mars 28, 2024

House of Gucci – Victime de la Mode

De : Ridley Scott

Avec Lady Gaga, Adam Driver, Jared Leto, Al Pacino

Année : 2021

Pays : Etats-Unis

Genre : Biopic

Résumé :

Gucci est une marque reconnue et admirée dans le monde entier. Elle a été créée par Guccio Gucci qui a ouvert sa première boutique d’articles de cuir de luxe à Florence il y a exactement un siècle.
À la fin des années 1970, l’empire italien de la mode est à un tournant critique de son histoire. Si l’entreprise rayonne désormais à l’international, elle est handicapée par des rumeurs de malversations financières, une innovation en berne et une dévalorisation de la marque. Le groupe est dirigé par les deux fils du fondateur – Aldo, personnage rusé et haut en couleur, et son frère Rodolfo, beaucoup plus froid et traditionnel.
Pugnace, Aldo n’a pas la moindre intention de céder le contrôle de l’empire à qui que ce soit – et certainement pas à son fils Paolo, garçon fantaisiste qui aspire à devenir styliste. Quant à Maurizio, fils timide et surprotégé de Rodolfo, il a davantage envie d’étudier le droit que de diriger un groupe de luxe mondialisé.
C’est alors que Maurizio tombe amoureux de la ravissante et manipulatrice Patrizia Reggiani et, contre l’avis de son père, décide de l’épouser. Lorsque Aldo se découvre des affinités avec Patrizia, il réussit, avec l’aide de la jeune femme, à convaincre son neveu de renoncer à ses ambitions juridiques pour intégrer l’entreprise dont il devient, de facto, le probable héritier. Ce qui ne manque pas de nourrir la rancœur de Paolo, dont le talent n’est pas à la hauteur de ses rêves artistiques…

Avis :

Ridley Scott, immense réalisateur britannique qu’on ne présente plus, démontre qu’à plus de quatre-vingts ans, il a en encore à revendre. Toujours aussi prolifique, même s’il demeure assez inégal, en cette année 2021, après quatre ans d’absence, Papi Scott nous offre deux films en l’espace d’à peine un moins. Deux films à l’opposé l’un de l’autre. Deux projets qui ont vu le réalisateur poser sa carrière en Europe. Ainsi, en Octobre dernier, Ridley Scott proposait « Le dernier duel« , qui fut une belle et grande surprise, car ce retour au Moyen-Âge pour Ridley Scott fut gagnant sur toute la ligne.

Pour ce deuxième film de 2021, Ridley Scott a fait un bond dans le temps, et il revient à une époque plus contemporaine pour nous raconter les déboires, complots et autres scandales de la maison de haute couture Gucci. Attendu, très attendu, sûrement même plus que « Le dernier duel« , « House of Gucci » véhiculait avec lui une très grosse hype, et même si le film, dans son ensemble, est un bon divertissement et un très bel objet de cinéma, on ne peut pas dire non plus qu’il soit à la hauteur de tous les espoirs. Trop long, parcouru du syndrome de l’accordéon, avec d’excellents moments qui se trouvent souvent entre deux creux, « House Of Gucci » demeure intéressant, notamment parce que cette saga familiale, dont je ne connaissais pas vraiment l’histoire, laisse place à pas mal de rebondissements, de trahisons, d’ego, de rapports de force, et autres complots emmenés par des acteurs qui sont au top.

1978, Patrizia Reggiani, vingt-cinq ans, travaille comme secrétaire dans l’entreprise de son père, tout en rêvant de mieux. Lors d’une soirée, elle faisait la connaissance de Maurizio… Maurizio Gucci, de la très célèbre dynastie des Gucci, dont la marque est plus que célèbre. Pour Patrizia, cette rencontre pourrait lui amener fortune, gloire et pouvoir. Contre l’avis de son père, Maurizio, qui est tombé amoureux de Patrizia, épouse la jeune femme, et quelques mois plus tard, avec l’arrivée de l’oncle Aldo, la jeune femme se voit ouvrir les portes de la maison Gucci, pour le meilleur, comme pour le pire…

Toujours aussi éclectique, Ridley Scott, avec ce nouveau film, s’intéresse aux mésaventures de la famille Gucci, célèbre famille à la tête d’un empire qui va totalement leur échapper par vanité, égo, envie et surtout des trahisons qui vont faire s’écrouler la maison de l’intérieur.

