Avis :
Formé initialement à Dubaï autour du guitariste Ben Bruce, Asking Alexandria ne va pas tenir bien longtemps. Ce n’est qu’une fois de retour en Angleterre que la formation originale se remet ensemble et décide de travailler avec un peu plus de sérieux. Fondé en 2006 mais réellement actif depuis 2008, le groupe va se faire rapidement remarquer sur la scène Metalcore. Plus de dix ans plus tard, Asking Alexandria a ses lettres de noblesse dans le sous-genre et s’est assuré une fanbase relativement solide. D’ailleurs, les fans ont eu un peu peur avec le départ de Danny Worsnop, le chanteur, qui n’aura fait qu’une pause d’un an avant de revenir avec le micro. Like a House on Fire est le septième album du groupe et on ne peut pas dire que l’on soit charmé par cet opus.
Est-ce bien du métal ?
Dès le premier titre, le groupe va poser les bases de ce que va être ce nouvel album. Outre un démarrage tonitruant avec un gros riff, on va vite tomber dans une sorte de pop absolument insupportable. Le chanteur impose sa voix nasillarde en chant clair, avec quelques backups qui ajoutent un sentiment de « non-violence ». Le groupe s’enfonce dans des trémolos dégueulasses et si on aura un break un peu virulent, ce sera la seule chose à retenir de ce morceau. Et sur tout l’album, on retrouvera des élans commerciaux qui nous laissent sceptique. Il faut dire que le groupe abandonne clairement ses moments nerveux pour sombrer de façon incroyable dans un pop édulcorée et sans aucune saveur. On peut évoquer Antisocialist qui est le summum de la daube, avec en prime des couplets qui usent et abusent du vocoder.
Mais le pire dans tout ça, c’est que ce n’est pas le seul morceau qui s’appuie réellement sur cet outil pour donner une sensation de chant plus ou moins maîtrisé. In My Blood est aussi un exemple parmi d’autres. Pire, on aura droit à une batterie électrique, qui va donner un beat déjà utilisé maintes et maintes fois dans la musique électro ou rap. Si au moins cela pouvait servir un propos un peu Métal, mais il n’en est rien. Le groupe utilise ces artifices à des fins purement mercantiles, pour rendre son style plus accessible, ou encore pour afficher un côté pop qui ne sied absolument au genre. Par moment, on sombre même dans le mélo dégoulinant, en atteste I Don’t Need you en duo avec Grace Grundy, une chanteuse pop anglaise au joli timbre, mais qui n’a rien à faire là-dedans.
Attitude de poseur
Si, à la rigueur, c’était le seul titre calme, mais il s’intègre parfaitement à tout l’album ! Et il pose aussi un problème récurrent au sein de l’effort, à savoir une écriture qui pourrait provenir d’un élève de primaire. Outre I Don’t Need You et sa rupture amoureuse larmoyante, on aura droit à des It’s Not Me (It’s You), qui doit certainement faire référence à une rixe de cour de récréation. Et en plus de ça, le morceau est inintéressant au possible, n’arrivant jamais à rendre cohérent le chant rapide et la rythmique qui peine à suivre. Seul Lorazepam aura un lien avec tout l’album, puisqu’au lieu de foutre le feu aux maisons, cet album fait plus office de moment dépressif, contre lequel il nous faut bien ce médicament qui lutte contre l’anxiété.
Et que dire de Here’s to Starting Over qui, s’il veut nous dire que le groupe prend un nouveau départ, ferait mieux de ne pas exister. Bref, il n’y a pas grand-chose à sauver dans cet album. Même le morceau The Violence sera aussi doux qu’un agneau. On pourra un peu se rattraper sur Down to Hell qui bénéficie de riffs efficaces, mais c’est peu de chose. En fait, la chose la plus insupportable dans cet album, et dans la démarche du groupe, c’est cette attitude de poseurs. Les mecs ne sont plus là pour offrir des morceaux pêchus, mais ils sont là pour se la raconter et tenter de draguer la midinette qui recherche quelques groupes pas trop percutants pour ses chastes oreilles.
Suivant même le tracé de Bring me the Horizon (qui revient un peu de son élan pop décevant), Asking Alexandria pète plus haut que son cul et délivre une galette qui n’a rien pour elle.
Au final, Like a House on Fire, le dernier opus d’Asking Alexandria, est une bouse infâme et qui n’a plus rien de métal, voire même de metalcore. Les anglais alternent les titres fades et sans âme avec des passages mercantiles à souhait et rien ne tient la route. De la voix nasillarde de Danny Worsnop qui se la pète comme jamais à des compositions sous vide interchangeables, le groupe a tout perdu, son énergie, son naturel et surtout, son honnêteté. Une purge.
- House on Fire
- They Don’t Want What We Want (and They Don’t Care)
- Down to Hell
- Antisocialist
- I Don’t Need You feat Grace Grundy
- All Due Respect
- Take Some Time
- One Turns to None
- It’s Not Me (It’s You)
- Here’s to Starting Over
- What’s Gonna Be
- Give You Up
- In my Blood
- The Violence
- Lorazepam
Note : 05/20
Par AqME