Avis :
Les pays d’Amérique du Sud sont souvent plus connus pour leur propension à faire de la musique latine et donc à nous envoyer des chansons qui sont faites pour danser durant l’été et non pas des morceaux techniquement intéressants. Et c’est bien dommage car certains pays recèlent quelques pépites, que ce soit dans le métal, comme dans le rock ou le hard. On pense bien évidemment directement à Sepultura ou encore les différents projets des frères Cavalera, mais d’autres petits groupes essayent de sortir de l’ombre malgré une distribution chaotique. Fort heureusement, internet est ton ami quand tu es un petit peu curieux, et c’est de cette façon que l’on peut tomber sur des groupes de bonne facture et qui mérite clairement d’être mis en lumière. Parmi ceux-là, on a jeté notre dévolu sur Mad Mamba, dont le nom peut laisser présager à une samba et non pas à un hard rock teinté de heavy. Inconnu au bataillon, ce qui se vérifie aussi sur le net quand on recherche des informations sur le groupe, Mad Mamba propose avec Pure Venom un premier album sympathique, assez court, mais qui possède quelques passages très intéressants et qui mérite son écoute, malgré des titres un peu moins exaltants.
Le skeud débute avec Human Being et une longue ligne de basse bien grave. L’atmosphère est posée, on fait face à un groupe qui se veut assez lourd, mais qui lorgne ses références du côté du heavy bien lourd à la Judas Priest ou Iron Maiden, tout en le mélangeant à des sonorités plus hard. Le résultat est assez convaincant, notamment sur ce premier morceau assez court mais relativement efficace et qui donne très rapidement envie de bouger la tête. Comme il s’agit d’un premier album, le budget de production a dû être minimal, et pourtant le résultat est assez satisfaisant. On ressentira des scories à partir du deuxième titre qui se veut plus grandiloquent. En effet, Midnight Strike va alterner des moments entre heavy et thrash et on va ressentir les quelques faiblesses techniques du chanteur, notamment lors des moments en voix de tête. Si le chant grave est parfait et colle de façon cohérente au rythme de la musique, le chant clair et aigu ne va pas du tout et on frôle à chaque fois la fausse note, ce qui nous fait décrocher du titre. On peut aussi citer Pure Venom, titre éponyme de l’album, qui reste efficace mais qui pêche par sa voix de tête ou encore Fate, qui reste l’un des meilleurs morceaux de l’album par son rythme et sa complexité de structure, mais qui est amoindri par la voix aigu du chanteur.
Mais étonnement, là où le groupe va surprendre et montrer toute sa maturité, c’est dans les ballades que contient le skeud. Parmi les huit titres qui parsèment l’album, on retrouvera trois ballades, trois morceaux beaucoup plus calmes dans lesquels le chanteur se concentre sur sa vraie voix, ce qui est un plus. Sunny Eyes est un titre qui fait très country américaine commerciale, mais qui fonctionne à plein régime et donne une forte envie de plage et de flirt. Un premier essai convaincant donc, mais qui va se faire complètement effacer par Spring Fall et son introduction au piano et son solo de gratte aérien qui fait immédiatement référence au hard rock des années 80. C’est beau, c’est doux et on ressent une énorme technique derrière ce titre assez transcendant et qui est sûrement le meilleur morceau de l’album. Cela sans compter sur Fisherman, qui fut choisi comme premier titre pour représenter l’album et qui s’avère assez différent des autres morceaux de l’album. Plus atmosphérique, plus expérimental, le titre s’avère d’une précision à toute épreuve et encore une fois, montre toute la maturité de Mad Mamba qui arrive à faire oublier ses défauts de voix parfois limite avec des ballades prenantes et très touchantes. Bon, on aurait bien enlevé les claviers tout pété qui font un peu kitsch dans le morceau, mais cela reste assez anodin.
Au final, Pure Venom, le premier album de Mad Mamba, est un disque plutôt réussi, même si on peut penser que les musiciens auraient préféré que l’on aime les titres plus nerveux et plus heavy. Le fait est que les ballades sont beaucoup plus efficaces que les titres métal et qu’il faut que le chanteur se concentre plus sur sa voix grave (et pourquoi pas son growl), afin de proposer des titres heavy plus rugueux, plus puissants et sans forcément partir dans des aigus qui ne fonctionnent pas toujours. Bref, il s’agit tout de même d’un album honnête et fait avec le cœur et c’est tout ce qui compte.
- Human Being
- Midnight Strike
- Sunny Eyes
- Spring Fall
- Pure Venom
- Fate
- Fisherman
- Owner of the Sea
Note : 15/20
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