Le scénario de « House of Gucci » couvre plus de vingt ans d’activités de la famille. Écrit en partie par Becky Johnston, scénariste à qui l’on doit les intrigues de films comme « Le Prince des marées« , « Sept ans au Tibet » ou « Arthur Newman« , « House of Gucci » est un film intéressant sur plus d’un point. La première chose qui vient en tête, c’est la plongée assez formidable au sein de cette famille, où la trahison et la manipulation règnent en maître. Des sommets à la ringardise, en passant par la renaissance, le tout agrémenté de politique, de profits, d’amour et surtout d’arrivisme, « House of Gucci » est un film qui ne cesse de piquer l’intérêt.

Ensuite, l’autre point qui est aussi prenant, voire peut être même passionnant, c’est le point de vue qu’a choisi le film, c’est-à-dire celui d’une jeune femme arriviste et pleine d’ambitions et de manipulation, au sein d’une famille qui est très loin d’être normale. Le scénario montre de manière intéressante comment cette jeune femme a pu se frayer un chemin au sein de l’empire, mais aussi comment, à force d’abus et d’envie, elle s’en est fait sortir et bien sûr avec ça, il y aura les événements qui vont avec. Le scénario nous plonge bien au cœur des années 70, 80 et 90. Bref, ce scénario, sur bien des points, est intéressant et prenant, mais malgré ces bons points, ce même scénario a ses lacunes et la première et plus grosse, c’est qu’il traîne en longueur.

Franchement, presque deux heures quarante, c’est trop long pour ce que cela raconte. Puis au-delà de ça, il y a des éléments qui peuvent agacer, comme le syndrome de l’accordéon. Ainsi, parfois, « House of Gucci » est très intéressant et on ne le voit pas passer, puis d’un coup, le rythme ralentit. Ça tourne en rond, et même si c’est intéressant, ça l’est bien moins que d’autres éléments. Ridley Scott arrive toujours à redynamiser son film, et il nous tient, mais clairement, « House of Gucci » aurait gagné à être plus court, car ça lui aurait apporté un rythme soutenu de bout en bout, à la place de ce régime yoyo, partagé entre ventre mou et ventre « passionnant ». Autre petit point, parfois le film se concentre sur des éléments qui ne sont pas si importants que cela, et il a tendance à expédier d’autres point qui auraient mérité plus de profondeur, et là, on pense à certaines morts dont on ne voit pas l’affect sur les personnages.

Reste néanmoins une interprétation parfaite pour ces acteurs qui s’en donnent à cœur joie dans leur rôle. Comme toujours, Ridley Scott réunit un casting en or, et parmi Al Pacino, Jeremy Irons, Jared Leto, Camille Cottin, Salma Hayek, Jack Huston, c’est vrai qu’Adam Driver fait des merveilles dans la peau ambiguë et complexe de Maurizio Gucci. Puis le film fait une très belle part à Lady Gaga qui même si elle peut en faire un peu trop de temps en temps, l’actrice crève l’écran et trouve un rôle passionnant.

« House of Gucci » est donc un petit Ridley Scott. Un Ridley Scott qui déçoit d’un côté. Un Ridley Scott qui se fait trop long, qui s’égare de temps à autre et prend trop de temps pour raconter parfois pas grand-chose. Mais malgré ces défauts, et les déceptions qu’on peut ressentir, « House of Gucci » reste un film somme tout sympathique, emporté par des acteurs vraiment bons. Ainsi, quand je fais la conjugaison du bon, du pas terrible, des déceptions et des passionnants, je ne regrette pas de m’y être arrêté, car même un petit Ridley Scott offre toujours quelque chose d’intéressant.

Note : 13/20

Par Cinéted

Une réflexion sur « House of Gucci – Victime de la Mode »

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