avril 25, 2024

Banshee – The Madness

Avis :

Quand on émerge sur la scène musicale, il n’est pas très évident de trouver un bon nom pour son groupe. Il faut que ça claque, que ça reste dans la tête et que ce ne soit pris par personne. Bien que là, ce ne soit facile, puisqu’il est difficile de connaître tous les noms de tous les groupes du monde. Même dans un seul genre, comme par exemple le métal. La banshee est une créature issue du folklore irlandais, se représentant comme une femme qui hurle très fort. Un pseudonyme facilement adaptable au métal puisque beugler dans un micro est un sacerdoce dans le milieu. Malheureusement, comme on effectue quelques recherches sur les groupes se nommant Banshee, on en trouve une flopée. Pas moins de onze groupes de métal utilisent (ou ont utilisé) ce nom de scène, dans des genres divers et variés et autant de pays.

D’un Doom finlandais en passant par Black malaisien, Banshee semble être un nom qui plait. Mais aujourd’hui, on s’arrête sur un groupe américain qui faisait du Power, mais qui a changé son fusil d’épaule en cours de route. Une route étrange et longue, puisque l’histoire de la formation commence dans les années 80 à Kansas City. Le groupe sort alors un EP, puis un single avant de balancer son premier album en 1989. L’accueil est plutôt bon et le groupe continue son bonhomme de chemin avec un deuxième effort en 1993. Et c’est là que les choses se corsent, puisqu’il faudra 19 ans au groupe pour revenir avec un troisième album, et encore sept ans pour aboutir à The Madness, qui nous préoccupe aujourd’hui. Que s’est-il passé ? Le mystère reste entier, mais aujourd’hui, le line-up a eu peu changé, avec notamment un nouveau bassiste.

Le skeud débute avec Metal Morphosis et on peut y voir une volonté de montrer le changement de cap opéré. Exit le Power et bienvenue à un Heavy nerveux et sauvage. Le rythme est soutenu, les riffs sont accrocheurs en diable et on aura même droit à un joli solo. Si on doit comparer cette musique à quelque chose de connu, on pourrait dire que Banshee, c’est du Mötley Crüe qui a pris de la drogue dure. On retrouve certains atours un poil Glam, mais globalement, c’est assez puissant. Demons (in my Head) viendront confirmer tout cela avec un démarrage à la fois groovy et percutant, qui donne rapidement envie d’hocher la tête dans tous les sens. The Madness se parera même d’un riff bien lourd qui appuiera une ambiance lourde, au sein d’un hôpital psychiatrique. On notera même des élans quasiment Nu-Métal lorsqu’il faut syncoper le refrain.

Au sein de l’album, on trouvera encore des titres très costauds et qui sont de très bonne facture. On peut citer Into the Breakdown et son aspect assez lourd, ou encore Dead Inside, qui lorgne plus vers un Hard classique, mais diablement efficace. Cependant, tout n’est pas intéressant dans cet album. On pourra compter sur divers faux pas qui viendront gâcher la fête. Par exemple, quelle idée de caler Psychosis, la ballade de l’album, dès la deuxième piste, empêchant alors l’album de prendre de l’ampleur et de gagner en énergie. Non seulement le choix n’est pas intelligent, mais en plus, cela coupe tout élan nerveux. Cerebral sera aussi un titre en deçà du reste, la faute à un démarrage étrange et à un enregistrement nébuleux qui empêche le morceau de s’envoler. La voix est trop en devant par rapport aux instruments et c’est vraiment moche.

Parmi les déceptions, on peut aussi citer Red Sails in the Sunset, un morceau trop long, pas suffisamment bien construit, et qui génère plus d’ennui qu’autre chose. Slippin’ Away clôture l’effort en allant vers un Hard presque dansant, qui n’est pas désagréable, mais qui manque de verve et de nerf. Il met cependant en avant le travail assez dingue du batteur, qui peut tout faire et impose un groove saisissant. Car bien au-delà des quelques défauts de cet album, force est de constater que les musiciens sont bons et qu’ils assurent dans tout leur domaine. Et c’est déjà une très bonne chose.

Au final, The Madness, le dernier album en date de Banshee, est un album fort plaisant qui met en avant le changement de direction du groupe. Délaissant le Power pour aller vers un Heavy grassouillet, les américains offrent des pièces conséquentes et techniquement irréprochables, pour notre plus grand plaisir. Si tout n’est pas parfait, et que quelques pistes sont bien en dessous du reste, on préfèrera rester sur les bons côtés et l’allant de l’album, afin d’avoir un petit mal de nuque en fin d’écoute.

  • Metal Morphosis
  • Psychosis
  • Demons (in my Head)
  • The Madness
  • Cerebral
  • Ingrid (Ballad of an ex Wife)
  • Into the Breakdown
  • Dead Inside
  • Red Sails in the Sunset
  • Slippin’ Away

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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