avril 25, 2024

Endless Scenery – When the Hourglass Turns

Avis :

Le monde de la musique est tel, qu’aujourd’hui, si l’on veut percer, il faut trouver un bon crédo, une forte identité, et savoir jouer avec les codes. Les codes du genre que l’on aborde afin d’attirer les fans, mais aussi avec les codes du marketing, en utilisant de façon maline les sites et les réseaux sociaux mis à disposition. Chose que n’a pas fait Endless Scenery. Déjà, très peu d’information circule sur le net concernant ce groupe. On sait qu’il vient du Michigan, que When the Hourglass Turns est leur premier album, mais c’est bien tout. Pour preuve, on n’a même pas de photo du groupe qui circule. De ce fait, comment faire pour percer, gagner de l’audience, et des capacités plus grandes pour enregistrer ses albums ? Car oui, si on sent quelques fulgurances dans ce premier effort, il est torpillé par une production inexistante.

Le skeud débute avec On the Edge et très rapidement, on va comprendre les atours du groupe. Ici, on nage en plein Power Métal, avec des titres à rallonge et des moments qui se veulent épiques, notamment au niveau des guitares qui auront une belle place au sein de tous les morceaux. Bref, de quoi passer un joli moment. Mais lorsque le chanteur va commencer à prendre la parole, on va vite se rendre compte d’un problème terrible, la production. C’est bien simple, le chant n’est absolument pas maîtrisé, avec une voix à la limite du supportable, mais surtout, il y a une mauvaise balance entre les différentes plages d’instruments. La gratte prend toujours le dessus (et ce n’est pas plus mal), mais pour tout le reste, on aura droit à des insertions mal foutues et des passages complètement aux fraises. Et pour cela, il suffit d’écouter l’album entièrement.

Beyond the Great Tragedy se veut épique avec ses plus de huit minutes. Le problème vient d’un mauvais arrangement, notamment au niveau des voix, avec des back-up à la ramasse, et surtout une guitare sèche mal fichu qui vient tout gâcher dans une répétitivité qui fait mal aux oreilles. Et que dire des paroles sur la signification de la vie, bref, c’est un joli raté, et le seul truc qui vaut le coup, c’est le solo. Mirror, Mirror viendra enfoncer un peu plus profondément le couteau, avec un mid-tempo insupportable et un résultat d’une rare mollesse. On pourrait se réjouir de la présence de violon, mais on sera vraiment déçu par leur traitement, et le fait qu’on les entende à peine. In Your Eyes aura pour lui un bon gros riff, mais ce sera tout, puisque le chant n’est pas maîtrisé et ressemble plus à un truc faussement punk.

Bref, difficile de trouver des qualités à tout ce bousin. O.R.I.O.N. démarrera sur les chapeaux de roues avec un bel aspect Heavy/Speed qui sera détruit par la présence des violons en une mélodie qui fait tache et ne convient pas du tout. Encore une fois, le groupe ne parvient pas à trouver une mélodie qui accroche et qui se tient jusqu’au bout. Speed of Life viendra confirmer tout cela dans un élan de naïveté et de paroles d’une rare indigence (houlàlà le sens de la vie, tout ça, tout ça). Et en prime, on aura droit à un piano d’une nullité abyssale, qui ne se fond jamais avec le riff de gratte. Un petit cauchemar que l’on n’est pas près d’oublier. Puis Albatross (Towars the Southern Cross) arrive et nous bouscule un peu. Ce n’est pas la panacée, mais il y a un petit côté médiéval sympathique.

Alors certes, il faudra faire avec un refrain qui accumule les onomatopées (na na na) et cela rend ringard ce passage, mais globalement, c’est le meilleur morceau de l’effort. Puis intervient Dancing in the Rain et là, on prend une douche froide. Hormis la présence d’un guitariste de talent, on reste sur un morceau faiblard, qui s’amuse encore à placer des onomatopées, mais qui, en plus, fait n’importe quoi et crée un désaccord dans la mélodie. Il règne un bordel sans nom dans ce titre, qui montre l’aspect amateur de l’entreprise. Heureusement, When the Hourglass Turns est un morceau uniquement instrumental et il fait un bien fou, démontrant que malgré tout, le groupe en a sous la pédale. Il faut juste changer le chanteur et le compositeur. Et cela se ressent sur The Canvas Awaits (The Marks Left Behind) qui est un très bon morceau quand le chanteur la boucle…

Au final, When the Hourglass Turns, le premier album d’Endless Scenery, n’est pas vraiment un plaisir d’écoute. Outre son chanteur qui ne possède pas une belle voix, il faut faire l’effort de passer outre une production chaotique, pourtant nécessaire au bon déroulement d’un Power, même simpliste. C’est dommage de faire un tel constat, car si l’on s’arrête sur les musiciens, et notamment le guitariste, ça envoie du lourd. Visiblement, le groupe est toujours en activité, mais reste à savoir s’il sortira de son anonymat…

  • On the Edge
  • Beyond the Great Tragedy
  • Mirror, Mirror
  • In Your Eyes
  • O.R.I.O.N.
  • Speed of Life
  • Albatross (Towards the Southern Cross)
  • Dancing in the Rain
  • When the Hourglass Turns
  • The Canvas Awaits (The Marks Left Behind)

Note : 09/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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