mai 8, 2024

Devious Mine – Exilium

Avis :

Parmi tous les pays qui produisent à tours de bras du Power Métal, l’Italie se place parmi les premières positions. Il faut dire qu’avec l’avènement de Rhapsody of Fire dans les années 90 grâce au chant si caractéristique de Luca Turilli, il y eut une pléthore de groupes dans le même style qui ont vu le jour. Alliant de grosses productions symphoniques avec des rythmes véloces et des chants s’inspirant de guerres Fantasy, le Power italien a su tirer son épingle du jeu. Quand on pose une oreille attentive sur Devious Mine, on se dit qu’effectivement, le groupe de Turilli a fait des émules et a donné envie à des petits jeunes de partir dans ce délire. Fondé en 2006 mais ne sortant son premier que douze ans plus tard, on peut dire que Devious Mine galère un peu à se faire connaître. Pourtant, Exilium n’est pas si mal.

Bien évidemment, la première chose qui frappe, c’est que pour du Power, on est dans quelque chose de plus petit et qui possède peu d’envergure. Neuf pistes pour un peu plus de trente-cinq minutes d’écoute en incluant une introduction, c’est rare dans ce style, mais il ne faut pas oublier que les italiens ont signé chez Underground Symphony, une minuscule maison de disques. De ce fait, la production laisse un peu à désirer, mais il n’y a pas de quoi jeter l’opprobre sur le groupe. Lux Primo Dei fait le job en tant qu’entrée en matière, même si on reste dans quelque chose de très simple et qui peut faire penser à une petite musique de film. Le vrai début arrivera avec Queen of Superbia qui va poser d’entrée de jeu deux choses redondantes : la voix très aigüe du chanteur et l’omniprésence du clavier.

Pour la première chose, cela donne finalement une vraie identité au groupe. Non pas que le chanteur chante mal, mais il possède un timbre très particulier, et il aime bien jouer avec les trémolos pour donner quelques effets. Quant aux claviers, cela peut paraître parfois un peu ringard, mais ça a aussi un autre effet, celui d’ajouter une certaine jovialité à l’ensemble. C’est plutôt étonnant et inattendu, mais force est de reconnaître que cela rajoute un petit truc en plus sympathique, comme ce solo sur Queen of Superbia. Ou encore sur l’introduction de Beyond the Darkness qui va un peu souffrir de la voix du chanteur, qui en fait des caisses. Mais comme pour tout le reste, on va prendre un petit plaisir à écouter le morceau, même s’il contient quelques passages un peu ringards. Les riffs agressifs sont présents aussi, même s’ils sont un peu gâchés par le clavier.

Histoire de bien rentrer dans les codes du Power, on aura aussi droit à du piano, comme sur l’introduction de Soldier of the Noble War, qui va partir ensuite sur des sonorités plus synthétiques. Le morceau est rapide, assez court, mais il lui manque un petit truc en plus pour vraiment nous emporter. Mais c’est surtout One Way Love qui jouer la carte de la ballade, et c’est bien trop sirupeux pour nous emporter complètement. Et même si cela s’emballe un peu sur la deuxième moitié du titre, on reste sur un chant qui ne sied pas vraiment à l’émotion recherchée, et les back-ups sont assez mauvais. Un problème de production, qui va aussi s’entendre sur Struggle of Love, qui va essayer de tenir un refrain catchy et épique, mais qui a du mal à décoller. C’est dommage, car on sent tout le potentiel du groupe.

D’ailleurs, avec The Last Hope, le groupe s’énerve un peu et propose un morceau plus épique, plus rapide, et qui dure un peu plus longtemps. C’est là que l’on va voir les vraies qualités techniques des musiciens, qui vont s’échanger les solos de grattes ainsi que les moments de clavier. C’est bien fichu et on aura même droit à un petit solo de batterie histoire de compléter le tout. Malheureusement, sur les deux derniers titres, le groupe renoue avec ses défauts. Shine n’est pas un morceau très éclatant, la faute à un chant pas maîtrisé qui colle très mal avec la mélodie et la rythmique. Puis Love Keep us Together nous rejouera les longues nappes de clavier qui manquent d’envergure et d’épaisseur. C’est dommage, on sent l’envie de bien faire, mais la production ne suit pas…

Au final, Exilium, le premier album de Devious Mine, possède tous les défauts d’un premier album avec une production toute riquiqui. Si on ne peut lui retirer une envie très forte de faire du Power fort sympathique avec un chant particulier et des nappes de clavier à ne plus savoir qu’en faire, certaines scories redondantes viennent un peu gâcher la fête. Néanmoins, on peut reconnaître un groupe qui a des qualités techniques, et qui peut, dans un futur plus ou moins proche, créer la surprise.

  • Lux Primo Dei
  • Queen of Superbia
  • Beyond the Darkness
  • Soldier of the Noble War
  • One Way Love
  • Struggle of Hope
  • The Last Hope
  • Shine
  • Love Keep us Together

Note : 12/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

Voir tous les articles de AqME →

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.