mars 29, 2024

Babymetal – Metal Galaxy

Avis :

S’il y a bien un groupe qui fait grincer des dents les métalleux pur jus, c’est bien Babymetal. Fondé par une agence de talents qui recherchait de jeunes filles dans le domaine du Heavy, le groupe s’est rapidement formé en 2010 avant de trouver une identité… hybride. En effet, la particularité de Babymetal est de mélanger des éléments J-Pop avec des riffs et des mélodies Heavy Métal. Dès les premiers morceaux, le groupe a conquis un certain public, mais s’est aussi attiré les foudres de personnes qui estiment que le métal ne doit pas bouger d’un iota. Pour autant, Babymetal a eu un succès fulgurant, à un tel point que Metallica va les choisir pour réaliser leurs premières parties lors de leur tournée en 2017, puis les Guns n’Roses pour leurs concerts en Asie. Bref, malgré les critiques, le groupe se forge une réputation d’enfer.

Un album dans la souffrance ?

Metal Galaxy est le troisième album du groupe, et il semble marquer un tournant dans la carrière de la formation. En effet, Babymetal ne compte plus que deux filles dans ses chanteuses, puisque l’une des deux « petites » a dû quitter le groupe pour des raisons de santé. Mais ce n’est pas le seul départ qu’a dû affronter le groupe, puisque le guitariste principal va décéder des suites de blessures à cause d’une mauvaise chute. Un morceau sera d’ailleurs dédié à lui dans cet album avec Starlight. Bref, on sent que tout cela a impacté ce troisième album, et il a fallu faire les choses différemment. Ceci explique peut-être le fait que cet album démarre de façon très timide. En effet, les premières chansons sont laborieuses et lorgnent plus vers la J-Pop que vers le Métal à proprement parler.

D’ailleurs, Future Metal est une longue introduction de deux minutes qui assume ses choix de mettre de plus en plus d’arrangements électro. Cela laisse un goût amer en bouche et on sent venir la douille à plein nez. Si c’est ça le métal du futur, on n’en veut clairement pas. Et nos craintes seront fondées avec Da Da Dance qui sera un mauvais moment de J-Pop dansante et pénible. Même l’apport du guitariste Tak Matsumoto n’y fera absolument rien. Elevator Girl sera une purge infâme, avec un faux rythme pénible et sans intérêt. Shanti Shanti Shanti tiendra, à la rigueur, une identité forte avec son délire autour de la culture hindou, mais on reste dans quelque chose de téléphoné et qui peine à réellement nous faire bouger la nuque. Contrairement aux albums précédents qui avaient des échos très Métal au milieu de refrain J-Pop qui s’inséraient parfaitement.

Des guests et de l’amélioration

Fort heureusement, la seconde moitié de l’album est un peu plus pertinente. Night Night Burn ! est un titre plus nerveux que le reste, qui annonce des morceaux plus pêchus et qui fonce moins dans la J-Pop. On aura toujours des moments un peu gênants et qui ne s’accordent pas forcément, comme BBAB par exemple, mais globalement, l’ensemble s’améliore grandement sur la fin. La quatuor Kagerou, Starlight, Shine et Arkadia sont d’ailleurs de très bons moments, avec des riffs agressifs et des passages qui délivrent de bonnes baffes. On sera par contre un peu plus circonspect sur l’utilité des invités présents sur le skeud. Si on a déjà mentionné Tak Matsumoto, cela se confirme avec Tim Henson et Scott Lepage, guitaristes de folie de Polyphia qui ne font rien de bien fou dans le morceau. C’est dingue d’avoir de si gros talents et de ne rien en faire.

Il en va de même avec les chanteurs et la chanteuse qui, globalement, ne servent qu’à faire un petit happening. Alissa White-Gluz (Arch Enemy) se contente de beugler le titre du morceau et n’a aucun moment à elle. Joakim Broden (Sabaton) joue les trouble-fête dans un titre qui pourrait pousser à la boisson et à la piraterie, mais c’est naze. Reste F.Hero, un rappeur thaïlandais, qui a droit à son petit passage sur Pa Pa Ya !! et ça s’ancre plutôt bien dans le tempo et la volonté de rendre un titre lourd et moderne. Mais tout cela reste de la comm’, un moyen de faire venir le chaland un peu curieux.

Au final, Metal Galaxy, le dernier opus en date de Babymetal, est assez décevant. On sent que le groupe délaisse le Métal pur jus pour aller se pavaner dans la J-Pop suave et dansante, mais qui n’apporte rien de technique à la sauce. Si on retrouve des éléments plaisants en fin de partie, on doit se coltiner quelques morceaux pénibles et pas crédibles qui démontrant les limites du phénomène Babymetal. En bref, c’est rigolo un album, mais à la longue, ça devient lassant et sans intérêt. A moins que l’on ne devienne trop vieux…

  • Future Metal
  • Da Da Dance feat Tak Matsumoto
  • Elevator Girl
  • Shanti Shanti Shanti
  • Oh ! Majinai feat Joakim Broden
  • Brand New Day feat Tim Henson & Scott Lepage
  • BBAB
  • Night Night Burn !
  • In the Name Of
  • Distortion feat Alissa White-Gluz
  • Pa Pa Ya !! feat F.Hero
  • BxMxC
  • Kagerou
  • Starlight
  • Shine
  • Arkadia

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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