octobre 15, 2025

Biters – The Future Ain’t What it Used to Be

Avis :

Pour certaines bandes, le look importe souvent plus que la musique. Et on retrouve cela dans le Hard Rock, où les membres semblent prendre plus soin d’eux-mêmes que de leurs guitares et de leurs mélodies. Biters pourrait se ranger dans cette catégorie. Groupe américain fondé en 2009 à Atlanta, il faudra un certain temps pour que la formation sorte un premier album. Après quelques singles sortis entre 2010 et 2014, c’est en 2015 que sort Electric Blood, le premier effort du groupe. Puis c’est deux ans plus tard que survient The Future Ain’t What it Used to Be, le second album des américains, qui nous préoccupe aujourd’hui. Un album de Hard Rock donc, qui ne cache aucunement ses références, entre Thin Lizzy et Alice Cooper, mais qui est parasité par des titres anodins et une durée qui est à la limite du foutage de gueule.

Pourtant, le skeud partait relativement bien avec Let it Roll. Sans être un monument de Hard, le titre se défend via une mélodie bien catchy, de bons riffs, et un refrain qui rentre immédiatement en tête. Il est même difficile de résister à l’envie de chanter, et on sent que cela a été taillé pour la scène. Cependant, par la suite, on va de suite redescendre d’un niveau. Avec Stone Cold Love, on fait face à un morceau qui manque de mordant (un comble pur un groupe qui s’appelle Biters), qui reste sur un encéphalogramme plat, et qui n’arrive pas vraiment à nous faire bouger. On sent déjà les limites du groupe, qui préfère la jouer belle gueule que nervosité et énergie. Cela sera confirmé par Callin’ You Home, une fausse ballade qui ne prend jamais et qui rentre dans des stéréotypes presque pénibles.

Cette mollesse (et cette sensation de fainéantise) disparait un peu avec le titre suivant, Don’t Turn This Good Heart Bad. Il y a un petit côté 70’s qui s’échappe des paroles, avec un sous-texte léger qui parle d’amour. La mélodie est plutôt sympathique, même si on reste dans les affres d’un Hard Rock calibré et qui se destine à un public pas trop demandeur en technique. Mais une fois encore, le refrain fait carrément le job. C’est un peu la même tambouille avec Gypsy Rose. Le thème est identique, le refrain fonctionne bien, mais encore une fois, on a l’impression que le groupe se repose sur ses lauriers, n’arrivant pas à créer un titre un peu plus complexe, ou tout du moins original. Et cela même si on aura droit à un petit solo de guitare. Quant à No Stranger to Heartache, on est sur du remplissage pour faire bien.

Le morceau dure moins de trois minutes, il n’a aucune accroche notable, et globalement, il restera un titre bouche-trou, ce qui est un comble pour un album qui peine à dépasser les trente minutes. Fort heureusement, derrière, on a Vulture City qui déboule. Il s’agit du meilleur morceau de l’album, avec une rythmique très dansante, tout en reniant jamais son aspect Hard Rock un peu old school. Le résultat est sans équivoque, on a de suite envie de bouger dans tous les sens, et même le solo de gratte est réussi. Il est vraiment dommage que tous les titres de l’album ne soient pas de cet acabit. D’ailleurs, en abordant Hollywood qui arrive juste après, on voit que le groupe retombe dans ses travers de pseudo beaux gosses qui sont plus là pour la pose que pour l’art. Le titre est tellement cliché qu’il en devient presque gênant…

Avec Chasin’ the Feeling, on ne peut que regretter de ne pas avoir eu un album avec plus de morceaux comme celui-ci. Biters sort enfin les crocs pour offrir un titre énergique, plein de fougue, et qui donne une furieuse envie de danser. On retrouve même quelques fulgurances à la AC/DC et on ne pourrait que rêver d’un album perclus de pistes de ce niveau. Malheureusement, le groupe remet le couvert pour clôturer son album avec Goin’ Back to Georgia, une ballade en acoustique qui manque cruellement d’identité et d’envie de faire bouger les lignes. Et finalement, un peu à l’image de tout album, on referme cet effort sur quelque chose de mou, qui manque d’allant et de fougue. De plus, sur seulement trente minutes, on aurait dû avoir quelque chose de plus percutant, mais le groupe se repose trop sur ses acquis…

Au final, The Future Ain’t What it Used to Be, le dernier album en date de Biters (et peut-être le dernier tout court, le groupe étant en hiatus indéfini), n’est pas vraiment un effort intéressant. Très succinct, les américains délivrent une partition molle et sans réelle identité, où les ballades prennent le pas sur les titres plus nerveux. On quitte alors le skeud avec cette sensation d’arnaque, car entre la pochette et le nom du groupe, on s’entendait à plus percutant, mais on sent que le tigre a les dents élimées…

  • Let it Roll
  • Stone Cold Love
  • Callin’ You Home
  • Don’t Turn This Good Heart Bad
  • Gypsy Rose
  • No Stranger to Heartache
  • Vulture City
  • Hollywood
  • Chasin’ the Feeling
  • Goin’ Back to Georgia

Note : 09/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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