairement de budget. C’est ultra cheap, le montage est cut, et on va retrouver les mêmes ressources plusieurs fois dans le film.

Andrew prend l’eau

Par la suite, le film démarre une première fois, avant d’être étouffé dans l’œuf, avec l’arrivée d’un surveillant de parc. Ici, le metteur en scène jouera sur son aspect physique disgracieux pour créer une atmosphère morbide et étrange. Malheureusement, cela rappelle inlassablement tous les films du même style des années 80, mais avec une histoire branlante et des acteurs en roue libre. Ce n’est que lorsque le groupe décide de retourner une deuxième fois au parc que les choses sérieuses vont commencer. Mais on va vite nous mettre dans une situation débile, où le groupe va se séparer pour trouver le garçon, et chacun va trouver une mort plus ou moins gore. Les surprises ne s’enchaineront pas et on restera dans quelque chose de très linéaire et même de soporifique. Le problème venant de personnages insupportables, sans aucun background ou intérêt.

Dans le groupe, on notera la jolie nana qui rend amoureux deux types, un gentil un peu chétif et un beau gosse sûr de lui. On aura droit au skater alcoolique ou encore à la nana froussarde qui hurle toutes les trente secondes. C’est assez fragile comme équilibre, et tout cela ne tient pas vraiment, notamment lorsque les fantômes commencent à attaquer. Les situations ubuesques s’enchainent, avec notamment un manège qui va tourner de plus en plus vite, ou encore un musée de cire dont certaines poupées vont commencer à bouger. C’est assez ridicule et la mise en scène dessert totalement le propos, n’arrivant jamais à créer l’angoisse. Pire, l’usage forcé d’une 3D anaglyphe empêche de voir el film correctement. Soit on met les vieilles lunettes en carton, et les couleurs disparaissent. Soit on ne les met pas et l’image est floue. Un effet dramatique qui nous sort du film.

Vacances, j’oublie tout

En fait, on se rend vite compte que rien ne va dans ce film. Andrew Lau semble se désintéresser de son film au fur et à mesure que le temps passe, jusqu’à oublier certains personnages. A titre d’exemple, le gardien du parc, qui nourrit les fantômes avec des œufs et des nouilles, ne va pas forcément avoir de conclusion. On ne saura jamais son rapport avec le par cet pourquoi il a une tête aussi bizarre. Certains personnages seront vite envoyés à vau l’eau pour s’en débarrasser de la pire des manières. Le coup de la possession est complètement foiré et permet juste un dernier combat ridicule. C’est dommage car certaines références sont bonnes, comme la statue de l’Exorciste Chinois qui s’anime, ou encore le fait de combattre les fantômes avec un appareil photo, ce qui évoque le jeu Project Zero. Plus de folklore aurait sauvé le film de l’ennui.

Au final, The Park est un film d’horreur qui ne vaut rien. Andrew Lau, certainement épuisé après sa trilogie Infernal Affairs, n’arrive pas à rendre son film intéressant, la faute à des personnages à peine esquissé et à des situations ridicules. Le film ne fait pas peur et n’implique jamais le spectateur dans sa faible intrigue. Si le thème du parc est à peine exploité, on regrettera aussi l’absence de méthodes folkloriques pour vaincre les fantômes qui hantent ce lieu. Bref, une amère déception pour un film qui se voulait dans l’air du temps avec ses effets 3D, mais qui était déjà ringard à l’heure de sa sortie.

Note : 04/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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