avril 20, 2024

Infected Rain – Ecdysis – Sortir du Cocon

Avis :

Le métal ne connait pas de frontières. On a pu voir des groupes venant de tout pays et de tout continent, mais bien souvent, ce sont les pays germaniques, scandinaves et anglosaxons qui remportent la mise. Or, voici que depuis 2008 Infected Rain vient titiller nos esgourdes avec son Métal Alternatif teinté de Nu, de Prog et d’inclusions industrielles. Et Infected Rain provient de Moldavie. Formé en 2008 dans la capitale moldave, le groupe se concentre autour du guitariste et de la chanteuse qui possède un sacré organe. La formation va alors faire faire de nombreux concerts entre la Roumanie et la Russie, avant de partager la scène avec de grands groupes comme Dimmu Borgir ou Motley Crüe. Depuis leur quatrième album, Endorphin, tout roule pour le groupe et c’est avec une certaine impatience que l’on voulait entendre cet Ecdysis. Et c’est bien à la hauteur de nos attentes !

Queen

Le skeud débute avec Postmortem Pt. 1 et l’entrée en matière est assez surprenante. On a droit à une belle nappe de clavier qui fait très électro années 80, puis le démarrage va se faire avec le cri de rage de la chanteuse, qui va s’en donner à cœur joie. Les riffs sont à la fois percutants et mélancoliques, offrant un portrait complet d’un groupe qui va chercher des inspirations dans tous les sens, mais qui arrive à les coordonner de façon optimale. Il y a, dès ce premier titre, tout ce qui construit la formation, avec du chant clair, beaucoup de cris, de la rage, mais aussi une douceur particulière. On retrouvera ce schéma émotionnel dans plusieurs titres remarquables, à l’image de Goodbye. Les nappes de clavier viennent adoucir un chant lancinant et des riffs qui montent crescendo, arpentant parfois le chemin du Djent.

On retrouve aussi des segments doux dans les titres Fighter ou encore Longing, deux morceaux choisis pour vendre l’album, et c’est un choix judicieux. En effet, les deux morceaux sont assez longs et démontrent aussi la volonté du groupe de complexifier leur musique. Si on retrouve du Nu-Métal avec quelques passages rapides, à l’instar de Everlasting Lethargy, on aura aussi droit à des breaks doucereux qui permettront de rajouter de la mélancolie à l’ensemble. De ce fait, il se dégage d’Ecdysis une forme de sentiment nostalgique qui surprend de la part d’un groupe habitué à faire du sauvage et du gros riffs bien balourds. Et plus étonnant encore, le titre Nine, Ten, calme du début à la fin, qui offre une pause dans un maelstrom qui emporte tout sur son passage. Et au-delà de ça, on peut aussi y inclure des moments électro qui offrent une alternative au Métal puissant.

Mutation

Ecdysis vient d’un mot grec qui évoque la mutation des arthropodes. Il était donc logique de voir une évolution au sein de cet album, et de trouver un mélange assez hétéroclite, afin de bien signaler les quelques changements du groupe. Car si le début est composé de morceaux longs et percutants, on va voir que l’album se mue en quelque chose de plus doux et plus mélancolique au fil des titres. Le point culminant est The Realm of Chaos en duo avec Heidi Shepherd, l’une des deux chanteuses de Butcher Babies. Le titre est court, concis, mais il envoie du très lourd, avant d’être contrebalancé par le final d’Everlasting Lethargy. A partir de là, les titres seront toujours aussi efficaces, mais il y aura de la nuance et une volonté de douceur qui s’en échappe. Et cela malgré les fulgurances violentes que possède le groupe.

A ce titre, on peut noter November et sa longue introduction électro qui fait directement penser à du Kavinsky, avant de lâcher les guitares. Un titre surprenant en son début, mais qui finalement colle à sa thématique principale. Sortir de son cocon, sortir de sa zone de confort, pour offrir un métal alternatif blinde de références, mais toutes digérées et parfaitement intégrées au sein d’un album plein et complet.

Au final, Ecdysis, le dernier album d’Infected Rain, est une franche réussite. Outre la maîtrise technique qui est totale, la palette vocale de Lena Scissorhands est impressionnante et cela donne une véritable identité au groupe. Loin de se contenter de beugler et de fournir des riffs lourds, la formation va toujours plus loin, lorgnant vers le Prog lorsqu’il faut fournir des compos complexes et plus longues qu’à l’accoutumée. Bref, ces moldaves sont à suivre de très près.

  • Postmortem Pt. 1
  • Fighter
  • Longing
  • Goodbye
  • The Realm of Chaos feat Heidi Shepherd
  • Everlasting Lethargy
  • These Walls
  • Showers
  • November
  • Never the Same
  • Nine, Ten
  • Postmortem Pt. 2

Note : 17/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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