mai 2, 2024

Cannibal Corpse – Chaos Horrific

Avis :

Fondé à la fin des années 80 et sortant son premier album en 1990, Cannibal Corpse peut être considéré comme le fer de lance d’un mouvement que l’on qualifiera de Brutal Death Metal. Il faut dire qu’entre des riffs ultra agressifs, une rythmique infernale, un chant guttural et des thèmes qui se rapprochent des films d’horreur, tout laissait présager un déluge de violence et de parpaings dans la gueule. Plus de trente ans plus tard, le groupe est toujours en vie, malgré avoir passé son existence entourée de zombies et autres tueurs en série (dans les paroles, bien évidemment…). Chaos Horrific est le seizième album des américains, et il arrive seulement deux ans après le très bon Violence Unimagined, qui fut le premier effort à mettre en avant Erik Rutan, le nouveau guitariste. Avec ce seizième opus, où se place le groupe dans la mouvance Death ?

A vrai dire, il ne se place pas vraiment ailleurs que dans le Brutal Death qu’il fait depuis des décennies. Cannibal Corpse, malgré des changements de line-up, c’est encore et toujours la même rengaine, avec de gros riffs dévastateurs, un chant en growl très rapide et des thématiques qui flirtent avec le mauvais goût. Cependant, il y a toujours de bonnes choses malgré la redondance, et on ne peut pas dire que le groupe ne soit pas créatif. Sauf peut-être pour cet album, qui n’est pas du tout un concept avec une histoire, car ici, chaque chanson possède son thème, comme une attaque de zombies, par exemple (il faut dire que la pochette est assez explicite là-dessus). Mais est-ce un défaut de se laisser porter par son imagination et de créer des titres à partir d’idées qui popent d’un coup, dans un cerveau un peu malade ?

L’entrée en matière est plutôt plaisante. Overlords of Violence commence avec une ligne de basse qui claque très fort, puis qui va être rejointe par les guitares et la batterie, afin de scander un bon rythme pour lancer la machine George Fisher. On retrouve tout ce qui fait Cannibal Corpse, c’est-à-dire un rythme très rapide, un chant guttural véloce et une sensation de morceau compact que l’on va prendre dans la tronche. Rien de bien neuf là-dedans, mais on sait que l’on navigue auprès de Cannibal Corpse. Frenzied Feeding sera du même tonneau, tout en accélérant un peu le tempo. Oui, c’est possible, et cela donne l’impression de se faire rouler dessus par un trente-six tonnes. Non seulement c’est massif, mais ça emporte tout sur son passage, même lorsqu’il s’agit de fournir un petit solo, évoquant gentiment Kerry King et Slayer (mais pas trop longtemps quand même).

Summoned for Sacrifice va ralentir un peu le rythme. L’introduction est bien pensée et apporte une rythmique intéressante qui permet à la guitare de mieux s’exprimer, tout comme au chanteur de poser un peu plus son chant, et d’alourdir l’ensemble. Et tout cela sans pour autant oublier les accélérations qui viendront nous mettre quelques plats de la main dans la tête. Blood Blind renoue avec une sonorité compacte et lourde, où la double-pédale s’en donne à cœur joie. Pourtant, malgré cette lourdeur, on va prendre un certain plaisir à l’écoute, notamment lorsque les grattes vont appuyer des riffs sursaturés. Ce qui apportera aussi un contraste avec Vengeful Invasion, où les riffs seront plus clairs, amenant alors un aspect Heavy assez étonnant de la part du groupe. Et pourtant, Cannibal Corpse ne se renie pas et balance clairement la sauce par la suite.

Chaos Horrific sera un peu plus en dedans. Il s’agit d’un titre puissant, qui fracasse des crânes, mais qui manque d’identité, ou tout du moins d’un moment marquant. Il est presque étonnant que le groupe ait choisi ce morceau comme titre d’album, malgré son thème d’invasion de morts-vivants. On se réjouira plutôt de Fracture and Refracture et son aspect monolithique qui frappe fort tout en jouant sur les nuances de riffs. Alors que Pitchfork Empalement ne fera pas dans la dentelle et nous enfoncera nos tympans dans des contrées inconnues. Puis Pestilential Rictus fera le taf, sans pour autant nous retourner avec un brin d’imagination. Enfin, Drain you Empty va surprendre par son cadre ténébreux, mais aussi par son début assez lent, qui semble vouloir poser une ambiance mortifère à souhait. Et avec la production qu’il y a derrière, ça marche à plein régime.

Au final, Chaos Horrific, le dernier album en date de Cannibal Corpse, est un bon album, pour peu que l’on apprécie le groupe. On est dans du Brutal Death de qualité, produit à la perfection pour bien défoncer les oreilles. Si on peut retrouver quelques éléments un peu répétitifs, voire redondants, il n’empêche que rares sont les groupes à trouver une vitalité aussi prégnante après trente ans de growl continue. Et force est de constater que Cannibal Corpse a la grande forme.

  • Overlords of Violence
  • Frenzied Feeding
  • Summoned for Sacrifice
  • Blood Blind
  • Vengeful Invasion
  • Chaos Horrific
  • Fracture and Refracture
  • Pitchfork Empalement
  • Pestilential Rictus
  • Drain you Empty

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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