avril 26, 2024

Def Leppard – Diamond Star Halos – Def L’Ehpad

Avis :

Fondé à la fin des années 70 à Sheffield, Def Leppard va devoir attendre les années 80 pour réellement percer, notamment avec l’album Hysteria, leur quatrième effort. Considéré comme l’un des pères fondateurs de la nouvelle vague Heavy anglaise, la notoriété des anglais n’est plus à faire, et à chaque nouvel album, c’est un peu un petit évènement. Diamond Star Halos est le douzième album studio du groupe, qui garde un line-up quasi complet depuis ses débuts, avec son batteur qui n’a plus qu’un bras depuis son accident de la route en 1984. Bref, Def Leppard fait partie d’une certaine légende du Rock et du Heavy. Cependant, parmi la pléiade de grands groupes, à titre personnel, Def Leppard n’a pas une grande place dans mon cœur. Souvent mièvre et mou, le groupe fait partie de ce microcosme où l’image prévaut sur la technique. Et c’est encore le cas ici.

Pourtant, l’album commence bien, très bien même. Take What you Want est un titre pêchu, plein d’envie et qui possède un riff qui reste immédiatement en tête. On reste même surpris par l’aspect rugueux du morceau, même si au niveau du chant, on reste dans du Heavy pure souche. Pour autant, on n’en attendait pas autant de la part du groupe anglais. Même Kick, plus joyeux et qui rentre plus facilement dans la veine de la formation, s’avère être un très bon moment, avec une volonté de faire grincer les guitares. Certes, on est en territoire connu, mais ça marche, et surtout, ça a toute sa place comme titre un peu Rock de l’été. Fire it Up va encore plus loin dans son délire revival des années 80. C’est plutôt bien fichu, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard.

Et on commence à ressentir les limites du groupe. D’ailleurs, c’est après ce troisième titre que l’on va avoir droit à une première traversée du désert. This Guitar est une ballade à la saveur Country où le groupe chante tout son amour pour sa gratte qui, visiblement, lui a sauvé la vie. C’est mignon, mais on est sur des rails déjà entendus mille fois. Sos Emergency aura bien son introduction, avant de sombrer dans une sorte de pseudo Heavy fainéant et sans réelle saveur. Il s’agira d’ailleurs d’un titre bouche-trou qui ne possède pas vraiment d’aura, en plus de posséder un refrain tout pété. Pire, le schéma structurel du titre sera repris avec Liquid Dust qui suit, où le refrain sera bâti sur le même modèle. C’est d’une tristesse incroyable et montre une faiblesse d’écriture assez dingue. Difficile de croire que ce soit Def Leppard derrière tout ça.

Fort heureusement, au milieu de tout ça, on aura droit à U Rok Mi, qui débute au Ukulélé avant de partir sur une belle ligne de basse et une batterie qui va scander un bon rythme. Si le titre ne casse pas des briques, il renoue avec un Rock plus nerveux, et une structure qui change un peu. Mais bon, chassez le naturel, il revient au galop. Goodbye for Good This Time est une ballade mélo sirupeuse assez insupportable, avec des violons qui viendront rendre la chose encore plus mielleuse. Le groupe se fourvoie dans le titre pour midinette, mais ça ne marche pas vraiment. All we Need rejoint le cercle assez grand des titres Rock qui ne restent pas en tête et possède une structure similaire. On reste dans un truc calibré et qui manque cruellement d’originalité. Open Your Eyes sera du même acabit et ça devient vite lassant.

On sent que le groupe a envie de faire plaisir en délivrant une longue playlist de quinze morceaux, mais au final, tout est tellement générique et sans vraie saveur, que l’on reste dans l’attente qu’à un moment, l’ensemble décolle vraiment. Ce qui n’arrivera jamais… Seul Gimme a Kiss va avoir quelques fulgurances plaisantes, à l’image de son intro ou de son refrain rigolo. Mais ça reste très fragile et sans aucune originalité. Angels (Can’t Help You Now) est un troisième ballade ratée et sans envie, si ce n’est un joli petit solo. Lifeless lorgnera du côté Country, mais c’est relativement raté. Unbreakable manquera de nerf. Quant à From Here to Eternity, on aura enfin des moments intéressants, avec un riff qui titille l’oreille. Mais ça arrive trop tard, le mal est fait.

Au final, Diamond Star Halos, le dernier effort de Def Leppard, ne brille pas vraiment. Sans être vraiment mauvais, l’album reste ultra calibré et sans aucun éclat. Les anglais font ce qu’ils savent faire et ne prennent réellement aucun risque, ce qui donne un album en demi-teinte, un peu à leur image. Ni vraiment Heavy, ni vraiment Rock, on reste sur un skeud qui manque d’énergie, de verve et d’envie de sortir un peu des clous. Bref, on n’en attendait rien, et on est quand même déçu…

  • Take What you Want
  • Kick
  • Fire it Up
  • This Guitar
  • Sos Emergency
  • Liquid Dust
  • U Rok Mi
  • Goodbye for Good This Time
  • All we Need
  • Open Your Eyes
  • Gimme a Kiss
  • Angels (Can’t Help You Now)
  • Lifeless
  • Unbreakable
  • From Here to Eternity

Note : 11/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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