décembre 9, 2024

Vicious Rumors – Celebration Decay

Avis :

C’est à la fin des années 70 que le groupe Vicious Rumors se forme. Officiant dans un Heavy qui avait le vent en poupe à cette époque, la formation sort son premier album en 1985 (Soldiers of the Night) chez Shrapnel Records et l’accueil est plutôt chaleureux. Dès lors, la carrière du groupe était lancée. Pour autant, malgré une sorti régulière d’albums, Vicious Rumors n’a pas l’éclat international de ses pairs, et reste dans un certain anonymat chez nous. Quarante ans plus tard, le line-up a bien changé, ne gardant que le guitariste Geoff Thorpe qui porte le groupe depuis le début. Celebration Decay est le treizième effort du groupe et il marque un tournant assez intéressant, puisqu’il accueille un nouveau guitariste et un nouveau batteur. On pourrait voir cet album comme un renouveau pour le groupe qui, malgré tout, suit son crédo à la règle.

Du Heavy pur jus

L’album débute avec le titre éponyme de l’album. Après quelques sirènes alarmantes et une sensation de fin du monde, les américains s’amusent avec un rythme lent qui va poser une ambiance assez lourde avant de lâcher les chevaux et de partir dans des riffs plus rapides. Le morceau est efficace et rentre pile poil dans la case d’un Heavy simple, classique et qui ne lambine pas. Ici, point de growl ou de chant guttural, on est dans un chant clair et assez aigu, caractéristique du Heavy des années 80. Pulse of the Dead va dans le même sens, avec un rythme moins tendu, mais une ambiance peut-être plus mortifère. Le groupe reste dans ce qu’il sait faire, et il le fait plutôt bien. On sera plus circonspect autour de Arrival of Desolation, car malgré un riff intéressant, le refrain est très faiblard et manque de punch.

La surprise viendra très clairement de Any Last Words. Alors que les trois premiers titres dépassent allègrement les quatre, voire les cinq, minutes, ici, on est dans une durée calibrée de trois minutes trente. Le groupe se doit d’être efficace et rapide. De ce fait, le rythme est plu relevé, les riffs sont plus brutaux et l’ensemble donne une patate d’enfer. On se rend compte que Vicious Rumours est bien plus à l’aise dans des schémas simples et directs qu’avec des morceaux plus longs et plus complexes. Asylum of Blood, quant à lui, est bien sympathique, mais il est tellement dans un cadre Heavy typique qu’il manque d’originalité et de mordant. La chance du groupe est de ne pas perdre d’énergie et de fournir sans cesse une envie d’en découdre et des rythmes percutants qui donnent envie de se casser la nuque. Et le refrain est franchement cool.

Darkness Divine

Là où le groupe va vraiment se démarquer, c’est avec le titre Darkness Divine. Alors qu’il fournit depuis le début de l’album des titres assez longs mais qui souffrent d’un gros grand classicisme, ce morceau va montrer la capacité du groupe à sortir de sa zone de confort. Assez long mais plantant une ambiance assez sombre, le titre va nous emporter avec un rythme qui varie bien, un refrain catchy à souhait et un solo, à la toute fin, qui déboîte sévère. Les américains prouvent alors leur qualité de construction et de composition. Pour la suite, on retombe un peu dans du déjà-vu et quelques effets de style ne parviendront pas à nous faire oublier les références du groupe. Long Way Home se veut plus langoureux que le reste, mais les modulations de la voix ne fonctionnent pas et on se retrouve face à un titre sympathique mais oubliable.

Heureusement, derrière, Vicious Rumors nous balance deux pavés dans la tronche, qui renouent avec le schéma court et percutant. Cold Blooded va droit au but et nous assène d’un riff costaud dès le départ. Quant à Death Eternal, on va là aussi en prendre plein la tronche sans aucune coupure. Le solo est puissant et rentre parfaitement dans le style de la composition, ne faisant pas perdre l’énergie accumulée. Collision Course Disaster est très rapide et délivre une pêche d’enfer. Enfin, Masquerade of Good Intentions revient vers quelque chose de plus Heavy et le groupe retombe un peu dans ses travers, qui demeurent, bien évidemment, sympathiques, mais trop attendus.

Au final, Celebration Decay, le dernier album en date de Vicious Rumors, est un album plutôt réussi et intéressant. Le seul vrai problème, c’est qu’il reste trop calibré Heavy typique des années 80 et manque de surprise. Si l’arrivée d’un nouveau guitariste et d’un nouveau batteur apporte un vent de fraîcheur, la formation reste dans un schéma un poil trop conventionnel pour vraiment nous surprendre. On reste dans un doudou agréable, mais rien ne viendra vraiment nous ébranler.

  • Celebration Decay
  • Pulse of the Dead
  • Arrival of Desolation
  • Any Last Words
  • Asylum of Blood
  • Darkness Divine
  • Long Way Home
  • Cold Blooded
  • Death Eternal
  • Collision Course Disaster
  • Masquerade of Good Intentions

Note : 14/20

Par AqME

AqME

Amateur d'horreur, Métalleux dans l'âme, je succombe facilement à des images de chatons.

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